Le village de Biakato, Territoire de Mambasa, dans le district de l’Ituri, s’est vidé de sa population depuis le mercredi 28 septembre 2011 à la suite d’un conflit sanglant entre les Pygmées et les Nande. A l’origine du conflit se trouve un pygmée voleur de riz.
Depuis très longtemps, un agriculteur Nande de Biakato se faisait voler plusieurs sacs de sa récolte de riz quelle que soit sa vigilance. Le mardi 27 septembre, il a finalement mis la main au voleur, un pygmée. Lors de l’altercation, le propriétaire du riz a blessé mortellement le voleur. Abandonnant le cadavre dans sa parcelle, il est allé s’accuser lui-même au commissariat de police de Biakato. Le commandant le gardera au cachot parce qu’il y avait, dit-il, mort d’homme. Mais au lieu que la Police descende sur le lieu du crime pour faire le constat et assurer la securité des uns et des autres, elle a choisi de ne rien faire.
Quand la nouvelle du meurtre s’est propagée dans la communauté pygmée, les guerriers pygmées sont descendus à Biakato armés des lances et des flèches empoisonnés pour venger leur frère tué. Une fois arrivés à Biakato, ils ont fait du porte à porte, tirant sur toute personne, enfant, jeune ou adulte qu’ils rencontraient. Les dégâts humains et matériels sont importants. La crainte des sources locales est qu’il y ait plusieurs morts dans les maisons abandonnées. Avant de s’enfuir, les Nande avaient attrapé et brulé vif un assaillant pygmée. Cette deuxième victime pygmée a rajouté à une situation qui était déjà explosive. D’après les sources hospitalières, 32 blessés graves ont été admis au Centre de Santé local. Craignant pour eux-mêmes, certains malades qui avaient un peu de force, ont fui le Centre de Santé pour se cacher dans la brousse.
En attendant de connaitre le nombre des morts de la communauté Nande en fuite, le bilan du conflit Pygmées-Nande de Biakato est pour l’instant de deux morts pygmées et 32 blessés graves Nande. Sachant que les flèches des pygmées sont empoisonnées, les observateurs craignent pour les blessés qui peuvent succomber lentement mais sûrement à la suite de leurs blessures.
L’inaction de la police est de nouveau pointée du doigt. La situation aurait été vite maitrisée si la Police avait agi avec diligence.
Correspondance Particulière de Biakato/Mambasa
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