





L’insécurité et toujours l’insécurité n’avait pas donné d’accalmie aux électeurs de Beni-Lubero le 28 Novembre dernier. Les faits suivants en témoignent.
1. A Kaseghe, en Territoire de Lubero, une maman a avorté et un vieux papa est mort à la suite d’une bousculade devant un bureau de vote. Tout le monde voulait voter et les policiers ceux commis à la sécurité étaient debordés. Ne sachant pas que la CENI avait prolongé la durée du vote, les électeurs qui avaient attendu des longues heures ne voulaient pas retourner chez eux sans avoir voter. D’où la bousculade. Ces deux vies fauchées seront ajoutées au martyrologues de Beni-Lubero Online car elles sont des martyrs de la démocratie que le peuple congolais désire de tous ses vœux mais que les dirigeants politiques ne délivrent pas à cause de leur soif du pouvoir par la force et l’épée.
2. De retour tardif du lieu de vote, à Kimbulu/Musienene, en territoire de Lubero, une maman et sa fille sont tombées entre les mains des hommes en armes qui les ont torturé et dépouillé de tous leurs biens argent et téléphone.
Bureau de Vote E.P. Masoy B/ FURU-Butembo
3. A Beni, à la prison Centrale de KANGWAYI, 427 prisonniers ont été sorti de prison par des hommes en armes le jour des élections. La rumeur a couru qu’ils avaient été enrôlés en prison avec la promesse qu’ils iraient voter pour leur candidat numéro 3. En dépit de la multitude d’envasions qui ont lieu dans la même prison, on constate que la securité de ce centre qui détient plusieurs criminels dangereux n’avait jamais été renforcée. Le manque de confiance en l’Etat, fait dire aux observateurs que les prisonniers de Kangwayi sont de mèche avec les retournés qui affluent dans la région et qui profiteraient d’un incident électoral ou postélectoral pour porter un coup dur au Congo.
4. A Alimbongo, au Sud de Lubero, le vote s’est passé dans un climat tendu. Les hommes lourdement armés avaient profité du temps du scrutin pour dévaliser les maisons des civils partis voter. Avant l’opération, les hommes en armes avaient fait parler leurs armes.
6. A Masisi, les militaires CNDP ont été visible devant les bureaux de vote.
Bureau de Vote E.P. MASOY B/FURU
7. A Lubirihya, Kasindi (frontière ougandaise) : Les ougandais étaient visibles dans les rangs des votants devant les bureaux de vote. Un lot des bulletins de vote déjà coché en faveur de Joseph Kabila auraient été interceptés par les civils dans un véhicule en provenance de l’Ouganda. Fous de colère, les civils ont déchiré et brulé ces bulletins. Les civils qui avaient eu le culot d’alerter la population ont tous été mis en prison à Kasindi par le Lt Colonel Kakolele. Parmi les huit civils qui seraient en prison, on cite Mr Bosco Pendani, membre du DCF/N, Jules MUKONZO, Chef de Cité et cadre du DCF/N.
8. L’insuffisance de la logistique : Moyens de transport, bulletins de vote, urnes, isoloirs, etc.
La conséquence de cette insuffisance de la logistique a provoqué la suspicion de tricherie, par exemple, le transport des bulletins de vote par les candidats aux élections eux-mêmes. Comme la CENI n’avait pas été en mesure de prévoir autant de colis que des bureaux de vote en tenant compte du nombre d’électeurs, les paquets des bulletins de vote ont été ouverts pour repartir son contenu entre les bureaux de vote. Certains centres ont ainsi plus de bulletins de vote que des votants. D’autres n’ont rien reçu du tout ou trop peu.
9. Dans des bureaux de vote de VUKAKA et MUKUNA en commune de Bulengera, ville de Butembo, la population a refusé de voter car leurs bureaux n’avaient pas des bulletins pour la présidentielle. Comme pour elle la présidentielle était plus importante que les législatives en ces temps qui courent, il n’y a pas eu vote le 28 novembre. Cela est un véritable manque à gagner pour le candidat réputé populaire dans ce coin de la ville de Butembo.
Bureau de vote E.P. KASESA/KATWA
10. Dans plusieurs coins de Beni-Lubero, les communiqués de dernière minute que les congolais pouvaient continuer le vote le mardi 29 novembre 2011 n’ont pas été porté à la connaissance de tous les présidents des bureaux de vote. Et quand les candidats ou les électeurs partageaient le communique de la CENI nationale avec eux, certains disaient qu’ils n’avaient reçu comme consigne de leur hiérarchie. Le Président du bureau de vote … avait fermé son centre le 28 novembre à 16 heures car il n’avait plus des bulletins de vote. En lui demandant d’aller chercher un surplus de bulletins de vote, il dira qu’une vraie élection ne dure jamais deux jours. Il n’était pas informé du communiqué de la CENI. Il ne voulait pas non plus s’informer, demander à sa hiérarchie. Dans plusieurs centres, ce genre de comportement a été qualifié de traitrise ou de volonté de nuire à certains candidats.
Bureau de vote E.P. Kasesa/Katwa
11. L’organisation : Les listes des électeurs n’avaient souvent les noms indiqués sur les cartes d’électeurs. Plusieurs électeurs n’ont pas ainsi voté. Encore une fois, certains présidents des bureaux de vote avaient choisi d’ignorer les communiques de la CENI de Kinshasa au point que l’on se demande si c’était une stratégie de fraude visant à avantager certains candidats au détriment d’autres.
12. L’éducation : Comme pendant l’enrôlement, plusieurs électeurs ont déploré la lenteur des agents électoraux qui ont pris plus de 5 minutes par votant, empêchant ainsi plusieurs votants de voter. Plusieurs présidents des bureaux de vote n’ont pas permis que les vieilles personnes qui ne savent ni lire ni écrire se fassent accompagner par leurs enfants ou petits-fils pour les aider à voter.
13. Une fois l’obscurité tombée, dans plusieurs endroits, la police chassait les observateurs des partis politiques de l’opposition voire certains de la Majorité contrairement aux communiqués de la CENI. D’où les graves suspicions de bourrages d’urnes en l’absence des témoins. Seuls les Jeunes de Furu qui observaient pour leur candidat Mbindule Mitono, n’ont jamais été chassé d’un seul bureau de vote parce qu’ils connaissaient leurs droits d’observateurs et la police de Butembo les connait bien.
Bureau de Vote Institut de Butembo
14. Les intempéries : Dans la partie sud de la ville, plusieurs électeurs n’avaient pas pu voter à cause de la pluie. Mais comme personne ne leur avait dit que le vote continuerait le lendemain, ils n’ont jamais voté.
Conclusion : Plusieurs électeurs n’ont pas voté en ville de Butembo et ailleurs à Beni-Lubero. En rentrant déçus de bureaux de vote, on a entendu certains s’exclamer en Kinande « Lero vamatwiva. Evote eno ni sawa ne zero. Ni y’erisuvwamo ! Kumbe Malu Malu ni Mulume ashi kuleng’abalino » (Ils nous ont volé cettefois-ci. Le présent vote est égal à zéro. Il faut le refaire. Malu Malu c’est un homme qui sait bien faire que ses remplaçants).
Correspondances particulières de Beni-Lubero Online





