





Ce que l’on craignait est en train de se confirmer. L’attaque de ce matin aurait fait plusieurs morts. Un agent de la Monusco qui a requis l’anonymat déplore plusieurs morts dans leur rang. Et pour preuve, dit-il, vous n’avez qu’à considérer le nombre des rotations que nos hélicoptères ont effectué entre Beni et Butembo. Un vrai carnage ! En effet, de leurs maisons, à plusieurs reprises les bubolais ont vu des hélicoptères atterrir, notamment sur le terrain de l’école primaire de Masikilizano et dans la commune de Vulamba, et décoller.
Des habitants de ces quartiers affirment avoir observé à partir de fenêtres de leurs maisons des scènes horribles. Ils ont vu des casques bleus charger des corps dans les hélicoptères. D’autres arrivaient avec des personnes blessées. Et pendant ce temps, un autre hélicoptère survolait l’endroit pour sécuriser l’opération de l’évacuation des cadavres et des personnes blessées.
Mais la Monusco n’est pas la seule à avoir subi des pertes humaines. Un policier sous couvert d’anonymat est formel : « n’écoutez pas ce que vous disent RFI ou Radiookapi. Nous avons perdu beaucoup de nos camarades. Je n’exagère pas. Au moins 20 Fardc et 10 policiers sont tombés. Dans le rang de l’ennemi, on parle de 5. Mais moi, je n’ai vu qu’un seul mai mai». Des images de ces victimes commencent à circuler sur des réseaux sociaux.
Ce bilan risque d’être revu à la hausse dans les heures qui suivent. Car on continue à entendre des détonations au sud de la ville, après Nziapanda. Et personne ne sait ce qui va se passer la nuit, tellement on voit des militaires en ville furieux et enragés, comme un lion blessé!
D’après notre correspondant, ce n’est pas tellement la fin du mandat de Joseph Kabila qui serait à l’origine de cette attaque mais des rumeurs qui circulaient en ville et selon lesquelles des rebelles inconnus- des soudanais pour certains- auraient été amenés à Butembo et installés dans des tentes non loin du quartier général de la Monusco à Butembo. Par cette attaque, les assaillants ont voulu dénoncer cette présence et lancé un avertissement au régime. Et en effet, c’est dans la commune de Vulamba où se trouve le quartier de la Monusco que l’attaque a commencé et c’est à partir de cette zone que la rotation des hélicoptères de la Monusco s’est faite.
Si telle est la raison de cette attaque, et espérons qu’il n’en soit pas ainsi, ceux qui auraient contribué à l’arrivée de ces éléments inconnus dans le milieu devraient être arrêtés et déferrés devant la justice. Nos militaires ne doivent pas être menés à l’abattoir pour des intérêts personnels.
Kinshasa s’en moque
Ce qui est choquant c’est l’arrogance avec laquelle le régime s’exprime chaque fois quand elle parle de la situation qui prévaut dans le pays. Une fois de plus, il affirme que tout est calme sur l’étendue de la République, à part quelques escarmouches dans deux petits coins à l’Est du pays. Très choquant, comme d’habitude, il affirme qu’on ne peut pas réduire le pays à quelques périmètres de terre.
Benilubero online condamne ces propos irresponsables qui dénotent de la complicité du gouvernement dans le génocide qui sévit dans le grand Nord. Les enfants du Nord-Kivu sont des congolais. Leur sang, fût-il d’une personne, a du prix au même titre que le sang des congolais des autres provinces.
Oui, ce sang crie fort !
Benilubero online espère que la voix de ce sang retentira tellement fort dans la salle du dialogue que les négociateurs finiront par l’entendre !
« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016, parole qui a valu son assassinat le jour suivant).
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