





Pendant que les mandataires de l’Etat rivalisent d’ardeur pour servir les intérêts étrangers et ceux de ce qu’on appelle « communauté internationale » faiseuse des rois en RDC et seule distributrice des satisfecit vis-à-vis des politiques désastreuses de la RDC, 99% des congolais vivent de l’économie informelle, de la nature, de la pêche, de la cueillette, de l’article 15 ou débrouillage. Une des formes de cette débrouillardise s’appelle, selon un photographe de Kirumba au Sud de Lubero, de la violence ».
Crédit Photo Photographe E.K de Kirumba/ Victime de la violence à Beni-Lubero
Exclus du circuit normal des salaires payés par l’Etat, plusieurs militaires et policiers excellent dans le business de la violence pour nouer les deux bouts du mois. L’arme (AK47 ou Kalachnikov) et les armes blanches constituent la carte bancaire ou carte de crédit qui sert à payer les salaires, soins médicaux, nourriture, breuvage, … de ceux qui en possèdent. Les tenues militaires comme les armes des agents de l’ordre servent comme des licences de la violence.
Parmi les professionnels du business de la violence on compte des officiers de l’armée, de la police, voire la Monusco. Jouissant de l’impunité caractérisant l’Etat congolais devenu client et otage des réseaux maffieux de pillage, et couverts par leurs licences de tuer, de voler, et de violer les mamans congolaises, et jouissant du privilège de retarder une descente de la police sur les lieux des crimes commandités par eux , certains de ces professionnels de la violence se prévalent de fois publiquement de leurs turpitudes d’être à leur nième meurtre ou vol lucratif et projettent d’autres meurtres pour achever tel un chantier, tel l’achat d’une moto, et tel autre une voiture, etc.
Selon un témoignage d’une ancienne copine d’un commerçant de la violence de Beni-Lubero, la location d’une arme et d’une balle reviendrait à un casier de bière Primus pour une durée de 30 minutes. Les débits des boissons, les bordels, les hôtels, sont les lieux privilégiés des transactions de ce business de la mort.
De fois d’aucuns se demandent pourquoi telle maison a été attaquée plutôt qu’une autre ? Pourquoi un tel est-il passé au même lieu du crime 5 minutes avant ou après le crime sans être attaqué? Selon cette dernière révélation, tout dépendrait parfois (pas toujours parce qu’il y a aussi des assassinats ciblés) de la proximité du Nganda (débit des boissons), du bordel, ou de l’hôtel où les créanciers de la violence planifient leurs opérations. Si l’exécutant n’a que 30 minutes de location de son AK47 pour ramener deux casiers de bière sur la table du créancier, les victimes seront choisies au sein de quartiers proches du bar, du bordel, ou parmi les passants qui se retrouveront au mauvais moment dans un mauvais endroit. L’usage des collabos éclaireurs servirait aussi pour cibler les endroits fréquentés par les jeunes professionnels et commerçants de la ville qui ne manquent pas d’argent sur eux.
Le lieu privilégié du recrutement des vendeurs et autres experts en matière du business de la violence est la prison. Quand l’offre des vendeurs ou distributeurs de la violence est inférieure à la demande, on assiste ainsi au phénomène des prisons portes ouvertes. Un fait qui indique que les responsables des prisons ne sont pas étrangers au business de la violence.
Comme dans toute chaine commerciale, le business de la violence s’étend aussi sur les paisibles congolais car les victimes ont besoin des sépultures (morts), des soins médicaux (survivants blessés), une prise en charge pour les orphelins. En d’autres termes, le business de la violence génère du marché pour les entreprises de pompe funèbre, les hôpitaux, les pasteurs, les radios qui communiquent les annonces nécrologiques, etc.
Les commerçants de la violence déboursent l’argent du sang (mais sans couleur) pour acheter de la nourriture, de la boisson, des habits, des motos, construire des maisons dans leurs territoires d’origine, etc. Mais très souvent ceux qui leur vendent des biens tombent victimes. En effet, plusieurs vendeuses de débit des boissons meurent assassinées par leurs clients militaires ou policiers. Quand on demande à un commerçant de la violence d’honorer sa facture, il paye souvent avec sa carte de crédit préférée, à savoir, la kalachnikov, le poignard, etc.
A part les hommes en armes et en uniformes, les transporteurs des marchandises et les policiers de roulage participent aussi à ce commerce de la mort. Plusieurs accidents mortels qui ont eu lieu au Nord-Kivu relèvent très souvent de la corruption de la Police de roulage et des services du contrôle technique qui n’arrivent pas à faire respecter la loi en matière de chargement, du tonnage d’un camion, du contrôle technique, du permis de conduire, etc. Les véhicules mal chargés et qui ne sont pas en état de rouler sur les routes défectueuses de la région sont ainsi des armes de destruction massive de la population congolaise. IL suffit de faire un tour dans les hôpitaux du Nord-Kivu pour se rendre compte des dégâts. Les survivants des accidents mortels des véhicules resteront, dans la plupart des cas, des invalides tout le reste de leur vie.
Les victimes qui acceptent de se percher au-dessus d’un véhicule mal chargé et à mauvais état technique, portent aussi une part de responsabilité même si certaines disent qu’elles n’ont pas d’autre choix. L’expression «je vais à Goma ou au ciel » prouve en effet que les victimes prennent leur vie comme une sorte de loterie en prenant des risques pour nourrir leurs familles. Comme dans toute loterie, les pertes sont énormes car seuls quelques numéros sont gagnants. Il y a donc au Nord-Kivu une structure qui favorise la violence qu’il faut attaquer à sa racine pour éviter que la violence devienne la norme, la paix et la justice des exceptions.
Aux économistes d’établir les chiffres et les courbes de ce commerce de la violence. Au gouvernement Matata d’en recouvrer la TVA. Aux Institutions Financières Internationales (IFI) de l’enregistrer en bourse de Paris ou de Londres car, ce commerce de la violence est une émanation de la politique criminelle des IFIs en RDC.
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