





La Grève des Taximen Moto de la Ville de Beni est à son sixième jour au grand dam de leur clientèle nombreuse. Le motif de la grève est le refus par les taximen de porter des uniformes numérotés par la Mairie de la Ville.

Mairie de la Ville de Beni
Pour l’exécutif urbain, la numérotation des uniformes des taximen Moto permettrait aux clients de se rassurer qu’ils sont entre des bonnes mains. Cette décision du Maire de la Ville est consécutive aux cas malheureux des clients qui sont tombés entre les mains des bandits se présentant comme des taximen avant de conduire leurs victimes dans des coins sombres de la ville pour les dépouiller de tous leurs biens de valeur.
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Si cette mesure de l’exécutif urbain est saluée par les usagers de taxis moto, les taximen ne l’entendent pas de cette oreille. A l’origine de la crainte des taximen, il y a le manque de confiance dans la capacité de l’autorité urbaine d’assurer la securité des taximen en uniformes numérotés. En effet, les taximen ne pensent pas que la Mairie de la Ville de Beni soit techniquement capable de garder le monopole de l’octroi des uniformes et de leur numérotation. Les taximen craignent que les ennemis ne se dotent des mêmes uniformes avec des numéros qui ne sont pas les leurs pour attribuer leurs crimes aux taximen innocents porteurs de mêmes numéros enregistrés à la Mairie. Les taximen doutent que la Mairie de Beni soit aujourd’hui techniquement outillée pour empêcher et punir l’usage de faux dans ce port d’uniforme numéroté.

Un taximan de Butembo-Base
En effet, l’industrie du crime par des malfrats portant des uniformes des militaires, policiers, ou des agents de l’état, se porte bien dans la ville de Beni et cela dans une impunité étonnante. Les taximen craignent que ces malfrats qui courent les rues de Beni ne se déguisent en taximen pour jeter l’opprobre aux innocents taximen qui, contrairement aux malfrats armés risquent de manquer de défenseur.
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Mais si la peur des taximen peut se justifier, leur identification est une nécessité dans une ville où il est difficile de distinguer un taximan de celui qui ne l’est pas. Le maire de la ville ne peut lutter contre les faux taximen qui si les vrais taximen sont bien identifiés. Ainsi le dialogue sur la sécurité des vrais taximen est la suite à donner à leur identification si pas par des uniformes numérotés, au moins par un signe disctinctif.
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Le bras de fer entre le Maire de Ville de Beni et les taximen repose ainsi la question fondamentale de la securité des personnes et de leurs biens. Le Maire peut rassurer ses interlocuteurs en renforçant les mesures sécuritaires à travers la ville. Les taximen doivent de leur coté sortir leur métier de l’anarchie actuelle qui de fois fait paraître l’association des taximen comme un état dans un état. Le changement de mentalité que prône le gouvernement de la Troisième République est à ce prix. Comme chacun dans son métier s’est rendu coupable de quelque chose par le passé, le changement concerne et le Maire de Ville et les taximen.
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Esther Soki
Beni
Beni-Lubero Online





