





Le Jeudi 16 décembre 2010, vers 4h30 du matin, heure de Butembo, la ville de Butembo était sous le choc des tirs nourris d’armes à feu en provenance de la Prison Centrale de Kakwangura.
Les bubolais qui n’en percevaient bien la provenance ont même pensé au lancement de l’attaque des Hutu-Nande en provenance de Masisi et dont les rumeurs se chuchotent en ville. Par ailleurs, les signes d’une attaque immanente sont perceptibles dans les QG de certaines ONG internationales œuvrant dans la région de Beni-Lubero. Certaines de ces ONG plient bagages de mener à bout leurs projets. L’approche des fêtes de fin d’année ne peut expliquer leur attitude. Une ONG dont nous taisons le nom s’est débarrassée des travailleurs beniluberois avant de se lancer dans une construction accélérée des maisons et des latrines dont on ne sait pas à qui elles appartiennent. Par ailleurs, ceux qu’on appelle déjà collabos des Hutu-Nande s’affairent dans l’achat des parcelles, des concessions sans expliquer l’origine subite de leur grand pouvoir d’achat.
Les Jeunes de la ville qui veulent s’organiser en auto-défense suivant le modèle du Quartier FURU sont inquiétés par certains bourgmestres.
C’est dans ce climat pour le moins tendu que les coups de feu en provenance de la Prison de Kakwangura ont été entendus à travers la ville de Butembo, une ville en alerte depuis l’annonce par les Hutu-Nande de marcher sur Beni-Lubero le lundi 20 décembre prochain.
Après les coups de feu, les bubolais sont restés coller à leurs postes de radios espérant y trouver une information officielle, mais, hélas, aucune radio et aucune autorité locale n’a parlé de ces coups de feu. Il a fallu s’informer auprès de sources proches de la Prison de Kakwangura pour avoir la nouvelle : 5 Fardc issus du CNDP et condamnés à mort s’étaient évadés de la prison. Parmi les évadés, il y aurait certains de 10 militaires présentés la semaine dernière au stade Matokeo et ceux accusés dans l’assassinat de l’abbé BAKULENE.
La crainte de la population de Butembo s’avère donc juste : Envoyer les tueurs dans les prisons de Beni-Lubero c’est presque l’équivalent de leur remise en liberté. La raison pour cela est simple : les tueurs travaillent pour le compte des officiers Fardc issus du CNDP. Ces derniers contrôlent la sécurité de toute la région. C’est pourquoi ils ne peuvent pas laisser moisir leurs collaborateurs en prison.
Avec l’adhésion du CNDP à l’AMP on espère que la tolérance zéro décrétée par Joseph Kabila pourra enfin s’appliquer dans le cas du CNDP et ses officiers militaires qui évadent des condamnés à mort de la prison.
Kakule Mathe
Butembo
©Beni-Lubero Online





