





80 familles de la Cellule Ngote, Quartier Mutiri, Commune de Bulengera, Ville de Butembo, sont dans la rue et passent la nuit à la belle étoile après avoir été délogées de leurs maisons par les éléments de la Police Nationale Congolaise. Les maisons de ces familles ont été scellées, leurs biens meubles et immeubles jetés dans la rue, etc. Les vieillards et les enfants, les malades et les femmes enceintes ont été forcé de quitter leurs maisons sans aucun ménagement. La première nuit, quelques familles avaient trouvé refuge dans les bâtiments de l’IBTP mais le lendemain, les étudiants qui devaient étudier dans les salles de classes les ont mises dehors. Pour empêcher à ces familles infortunées de forcer leur retour dans leurs maisons, des éléments de la Police armés jusqu’aux dents entourent le terrain litigieux.

Pour cause, ces 80 familles sont accusées d’avoir construit leurs maisons sur un terrain d’autrui. Pourtant ces 80 familles avaient dûment acheté leurs parcelles auprès du chef terrien, payé leurs taxes parcellaires, les taxes de l’Etat, etc. Comme c’est souvent le cas, le fils du propriétaire terrien avait à l’insu de son père vendu le même terrain à un homme d’affaires qui avait sans tarder cadastrer ledit terrain.

Le jugement classé RC 012, rendu par le tribunal de grande instance de Goma, a été, et sans surprise, en faveur de l’homme d’affaires. Notez que l’homme d’affaires traine les 80 familles expropriées devant les tribunaux de la Province depuis 1996. Quand l’affaire était au niveau de Butembo, le jugement était toujours équilibré, remettant chaque partie dans ses droits et devant ses responsabilités. Mais Goma a jugé autrement!
A qui la faute ? La responsabilité dans cette affaire est à partager entre le propriétaire du terrain et la division urbaine des affaires foncières à Butembo.
Le propriétaire (du moins le fils) devrait être condamné pour escroquerie. La division urbaine des affaires foncières est aussi coupable d’avoir continué à percevoir les taxes de ces familles tout en sachant qu’un homme d’affaires avait déjà obtenu un titre foncier pour le même terrain.
Mais, curieusement, c’est le petit acheteur qui est coupable. A quand la justice pour les petits, les pauvres, les gagne-petit ?

Le malheur ne vient jamais seul ! Si 80 familles vivent à la belle étoile, leurs voisins propriétaires qui sont en ordre se disent victimes du vandalisme des éléments de la Police envoyés dans le quartier pour y assurer la securité. Ces éléments de la Police sont accusés d’extorquer de l’argent aux passants, de fouetter les passants qui n’ont pas d’argent, de voler les poules et les chèvres du quartier, etc. Hier soir, un des policiers commis à la securité du quartier a été attrapé entrain de voler 10 tôles ondulées d’une des 80 maisons abandonnées. C’est ce qui arrive quand on a des sentinelles voleurs.
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A la suite de ces actes de vandalisme perpétrés par la Police Nationale, ce qu’il convient de qualifier de l’affaire Ngote a pris une ampleur qui dépasse les 80 familles jetées dans la rue. Désormais c’est toute la cellule Ngote qui proteste contre la présence de ces policiers voleurs !
C’est ainsi que la population de la cellule Ngote vient d’adresser une correspondance au Maire de Butembo pour l’informer d’une marche de protestation contre le silence complice de l’Etat et son non assistance aux 80 familles dans la rue. Cette marche de protestation aura lien sera organisée ce samedi 28 juin. Tout partira de Ngote et aura comme point de chute, le bureau du parquet de la Ville où un memo de mécontentement et d’indignation sera déposé.
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Philippe MAKOMERA
Butembo
Beni-Lubero Online





