





Dans la nuit de mardi au mercredi 2 novembre, un gang de 8 militaires Fardc armés de fusils et des machettes a opéré dans le quartier Kaliva, Cellule Mondo en ville de Butembo. Bilan une maman tuée, une fille poignardée au bras, et deux papas diablement découpés aux jambes à la machette.
Mr Kakule Macho, cible de l’attaque laissé pour mort et dont la femme a succombé à ses blessures.
Deux familles du Quartier Kaliva étaient la cible de l’attaque. Mais selon les dires d’un assaillant, la première famille était attaquée par une erreur d’adresse.
Une vue du Quartier KALIVA, Cellule Mondo dans le faubourg de Butembo
Attaque Parcelle A :
Les militaires armés forcent leur entrée dans la maison pendant que ses occupants dorment. Mlle KASOKI KAGHOSI (26 ans) est réveillée par les bruits des assaillants devant la porte de sa chambre. Comme premier reflexe, Mlle Kasoki se lève pour voir de près ce qui se passe devant sa chambre. En même temps, un des assaillants force la porte d’un coup de pied avant de se retrouver nez à nez avec Mlle Kasoki. Celle-ci essaie de se battre mais l’assaillant la poignarde au bras. Elle saigne abondamment pendant que l’assaillant fouille sa chambre de tout ce qui est argent, téléphone, et autres objets de valeur.
Mlle Kasoki a comme business la charge des téléphones. C’est ainsi que son assassin remplit ses poches des téléphones des clients qui étaient sous charge durant la nuit.
En ce moment, un des assaillants restés à l’extérieur entre dans la maison pour dire à ses camarades occupés à fouiller la chambre de Mlle Kasoki qu’ils s’étaient trompés d’adresse.
Mais c’est trop tard car un autre assaillant venait de forcer son entrée dans la chambre à coucher des parents. Utilisant sa machette, il découpa le papa (Mr MAKOMA KAPOSO) pendant que ce dernier est encore sous la couverture. Mr MAKOMA est grièvement blessée à la jambe.
Attaque Parcelle B
Les victimes de la parcelle B étaient déjà réveillées par les cris d’angoisse de leurs voisins. Une jeune fille de la 6ième primaire était la première a tenté alerter les voisins du quarter par des cris appelant au secours à travers la fenêtre de sa chambre. Elle parviendra à se sauver par la fenêtre. Entretemps les bandits forçaient la porte de la maison par des coups de marteau, des coups des balles dans la serrure pour accéder aux verrous. Mais la porte résistera pendant longtemps. Pendant que certains assaillants s’occupent de la porte, d’autres tirent pêle-mêle dans les murs de cette maison à pisée (Poto Poto). Le papa, Mr Kakuke Macho (43 ans) qui de l’intérieur de sa maison empêchait aux assaillants d’ouvrir sa porte attrapera une balle dans son fémur.
Son épouse, Maman Kavugho Kaghuswa Fazila (38 ans) attrapera aussi une balle dans le ventre. Comme le papa tombé à terre et gisant dans une marre de sang ne pouvait plus défendre l’entrée dans sa maison, les assaillants ouvrirent la porte. A l’intérieur ils découvrent les deux corps dans un fleuve de sang. Il était 1h30 du matin. Pensant avoir accompli la mission pour laquelle ils étaient venus, les assaillants se sont sauvés dans le noir.
Impact des balles assassines de Maman Fazila dans le mur de sa maison
En dépit de son bras poignardé, Mlle Kasoki dont la parcelle était attaquée par mégarde fut la première à organiser le secours pour les autres blessés de deux parcelles voisines. Dépêchés à l’Hôpital, la maman Fazila rendra l’âme le lendemain du drame et a été enterrée à Kavingu, sur la route de Kyondo. Elle laisse un veuf et 7 enfants dont la plus jeune est en deuxième année primaire.
Le veuf, papa Kakule Macho, est un déplacé de guerre du Sud de Lubero qui avait pensé s’établir en ville pour sécuriser sa famille. Il ne savait pas que l’insécurité qui a progressé depuis 2007 de Goma, Masisi, Rutshuru, Sud de Lubero, Lubero, allait atteindre Butembo, Beni, Eringeti, Mambasa, etc. Papa Macho ne sait pas pourquoi sa famille était la cible principale de l’attaque. Avec son métier de tradi-praticien (guérisseur des maladies avec les plantes), Papa Macho gagne difficilement sa vie. Avec sa jambe fracassée au niveau du fémur il ne sait pas que faire pour payer la facture de ses soins de santé et pour nourrir sa famille. Quand son épouse était en vie, c’est elle qui faisait ce qu’on appelle « match » ou débrouillardise pour nourrir sa famille.
Il en est de même de Mr Makoma Kaposo. Il vit de ses activités champêtres. Avec ses jambes fracassées, il ne sait pas avec quels moyens il paiera les frais de l’Hôpital qui exige le paiement avant le traitement comme on peut le lire sur cette notification affichée dans chaque salle au-dessus de la tête de chaque malade.
Comme certains lecteurs qui veulent que les journalistes qui rapportent les faits macabres de la guerre d’occupation de Beni-Lubero proposent aussi les solutions qui s’imposent, ces deux papas victimes de l’attaque du 2 novembre 2011 nous ont demandé de les aider pour payer les frais d’hôpital car ils n’ont personne à qui recourir.
Nous lançons ainsi une demande d’aide à leur nom. Aidez-nous à couvrir les frais de santé de Mr Kakule Macho et de Makoma Kaposo du Quartier Kaliva, Cellule Mondo, en ville de Butembo. Ils ont déjà perdu une épouse et l’usage de leurs jambes, aidons-les à survivre par le peu que nous pouvons trouver. Ce sera notre manière de participer à la résistance. Pour tout don rapide, utilisez le compte paypal sur la page d’accueil de www.benilubero.com. Beni-Lubero vous mettra par après à contact avec les concernés pour qu’ils connaissent leurs bons samaritains.
N’eut été le courage de Mlle Kasoki (en blanc sur le lit où elle fut poignardée) les deux papas Kaposi et Macho qui saignaient abondamment pouvaient aussi succomber à leurs blessures. Bien que poignardée au bras, Mlle Kasoki est une héroine que la communauté doit féliciter pour sa bravoure.
Reportage réalisé par
Thierry Lwanzo et Tembos Yotama
Butembo
©Beni-Lubero Online





