





Mme KAVIRA SIKIMINYWA Ursule (1976-2012) sur son lit de mort
Date de l’Assassinat : Lundi 12 mars 2012
Heure : 21h30, heure locale
Lieu de l’Assassinat : Quartier Rughenda, à 150 m du Camp Militaire de l’Aéroport de Rughenda.
Référence au Martyrologue de Beni-Lubero: No. 497/ deuxième cas recensé au mois de mars 2012.
Identité des tueurs : Militaires Fardc si l’on en croit leurs tenues. Vers 19h30, les voisins se rappellent avoir vu un groupe des militaires sillonner les abords du Centre Hospitalier. Ils se seraient cachés derrière la haie en cyprès qui entoure la clôture du centre hospitalier. Ils auraient donc attendu leur victime pendant 2h de temps, un signe qu’ils savaient qu’elle était sortie car, impatients, ils auraient essayé de la chercher à l’intérieur de la maison.
Identité de la victime : Mme Kavira Sikiminya Ursule née le 22/08/1976, Deuxième épouse du Dr PALUKU KYAVULIKIRA Moise alias PAKIMO depuis 15 ans, de profession infirmière (A3 de l’ISTM Butembo), vivait avec son mari sur le lieu du service, à savoir, le Centre Hospitalier de Rughenda).
Dr PAKIMO, mari éploré de Feu Ursule
Circonstances de l’Assassinat : A la fin du service vers 17h00, Maman Ursule envoie un texto à son mari : « je fais un saut à la maison pour voir maman car elle désire me voir pour la planification du mariage. La clé est en dessous du troisième bidon »
Son mari l’attendait à la maison le soir. Il était en chambre en train de travailler quand subitement il entend des coups des balles. Comme les coups des balles sont monnaie courante aux abords du camp militaire, Dr PAKIMO continue sa lecture. Quelques secondes après, il entend des cris d’une femme criant d’une voix mélancolique »au secours ». En sortant de la maison, il découvre que c’est sa bien-aimée qui appelait au secours en ces termes : « « miye mwenye mina tunzaka watu mina kosa mutu wa ku ni secourir, badieee, mina kufa na muko na ona, mina kufia niniiii….. » ! Et puis c’était le silence. Mme PAKIMO ne parlera plus ! Elle respirait encore. Mais le mal était grand. Ses tueurs lui avaient logés une balle dans la hache et une autre dans ses trompes utérines. Avant de s’enfuir, ses tueurs l’avaient dépouillé de son téléphone, ses bijoux de grande facture, et son sac à mains.
Secours : Comme toujours, les premiers secouristes de Butembo sont les voisins raison pour laquelle il faut toujours entretenir des bonnes relations avec ses voisins. Dans certains cas, ils arrivent à sauver la vie des victimes des tueries.
Dépêchée à l’Hôpital Matanda car son Centre Hospitalier n’est pas outillé pour soigner des blessures du genre, Maman Ursule rendra l’âme pendant que les médecins cherchent du sang pour tenter de sauver sa vie car elle avait beaucoup saignée.
Enterrement : Le corps de Mme Ursule était exposé au Quartier MATANDA au domicile de l’oncle du Dr PAKIMO. L’enterrement a eu lieu dans la journée au cimetière de KITATUMBA sous une grande émotion des membres de famille, des amis, mais aussi des nombreux bubolais qui connaissaient l’infirmière, épouse d’un des grands docteurs pionniers de la médicine en ville de Butembo.
Une vue du lieu de travail de l’illustre disparue
Lieu du deuil au Quartier Matanda/Butembo
Réaction des autorités locales : Aucune enquête n’a été diligentée. Après l’assassinat, aucun des militaires qui ne sont qu’à 150 m n’est arrivé sur le lieu du crime pour s’enquérir de la situation.
Le Gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku Kahongya, a atterrit dans la matinée à Rughenda, à quelques mètres du lieu du crime, pour entamer sa première visite en Ville de Butembo depuis sa démission de l’Assemblée Nationale sur ordre du Président Joseph Kabila, dit-il, pour qu’il poursuive le programme des 5 chantiers. Comme on le sait le chantier de la sécurité des personnes et de leurs biens n’est pas du nombre. D’où l’éternelle question de savoir pour quel autre peuple construit-on des routes, les écoles, et les hôpitaux?
Adieu Maman Ursule! Que ton âme repose en paix!
T. Lwanzo et T. Yotama
Butembo
©Beni-Lubero Online





