





La triste nouvelle de l’assassinat ignoble de Mr Constantin Kahindo Kyako (43 ans) par un militaire Fardc de la Deuxième Brigade fait mouche dans la ville de Butembo. L’assassinat de ce paisible Père de 4 enfants à quelques pas de sa maison par un militaire de la Deuxième Brigade vient de réveiller l’appréhension qu’avaient les beniluberois contre le déploiement de cette Deuxième Brigade au mois de Février 2006.
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Pour la petite histoire, les beniluberois avaient appris de sources fiables que cette Brigade était composée pour la plupart des militaires de Laurent NKunda et de Jules Mutebusi qui avaient occupé Bukavu en juin 2004. C’est ainsi que les Forces Vives de Beni-Lubero réussirent à s’opposer à son déploiement perçu comme une position avancée des rwandophones dans leur conquête rêvée de l’espace Beni-Lubero. La suite des événements démontre que ce n’était qu’une partie remise car l’hiérarchie militaire de la région avait réussi à faire partir de Butembo, le commandant AKULEMA symbole de la paix et de la sécurité de Beni-Lubero. Profitant de l’engouement pour les élections, le cerveau moteur derrière la planification de l’occupation de Beni-Lubero par des militaires rwandophones ou rwandophiles avait obtenue le déploiement de cette brigade indésirable à Beni-Lubero le 25 juillet 2006, a cinq jours de la tenue du premier tour des élections.

Deux jours après son déploiement, Azarias Ruberwa était arrivé à Butembo où il avait affirmé pour la première fois qu’il était rwandais comme Joseph Kabila que les beniluberois se préparaient à élire massivement. En conséquence, les beniluberois n’avaient pas de raison de ne pas voter pour lui sur base de sa nationalité rwandaise car leur candidat Joseph Kabila était aussi un rwandais et que lui Azarias Ruberwa Manywa était son oncle. Les gens venus l’écouter au Rond Point TMK n’en croyaient pas à leurs oreilles. Azarias Ruberwa dont la sécurité était désormais assurée dans l’espace Beni-Lubero par ses frères de la deuxième brigade était méconnaissable. Il était jusqu’à affirmer dans ce sanctuaire des Beniluberois que Mbusa Nyamwisi n’était pas congolais mais qu’il était ougandais, que Mobutu était centrafricain, que Kasavubu était Congo-brazzavillois, bref, que le Congo a toujours été dirigé par un non congolais depuis l’indépendance. Azarias Ruberwa avait promis d’établir son Q.G à Lukanga… Ce sang-froid qu’Azarias Ruberwa n’avait jamais affiché dans l’espace Beni-Lubero était le fruit de la Deuxième Brigade qui venait de marquer un point en faisant sauter sans combattre le verrou beniluberois, profitant de la liesse ou distraction des élections.
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Depuis lors, il n’y a plus eu de sécurité à Beni-Lubero. En commençant par Matembo (Mbau) où les militaires de la Deuxième Brigade avaient, le premier jour de leur arrivée, occupé sans permission des maisons des beniluberois, égorgé leurs poules et chèvres, se ravitaillant en nourriture dans leurs champs, violant leurs femmes et filles…. Ce caporalisme semble être le mode de vie des militaires de cette Deuxième Brigade.
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En effet, il n’y a plus jamais eu de paix dans la ville de Butembo. Le vol, le viol des filles et des femmes, l’extorsion de biens aux passants, la servitude des Mamans par les épouses des militaires, etc. Les appels des Bourgmestres des Communes de Kimemi et de Bulengera aux responsables militaires de la Deuxième Brigade sont restés lettre morte. La dernière victime de cette insécurité quasi institutionnalisée est le feu Papa Constantin Kahindo Kyako. L’infortuné revenait de chez son voisin de quartier, Mr Bolingo vers 20h30 du samedi 3 mars 2007 sans savoir qu’il rencontrerait un militaire assassin du nom d’AMISI KAMIOLA qui habite dans le même que quartier que lui et où il occupe illégalement une maison d’autrui. La main sur la gâchette, le malfrat AMISI KAMIOLA, un adjudant de 25 ans, n’avait autre chose à dire à Papa Constantin que de le brutaliser, lui ravir son téléphone portable et une somme d’argent de 165 dollars. Pour accomplir sa mission, ce malfrat qui avait vidé toutes les poches de sa victime de leur contenu, lui demanda avec insistance de la cigarette. Constantin n’ayant plus rien sur lui fut abattu à bout portant par son bourreau Amisi Kamiola. Constantin était mort sur le champ. Alerté par la déflagration balistique, Mr Bolingo, l’ami de chez qui revenait Constantin a eu le courage d’aller alerter les militaires du même plumage qu’Amisi Kamiola au Camp Rughenda qui n’est pas très loin du lieu du crime. Sans tarder, une patrouille a été vite organisée pour attraper ce militaire assassin en fuite, ce qui fut fait après seulement quelques heures.
Les habitants du quartier réveillés par cette nième assassinat d’un paisible citoyen se sont agités au point de vouloir arracher le tueur de mains des militaires pour lui faire subir la loi du collier de la mort. Mais le Maire de la Ville qui était arrivé sur le lieu à supplier la population de rester calme jusqu’à ce que la justice détermine le sort de l’assassin. La population de Butembo a un mauvais souvenir de la justice militaire. Chaque fois qu’elle a remis un malfaiteur de l’armée ou de la police aux autorités judiciaires, le malfaiteur a toujours réussi à faire une fuite spectaculaire de la prison. La population veut voir Amisi payer de sa vie le crime qu’il a perpétré contre un innocent, époux et père de famille. Le Maire de Ville a promu que la justice fera son travail dans le cas de l’assassinat de Mr. Constantin.
Cette promesse a été en moitié accomplie le mercredi 7 mais 2007 par l’audience au Camp militaire de Rughenda contre le militaire Amisi KAMIOLA assassin de Mr. Constantin Kahindo Kyako. Une foule immense était au rendez-vous. La famille de Constantin était représentée par Mr NGwalo, aidé par Me Fabrice Kakurusi. Après une heure de délibération, le verdit a été lu par le capitaine Jean Réné. La culpabilité d’AMISI a été prouvée. Les peines retenues contre Amisi sont entre autres, son renvoi définitif des FARDC, la Peine capitale, une amende de 30 000 US$ à verser à la famille de feu Constantin Kahindo, 50 US$ pour les frais de transport de l’OPG militaire venu de Beni pour l’audience du jour. Le condamné Amisi a 7 jours pour contester ce jugement. La population suit de prés l’exécution de ce jugement que d’aucuns trouvent tellement expéditif pour être réel. Parlant du dédommagement de 30 000 US$ que l’armée nationale à laquelle appartient Amisi doit remettre à la famille de la victime, la population attend voir comment une armée qui ne sait pas loger et nourrir ces militaires s’acquittera de cette amende…
A la suite de cette triste nouvelle qui est à la une dans tous les quartiers de Butembo où les paisibles congolais ne savent plus à quel saint se vouer pour échapper aux hordes de la mort et à l’extorsion de leurs biens, les forces vives ont fait observer une journée ville morte à Butembo, le mercredi 7 mars 2007. L’appel de la ville morte a été une réussite car il était suivi par toutes les couches de la population de Butembo car l’insécurité perpétrée par la Deuxième Brigade frappe tout le monde indistinctement. Dans leur memo, les forces vives de Butembo ont demandé le départ sans conditions et immédiat des militaires de la Deuxième Brigade de Butembo avant de dénoncer en premier lieu l’ assassinat de Constantin Kahindo, le viol fait aux mineures, les vols des motos, l’extorsion des téléphones portables, des bijoux, des montres, de l’argent, l’occupation anarchique et illégale des maisons d’autrui, la servitude des femmes des quartiers voisins de Rughenda, l’insalubrité provoquée par les militaires logés au milieu de la population sans structures adéquates telles que les toilettes et baignoires, ainsi que tous les actes d’intimidation qui rappellent « l’Opération 19 heures » de triste mémoire. Que le fameux brassage s’applique à cette Brigade de la mort avant qu’elle ne transforme l’espace Beni-Lubero en Ituri ou en Masisi. Que cette Brigade, si vraiment elle n’est pas rwandophone ou rwandophile, soit envoyée par exemple à Shamukwale ou à Kabeya-Kamwanga ! Le memo des Forces Vives était signé par les associations Ghadop, Société Civile, FEC, CEJA, Réseau WIMA, SAFDF, etc.
Dans l’espoir que le message transmis à qui de droit par cette ville morte aura un effet positif sur la sécurité des paisibles congolais de Butembo, les forces vives veulent réveiller le pouvoir public de son mutisme vis-à-vis du calvaire imposé aux habitants de Butembo par les militaires de la Deuxième Brigade pour le pousser à prendre des mesures nécessaires pour sécuriser les beniluberois et leurs biens.
KaKule Mathe
Butembo
Beni-Lubero Online





