





Des hommes armés non autrement identifiés ont attaqué l’Etat-major de la Police nationale congolaise (PNC) du Quartier BEL-AIR, Route Météo, en ville de Butembo, dans la nuit de dimanche 8 à lundi 9 avril 2012. L’attaque avait durée 30 minutes à quelques encablures du Q.G de la Monusco, sans que cette dernière n’intervienne. Il en est de même des autres détachements de l’armée et de la police de la ville de Butembo.
Un échange des tirs a eu lieu entre les assaillants et les policiers qui montaient la garde du dépôt des minutions. Des sources policières parlent de 3 morts et 3 blessés :
– 2 policiers PNC :
- ALIMASI MWERA Kahindo (agent principal de la PNC)
- Brigadier Pascal KAY Muhindo
– 1 militaire FARDC :
- Soldat Fiston BOZELA BOSILO
– 3 blessés :
- Caporal Arnold NGOV MAKEN blessé à l’oreille droite
- Soldat Edouard ZUKUDA blessé aux côtes
- Brigadier MOLENGO PATSO
Tous les morts étaient atteints d’une balle dans la tête.
Du côté des assaillants, rien n’est signalé jusqu’à présent. Les assaillants ont emporté deux armes, ajoutent les mêmes sources. Les bandits auraient abandonné des ‘’shikwange’’ à l’Etat-major de la PNC.
Au lieu de la parade des policiers de chaque lundi, les policiers que la mort a aussi frappé, ont observé une minute de silence pour leurs compagnons d’arme.
L’autorité urbaine a quant à lui appelé ses administrés à vaquer librement à leurs occupations en rassurant que Butembo n’était pas en guerre mais en appelant tout de même la population à la vigilance et à la dénonciation des gens suspects.
Les épouses des militaires se battent contre la discrimination à l’égard du Feu soldat Fiston Bozela Bosilo
Bien qu’ils appartiennent à deux états-majors différents, les victimes de l’attaque armée de la nuit de dimanche 8 à lundi 9 avril 2012 ont été exposées ensemble dans la cour de l’Etat- Major de la PNC/Butembo pour les derniers hommages dans l’après-midi du lundi 9 avril. Chaque état-major avait apprêté des cercueils pour ses éléments. Mais voilà que la Police Nationale Congolaise en avait apprêté des plus chers et plus beaux de la ville. Les Fardc n’avaient pas trouvé qu’un cercueil minable à la hauteur de leur bourse. Lord du culte organisé pour le repos des âmes des disparus, un incident s’est produit sur place. Les épouses des militaires n’ont pas supporté de voir le corps du soldat BOZELA exposé dans un cercueil minable comme s’il était une victime de seconde classe. Séance tenante, pendant que les aumôniers imploraient l’Eternel pour accueillir dans son au-delà les âmes des victimes mortes au service, loin de leurs familles et proches, les épouses des militaires ont interrompu la prière en exigeant justice à l’égard du Soldat BOZELA. Elles exigeaient un cercueil de même qualité que celui des victimes de la Police. Le culte ne pouvant pas continuer, des éléments FARDC sont descendus en ville pour chercher (ou extorquer) un cercueil de même qualité que ceux de la Police. A leur retour, le corps du soldat BOZELA a été enlevé du cercueil minable pour celui de qualité supérieure. Le malentendu dissipé, la prière des aumôniers a pu se poursuivre.
Il y avait de l’émotion mais aussi de la curiosité dans la cour. Les policiers et militaires souvent auteurs des crimes inimaginables dans la ville étaient aussi victimes de la même criminalité et leurs épouses en pleurs et inconsolables car les disparus étaient les seuls gagne-pain de leurs familles.
A la morgue, les militaires, les policiers, leurs épouses et enfants étaient allergiques à toute présence des autorités policières et politico-administratives qu’ils accusaient de tous les maux. Ils réclamaient du maire de ville leurs collègues, époux et pères vivants.
Les membres du conseil urbain de sécurité ont eu du mal d’entrer dans la morgue de l’hôpital MATANDA pour s’incliner devant les corps des victimes et constater la manière dont ils ont été tués. Au terme d’une négociation engagée sur place, seul l’inspecteur de la PNC, le colonel BLAISE DIMUNDU, a accédé à la morgue.
Après l’enterrement, les militaires au retour du cimetière de Kitatumba ont tiré à l’air selon semble-t-il une tradition de l’armée, même si leur hiérarchie avait demandé de ne pas suivre cette tradition pour ne pas paniquer une ville déjà sur le qui-vive depuis la veille. Ces coups de balles de la soirée du lundi 9 avril 2012 ont créé la panique au centre-ville. Plusieurs personnes ont abandonné leurs biens au marché central. Plusieurs boutiquiers ont perdu leurs biens lors de la débandade qui a provoqué un pillage par les militaires et policiers mais aussi les bandits profiteurs.
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