





Butembo est une ville aux nombreux paradoxes ! Malgré les affres de la guerre d’agression rwando-ougandaise, Butembo évolue dans l’ensemble du point de vue économique grâce au savoir faire et au dynamisme de la population locale.
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Pendant les 13 ans de guerre, Butembo a produit son premier milliardaire et 5 semi-milliardaires connus localement sous le nom de G5. Mais dans cette même ville des milliardaires, on trouve aussi des gens fauchés financièrement et qui sont retenus dans les hôpitaux de la place parce qu’ils n’arrivent pas à honorer leurs factures de 10 US$.

L’autre paradoxe est visible dans le domaine de l’habitat où malgré la démocratisation de la brique cuite ou adobe et des immeubles en plusieurs étages, on trouve aussi des chaumières et des latrines en feuilles de bananiers ou virere!

Malgre ces disparités sociales, chaque bubolais et chaque bubolaise croit au développement, au passage de la pauvreté à la richesse. Les exemples des millionnaires de la place qui ont commence à vendre un carton de savon avant de devenir millionnaire sont une inspiration et une motivation pour plusieurs qui croient à l’amélioration de leur situation de vie actuelle. Ainsi par exemple, chaque bubolais et chaque bubolaise a un projet de construire une maison en briques et de s’acheter si pas une voiture mais au moins une moto. Aussi, la ville et ses environs est-elle un immense chantier de construction avec des fours à briques, des carrières de sable ou des moellons, etc.

Le nouveau domaine où le changement est rapide est le commerce du carburant. En 2006, lors des élections législatives et présidentielles, de triste mémoire, Butembo n’avait qu’une seule station de carburant, à savoir la station SERKAS située sur la Rue Président à l’endroit où Feu Enoch Nyamwisi Muvingi avait été assassiné le 5 janvier 1993.

Aujourd’hui, trois ans après, la ville de Butembo compte 7 stations de carburant et une bonne dizaine en construction.

1. Station SYLKAS 1 : Située sur Avenue Président de la République, en diagonale avec le Rond Point OFIDA,
2. Station SYLKAS 2 : Située sur Avenue du Centre, à quelques mètres de l’Avenue Président de la République ;
3. Station JERRYSON 1: Située sur Avenue Président de la République, Au niveau de l’hôpital Matanda,
4. Station JERRYSON 2: Située sur Avenue Président de la République, à côté du bureau de l’OCC Butembo,
5. Station KIHYDRO : Située sur Avenue Président de la République, en diagonal avec la station JERRYSON 2,
6. Station PHYKO OIL : Située sur Avenue Président de la République, en face du bureau de la REGIDESO à Furu,
7. Station TAKENGA : Située sur Avenue Président de la République, Rond Point de l’ITAV
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Le secteur pétrolier, après celui de l’immobilier et de l’aviation civile, semble ainsi être la dernière recette magique raison pour laquelle tous les millionnaires rivalisent d’ardeur pour ouvrir chacun la plus grande et la plus belle station de carburant de la ville. Malgré la présence de 7 stations service, la plus grande quantité du carburant consommé à Butembo est conservée dans les dépôts de carburant et vendue par ceux qu’on appelle localement « Kadhafi » qui résistent encore à la nouveauté des stations service.

Le phénomène Kadhafi comme celui des stations service présentent tous des graves risques d’incendies en raison de leur emplacement et du manque d’équipement approprié pour éteindre les incendies éventuels.
En effet, plus de 95 % de dépôts de carburants sont des annexes à des maisons d’habitation, des domiciles avec des cuisines où le feu ne s’éteint jamais ! C’est tout simplement par protection divine que le pire n’est pas encore arrivé, sachant que les produits pétroliers sont inflammables et que plusieurs petits entrepreneurs dans le secteur pétrolier, c’est-à-dire les Kadhafi, passent la nuit avec leurs bidons de carburant dans leurs chambres pour les sécuriser contre les voleurs !
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Les stations de carburant n’ont pas dérogé à la règle anarchique ! Elles aussi sont implantées non loin des maisons d’habitation. Et pourtant ce n’est pas de l’espace vert qui manque à Butembo.
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Pour prévenir ce grave risque d’incendies en ville de Butembo, l’autorité urbaine en charge de l’urbanisme devrait revoir la politique d’implantation des stations et des dépôts de carburant sans tarder. La ville devrait se doter sans tarder des camions extincteurs et des sapeurs pompiers expérimentés pour épargner les vies humaines et les biens en temps d’incendie. Le département des affaires sociales devrait aussi initier une campagne de sensibilisation sur le risque des inflammables que sont les produits pétroliers quand ils sont entreposés non loin du feu, à la cuisine, dans une chambre à coucher, etc.
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Tembos Yotama
Butembo
Email : binyotama@yahoo.fr
Beni-Lubero Online





