





La population de Butembo se sent ligotée par les Coopératives Financières. Selon l’esprit Schumpetérien, tout entrepreneur réfléchi jour et nuit pour créer un emploi capable de lui rapporter un intérêt. Dépourvu du sens d’initiative, alors que le circuit des coopératives paraissait rentable, toute une panoplie d’opérateurs économiques ont été embarqués dans le train du suivisme. Il ne se passait pas une journée sans qu’on soit informé de l’ouverture d’une coopérative financière. C’est ainsi que, dans une période presque de 6 mois, les coopec avaient poussé en ville de Butembo comme des champignons, et semble-t-il sans respecter les préalables de la Banque Centrale du Congo pour cette matière. Ainsi, demain et après demain, on attendra parler de CCR, BARAKA PRECE, GALA LETU, COCEDEC, ACACIA, KUNA TUMAINI,….. avec des guichets dans les coins et recoins de la ville de Butembo. Spécialistes dans la publicité, toutes les radios de la place étaient prises en otage par les dites coopératives pour diffuser leurs publicités toutes les vingt minutes.

Bâtiment du CCR à Butembo
A l’instar du « Le corbeau et le renard », ces coopératives utilisaient des paroles flatteuses comme « plus questions de KISANOLA (bandit à main armées), la sécurité de vos épargnes c’est chez nous, nous sommes là pour l’épanouissement de vos affaires, chez nous vous aurez des crédits même sans garantis, fini la misère, Dieu s’est souvenu de la population de Butembo,…. » ; tout cela pour flatter la pauvre population.
Et comme la population de Butembo était longtemps meurtrie par la guerre, tout le monde songeait à la « manne » que Dieu donna au peuple d’Israël dans le désert ou soit à ce que FRIEDMAN a appelé « monnaie hélicoptère ».
Exactement, les gens venaient déposer leur fonds aux guichets de ces coopératives comme une pluie torrentielle ; et ceux qui remplissaient des conditions, bénéficiaient des crédits pour l’épanouissement de leurs affaires.
La courbe a été tellement croissante au point que, travailler dans une coopérative financière devenait de plus en plus un travail très envié par tous.
Et comme aucune courbe n’a jamais été exponentielle jusqu’à l’infinie, au cours du 2ième semestre de l’année 2008, brusquement, la courbe a chuté au point que ces coopératives se sont retrouvé dans l’impossibilité de répondre aux demandes de leurs clients, tant pour des simples retraits que pour des sollicitations des crédits.
Avec les menaces de la population, presque toutes les coopératives financières ont fermé leurs portes et d’autres se font garder par la Police.
Il y a plus d’une semaine que les agents de BARAKA PRECE ont échappé de justesse aux menaces de la population ; n’eut été l’intervention de la Police et du Maire de la veille, on assisterait au pire.
Dans la journée d’hier lundi 06 avril 2009, comme un seul homme, une centaine des clients dont l’argent est bloqué ont menacé à mort les agents de cette coopec à son siège de Butembo sis sur avenu Matokeo/ Bâtiment PALOS au point que la Police était débordée.
N’eut été les paroles cajolantes doublées des éternelles promesses des responsables de cette Coopec, le pire serait arrivé!!! Les clients fauchés par les sociétés des microfinances rassurent que ce n’est qu’une partie remise.
Des pauvres papas, mamans, vieillards et jeunes gens qui balbutiaient en se démenant pour la survie de leurs familles ne savent plus à quel saint se vouer, ils passent des journées aux portes des coopec avec des promesses renouvelées du jour au lendemain.
Leurs enfants sont aujourd’hui chassés de l’école car ils ne sont pas en mesure de se procurer de frais scolaires, de la nourriture alors qu’ils possèdent chacun plus de 1000$ dans leurs comptes coopec. « C’est insupportable » a déclaré une de ces victimes.
C’est ainsi qu’on assiste à un « dialogue des sourds ». Plus d’une personne se demande, où seraient partis ces millions de dollars ? Aux dirigeants de ces coopec de répondre : « la crise financière mondiale ». Ces malheureux clients plongés dans le désespoir s’interrogent jour et nuit : « la crise financière mondiale c’est quel animal pour qu’on aille à sa chasse ? » cette crise est-elle venue voler notre argent dans les coffres forts des coopec? Pourquoi seulement Baraka Prece, alors que les coopec comme LA SEMENCE et COODEFI fonctionnent sans problème ? Eternelles questions qui demeurent toujours sans réponses.
Les âmes bien averties et bien informées disent que la crise mondiale serait un bouc émissaire, une échappatoire ; seulement que ce serait question d’un détournement pure et simple, de l’abus de confiance (une infraction punissable par la loi en RDC), une mauvaise gestion, ou l’insolvabilité des emprunteurs, …..
Alors, quand et comment ces pauvres malheureux récupéreront leurs argents ?
Seul le ciel connaît !
Les autorités de l’Etat ont du pain sur la planche, car ceux dont l’argent est bloqué dans les Coopec sont entrain de se constituer en un groupe bien organisé ! N’est ce pas une bombe en retardement ?
Des milliers des personnes sont ligotées et condamnées à vivre misérablement par les Coopératives Financières en ville de Butembo.
A suivre !
TEMBOS YOTAMA
Email : binyotama@yahoo.fr
Butembo
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