





Un cas de jurisprudence oppose les enseignants de l’Institut Mutiri de Butembo, le Procureur de la République, l’Eglise Adventiste de Mutiri. Les faits ont eu lieu le 9 Février 2011. Mr Jacques Kakule Mulavi (catholique romain) ’un enseignant surveillant de l’Institut Mutiri (une école conventionnée adventiste du 7ième jour) attrape Mr Abimelech Mumbere Vagheni (Adventiste) élève de la Sixième Secondaire, Option Technique Sociale, attrapé en flagrant délit de tricherie pendant l’examen. Au lieu d’accepter sa faute, Abimelech dont le nom signifie en hébreu « fils du roi » administre des coups de poings et des coups de tête à l’enseignant Jacques dans la salle de classe en présence des autres élèves. .Le malfaiteur « fils du roi » transforme le gardien de la loi en victime !
La question de jurisprudence est de savoir si le renvoi de l’élève tricheur de l’Institut suffit comme sanction ou si l’incarcération de l’élève à plus de son renvoi de l’Institut était une exagération de la part de l’Institut Mutiri. Ensuite, quel dommage et intérêt pour l’enseignant battu par l’élève tricheur ? Peut-on considérer les coups et blessures lui administrer par l’élève tricheur comme relevant du simple risque du métier?
Prof Jacques KAKULE MULAVI
Elève MUMBERE VAGHENI Abimelech
– Le conseil de discipline convoqué ad hoc par le Préfet a décidé le renvoi définitif de l’élève Abimilech.
– Saisie de la situation, le Syndicat des Enseignants du Congo (SYECO) Urbano – Rural de Butembo a fait arrêter l’élève pour raison d’enquête afin que justice soit rendue à la victime.
– Le lendemain même le prévenu Abimelech comme un véritable « fils du roi », sort du cachot sans aucune comparution.
Il s’ensuit une série des réactions :
– Pour le Procureur de la République, siège social de Butembo : « On ne peut pas infliger deux sanctions pour une même infraction. Seul le renvoi de l’école suffisait dans le cas d’Abimilech ».
– Pour le Pasteur de l’Eglise Adventiste de Mutiri : « Emprisonner quelqu’un c’est le tuer. Celui qui a emprisonné l’élève Abimilech a commis une infraction plus grave que l’administration des coups à son enseignant. »
– Pour le Comité de l’Eglise Adventiste de Mutiri : « L’élève ne devrait pas être arrêté le jour du Sabbat. »
Comme on peut le constater, parmi les réactions enregistrées, il n’y a pas une condamnation explicite d’Abimelech « fils du roi » avant de verser dans les erreurs de procédure (l’arrestation le jour du Sabbat) ou le régime des sanctions (deux sanctions pour une même infraction). Aussi la victime de l’affaire, est tout simplement oubliée de toutes les réactions. Qui dédommagera l’enseignant Jacques ? Qui restaurera son autorité d’enseignant devant les élèves qui ont assisté à son humiliation ?
Pas plus tard que mercredi 23 Février, quand l’enseignant Jacques est arrivé pour la première fois à l’école depuis les événements, il a été hué par les élèves qui lui reprochent le renvoi de leur camarade Abimilech.
Eu égard à cette situation, les enseignants de l’Institut Mutiri ont consacré la journée du 23 Février 2011 à la réconciliation des parties antagonistes. Malheureusement ils se sont retrouvés seuls avec l’enseignant. L’autre partie au conflit a brillé par son absence. victime au lieu du rendez-vous.
Les enseignants de Mutiri (à droite) réconfortant l’enseignant Jacques et son épouse (à gauche) à son domicile.
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Edgar Mateso
Butembo
©Beni-Lubero Online





