





A la suite des têtes d’érosion qui menacent de disparition plusieurs quartiers de la Ville de Butembo, la division du Ministère de l’environnement et celle des Mines et Energie en ville de Butembo, viennent de lancer un communiqué interdisant l’extraction du sable de cours d’eau, ruisseaux et rivières de l’agglomération de Butembo. Les permis d’exploitation du sable restent cependant valides pour le sable des carrières loin des rivières et cours d’eau.

Menace d’érosion sur la rivière Kimemi en Ville de Butembo
Les extracteurs de sable concernés par cette mesure ont 14 jours pour évacuer quantité de sable disponible à ce jour. Au-delà de ces 14 jours, le sable qui sera retrouvé sera soit remis dans les cours d’eau soit confisqué et affecté aux services publics de l’Etat.

Ce communiqué a été signé pour approbation par le Maire a.i. de ville de Butembo et pour que nul n’en ignore.

Une chose est d’interdire, une autre est de réparer les dommages faits par l’exploitation anarchique du sable les longs des cours d’eau de la ville de Butembo. Certains exploitants sont montés au créneau pour demander ce que la Mairie a fait de l’argent ds taxes d’exploitation? Qui punira la mairie et ses services d’environnement, des Mines et Energie qui percevaient l’argent des taxes et dont la responsabilité est d’entretenir l’environnement, construire des caniveaux pour la canalisation des eaux, construire des ponts pour rendre accessibles les carrières de sable, etc. Qui dédommagera les milliers de bubolais et bubolaises de Wayimirya, de Litoya Njiapanda, de Kabakuli (cellule Kimbesa), de Tulizeni, Londo, et Vubange, Kalemire, etc. qui ont perdu leurs parcelles à la suite des éboulements de terre provoqués par les érosions ?

Inondation à Furu/Butembo
La mesure d’interdiction qui frappe unilatéralement les exploitants munis des autorisations en bonne et due forme du ministère de tutelle pose une question de justice sociale, des droits et devoirs de l’Etat et des citoyens, et de la coresponsabilité, etc. Dans ce cas de figure, il est clair que c’est l’Etat qui a plus failli à ses responsabilités car il avait autorisé l’exploitation sans mesure d’encadrement et de prévention, perçu les sommes colossales des taxes, mais n’a rien fait pour s’acquitter de l’entretien et la sauvegarde de l’environnement, de la voirie, etc. Mais comme on n’est pas encore dans un Etat de droit, toute la faute retombe sur les exploitants. C’est toujours le petit, le pauvre qui est fautif en attendant la révolution et le règne des pauvres tels que prêché par un certain Jésus de Nazareth : « Heureux les pauvres » !

Exploitation du sable sur la Talihya, route de Kyondo
La mesure d’interdiction de l’exploitation du sable fait ressortir aussi la nécessité pour toutes les catégories de travailleurs de se constituer en syndicats pour faire valoir les droits et libertés de chacun dans un dialogue ouvert avec l’autorité publique. Ainsi, divers syndicats des travailleurs peuvent avoir leur mot à dire dans la gestion de res publica. Au moment des élections locales ou municipales, les travailleurs de chaque catégorie peuvent ainsi évaluer l’action des autorités municipales pour orienter leur vote. Les autorités qui ne remplissent pas leur part du contrat social peuvent ainsi retrouver la porte de sortie par la voie pacifique des urnes.
Si on peut se féliciter que cette mesure servira à arrêter la disparition de plusieurs quartiers de la carte de la Ville de Butembo, on ne peut oublier pour autant les milliers des familles qui extrayaient leur survie quotidienne de ce sable de rivière et qui alimentaient la grande industrie de construction de Butembo. Ces familles sont ainsi aux abois car la mesure d’interdiction d’une exploitation qu’elles pratiquaient légalement ne leur donne aucune alternative, aucune compensation! De l’autre côté, les constructeurs vont subir sans préavis la montée du prix d’une tonne de sable de construction. Avant l’interdiction, un camion de sable, le transport inclus, se vendait localement à 70 US$ contre 80 US$ pour un camion de moellons.

Il y a là un problème du pouvoir public local qui ne doit pas attendre la libération du territoire national de l’occupation étrangère actuelle pour être régler. Aux bubolais et bubolaises de s’organiser pour faire respecter leur contrat social avec le pouvoir public local.
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Juvénal Paluku
Butembo
Beni-Lubero Online





