





Le Maire de Ville, tout comme les opérateurs économiques de la ville de Butembo ont tous le souci de la sécurisation des personnes et de leurs biens dans la ville de Butembo. Mais la source de financement de la sécurisation de la ville les divise. C’est ainsi qu’une réunion extraordinaire de securité qui s’est tenue en date du 30 avril 2010 entre le Maire et les opérateurs économiques, s’est terminée en queue de poisson. Pour motif : le chantier securité, parent pauvre de tous les chantiers de la Troisième République, n’est pas financé par le gouvernement congolais. Et pourtant pendant les élections de 2006 tous les élus avaient comme priorité la securité des personnes et de leurs biens, la fin de la guerre d’agression rwando-ougandaise. 4 ans après, on constate que le chantier securité est le cadet des soucis du gouvernement en place dont la mission dans l’entendement des beniluberois était la securité.
Devant l’intensité des tueries et pillages partout dans la région, et l’indifférence du gouvernement face à cette situation, le peuple congolais doit pour sa propre survie s’occuper du problème. En effet, il faut se rappeler que l’Etat c’est le peuple lui-même. C’est certainement dans cet esprit que la réunion de la Mairie de Butembo a eu lieu entre le Maire et les opérateurs économiques de la place. L’histoire récente de Beni-Lubero renseigne sur les hauts faits des operateurs économiques en matière de développement et de securité. D’où la question de savoir pourquoi la réunion de la Mairie où l’on traitait des questions aussi brûlantes s’est terminée en queue de poisson.
Selon certains opérateurs économiques qui ont participé à la réunion de la Mairie, la méthode caporaliste du Maire actuel n’est pas de nature à lui ouvrir les cœurs et les poches des hommes forts de la ville. Par exemple, ont-ils poursuivi, chaque fois qu’il y a une insécurité en ville, même celle entretenue par les clandestins armés, le Maire accuse toujours les commerçants d’en être les instigateurs. Pour confirmer cette attitude, deux jours avant la réunion houleuse du 30 avril dernier, le Maire de ville avait lancé un communiqué à la radio pour inviter les commerçants à la réunion avec une menace que tout commerçant qui s’absenterait de cette réunion serait traqué et arrêté. Les commerçants n’auraient pas apprécié ce communiqué les traitant d’instigateurs de l’insécurité alors qu’ils sont eux-aussi victimes.
Au cours de la réunion, le Maire reviendra à la charge en demandant aux commerçants de trouvé eux-mêmes la solution à l’insécurité à Butembo. Concrètement, le Maire demandera que le fruit de la taxe de dépotage de la FEC soit remis pendant un mois à la Mairie pour juguler l’insécurité dans la ville. Cette demande a été rejetée par les commerçants. L’insistance du Maire sur cette demande avec des menaces à l’encontre des commerçants est ce qui aurait fait déborder le vase. Les commerçants auraient quitté la salle avant qu’une solution ne soit trouvée. Pendant le monologue qui a suivi la sortie des commerçants, le Maire a pris quand même la décision unilatérale de la gestion de la taxe de dépotage par la Mairie et cela pendant un mois.
On assiste ainsi à un nouveau bras de fer entre le locataire de la Mairie et les hommes forts de Butembo. Mais l’homme de la rue ne comprend pas toujours le bien fondé de ce nouveau bras de fer et se pose la question de savoir à qui profite l’insécurité dans la ville de Butembo ? Pourquoi chercher les coupables parmi les victimes ? Pourquoi ne pas partager avec le chantier de la securité le fonds utilisé pour tracer les routes et pour construire des prisons modernes ?
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Correspondance Particulière de Butembo
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