





La partie Nord de la ville de Butembo est en vive tension et paralysie d’activités en cellule Furu. Le siège du parlement débout de Furu a été détruit ce lundi 10 juin 2013 par les éléments de la Police Nationale Congolaise ville de Butembo. Cette activité de démantèlement des « parlements débouts » s’est prolongée jusque jeudi 13 juin 2013. La population de Furu n’est pas d’accord avec cette façon de faire de la police. Mais, malgré le refus de la population, un Commissariat de la PNC a été installé au lieu dudit parlement.
Le lieutenant colonel Blaise DIMUNDU KIASI, commandant de la police de Butembo, justifie cette destruction par le fait qu’il faut asseoir l’autorité de l’Etat partout en ville de Butembo. Une position de contrôle des éléments de la PNC est en cours d’érection en ce lieu pour sécuriser la population et rapprocher la police des habitants de FURU. Un container sera placé en cet endroit pour servir de bureau, a dit Blaise DIMUNDU.
Les habitants de cette partie de la ville de Butembo n’ont pas apprécié l’action posée par les éléments de l’ordre. Quelques personnes interrogées s’opposent à toute implantation d’un poste de la police à Furu.
Consécutivement à cette situation, toutes les activités ont été paralysées la journée de depuis lundi en cellule FURU. Même les activités scolaires ont été perturbées. Les écoles comme l’EP MASOYI, LINGOMBE et d’autres établissements scolaires ont fermé leurs portes avant 12 heures. Les enseignants ont renvoyé les enfants à la maison après crépitement des balles. Quelques responsables de famille ont déploré cette situation affirmant qu’elle a perturbé leurs activités. Ceux-ci ont également condamné le fait que les enfants ont été manipulés par les adultes pour s’opposer à la police. Un jet des pierres a même été observé entre manifestants et policiers. Des tirs nourris ont été attendus, des pneus brûlés entre BIASA et la VICTOIRE. Un enfant et un policier ont été blessés par des pierres. Aussi, un habitant se plaint d’avoir perdu un téléphone et 4 mille francs congolais. Il accuse les policiers auprès de qui il voulait obtenir protection.
La tension était perceptible à Furu jusque tard dans la soirée du lundi, mardi et mercredi.
UNE TACHE PAS MOINDRE
Les membres du conseil urbain de sécurité ont passé en revue l’état de lieu de la sécurité qui prévaut au quartier Congo ya Sika ce jeudi 13 juin. Après l’installation difficile du poste de la police nationale congolaise dans ce quartier, les participants au conseil ont demandé aux habitants qui s’opposent à cette initiative de replacer leur confiance dans les agents de la PNC.
Les membres du conseil urbain de sécurité ont rappelé que la police a comme mission la protection des civils et de leurs biens. En ce sens, la population a intérêt de collaborer avec le pouvoir public en dénonçant les cas suspects afin que la sécurité soit effective, ont souligné les membres du conseil urbain de sécurité. Les sources de la mairie précisent qu’il a été demandé aux citoyens qui se seraient cachés pour une raison ou une autre de commencer à circuler librement sans crainte. Le conseil urbain de sécurité rappelle à ceux qui continuent à s’opposer à l’installation du poste de la police à la cellule Furu que la police a le droit de s’installer partout sur toute l’étendue de
UNE MARCHE DE PROSTESTATION PAR LES FEMMES
Les femmes de la cellule FURU sont descendues dans les rues jusqu’à la mairie de Butembo. Elles manifestaient contre la décision du comité urbain de sécurité de démolition du hangar du parlement débout de Furu et d’installation d’une position de la police. A en croire ces manifestantes constituées des veilles femmes, des jeunes filles et des mamans, les éléments de l’ordre déployés à Furu sont en train de tracasser et piller les biens de la population. Elles souhaitaient échanger avec l’autorité urbaine pour trouver un terrain d’attente. Selon elles, leur cellule est parmi les zones les plus sécurisées en ville de Butembo. Si la police y installe sa base, il faut que le parlement débout de Furu continue de fonctionner car il est constitué des jeunes soucieux de la sécurité de leur entité, ont-elles déclaré.
Sit-in des femmes de Furu à la mairie
Après FURU et KALEMIRE, la police nationale congolaise de Butembo a détruit le siège de la Véranda de Muchanga ce jeudi 13 juin. En réaction, le président de cette structure a indiqué que ce groupe de pression reste non violent. Rien ne peut changer son idéologie malgré cette destruction par la PNC, a déclaré Tembos YOTAMA. Les membres de la véranda de Muchanga qualifient cette destruction de méchante, tout en précisant que leur structure a pour objectifs entre autres de s’impliquer dans la sécurité et le développement de la ville.
Pour sa part, le commandement de la police en ville de Butembo s’est refusé de tout commentaire. Notons que les balles ont aussi crépité à Muchanga mais la population n’a pas du tout paniqué. Pour manifester leur colère, les jeunes ont brûlé des pneus à Muchanga.
DERRIERE TOUT ÇA… ?
Tout serait parti de la débâcle des élections de 2013 par la Majorité Présidentielle (MP). Même le seul élu de ce regroupement politique ne sait pas entrer en ville de Butembo, son fief électoral. La seule fois qu’il est arrivé dans cette ville, il n’a pas su tenir un discours populaire de 5 minutes sans se voir hué en public.
Et comme la poursuite du processus électoral pointe à l’horizon, il est grand temps d’assainir le terrain démanteler les potentielles adversaires de taille, pour se rassurer de bien pouvoir rectifier les tirs pour les élections provinciales. Lors de son dernier passage à Butembo, Mr Léonard Kambere, Conseiller du Président de la République, aurait instruit au Maire de la ville de mettre fin aux groupes informelles sous peine de ne perdre sa fonction (Sic !).
Par ailleurs, l’UNC de Vital Kamerhe, parti de l’opposition l’a emporté sur les partis de la MP en briguant un mandat en faveur d’un grand animateur du parlement débout de FURU. Au même moment l’UDECF de Paypay (P3) a gagné un poste à faveur d’un syndicaliste de taille. Consécutivement à ces élections, il faudra se rappeler comment le bureau du SYECO/Butembo a été méchamment détruit, et comme si cela ne suffisait pas, aujourd’hui plus de 10 enseignants syndicalistes sont déjà mis la porte suite à leur appartenance au SYECO.
La destruction des parlements est donc ainsi à comprendre comme un combat ouvert entre le BUREC avec son allié PPRD et l’UNC avec son alliée UDECF. Comme qui dirait, le dossier d’enlèvement du Porte-parole du Maire de la ville de Butembo serait créé pour déclencher ce combat visiblement ouvert dans une grande émission, avec trop de sentiments.
Donc toutes ces guéguerres semblent bien un acharnement plus politique que social.
Voici la lettre que la population de Furu a adressé au Ministre Provincial de l’Intérieur.
Jean de Dieu Mbusa Kayithula et Gift Baraka
Butembo
©Benilubero Online.





