





Mr Kasereka Vitaha, Président urbain du DCF/N, parti politique de Feu Nyamwisi Muvingi Enoch et commerçant de la ville de Butembo, est admis au Centre Hospitalier Baraka pour des soins appropriés à la suite des coups et blessures reçus dans un cachot de la Police d’Investigation Criminelle (en sigle PIC) de la ville de Butembo.
Mr Kasereka Vitaha, Président Urbain du DCF/N sur son lit d’Hôpital
Si la torture dans un cachot de la police congolaise n’est pas une nouveauté, le crime pour lequel Mr Kasereka Vitaha a été jeté au cachot est une nouveauté qui fait beaucoup parler d’elle dans la ville de Butembo. Pour la petite histoire rocambolesque, Mr Vitaha possède une voiture à vente. Un client se présente chez Mr Vitaha le samedi 29 janvier 2011. Comme d’habitude, la spéculation autour du prix de vente commence. Le client n’a pas le montant fixé par Mr Vitaha, propriétaire de la voiture. Mécontent, le client en appelle à la Police d’Investigation Criminelle de Butembo. Un peloton des policiers bien armés débarque chez Mr Vitaha, l’arrête et le jette dans un cachot. Mr Vitaha ne sait pas quel crime il a commis. Crime de vente de voiture ? Crime de fixation du prix ? Crime de satisfaire un client aux poches vides ? A l’intérieur du cachot, les détenus rossent sérieusement Mr Kasereka Vitaha comme s’il était un criminel. L’acharnement avec lequel les détenus s’en prennent au vendeur de la voiture dépasse le niveau de l’accueil peu amical qu’on reçoit en entrant dans un cachot. Tout a l’air que les détenus avaient rossé et torturé Mr Vitaha sur consigne.
Mr Vitaha passe un jour au cachot. Il ne sera libéré que le lendemain de son arrestation après avoir payé une amende arbitraire de 120 dollars américains. Il quittera le cachot sans être informé du vrai motif de son arrestation, moins encore, sans être entendu sur Procès Verbal.
On se trouve devant un cas d’arrestation arbitraire devenue monnaie courante dans la ville de Butembo où plusieurs crimes y compris les crimes contre l’humanité se commettent sans intéresser la Police d’Investigation Criminelle. Mais vendre son bien au prix qui correspond à sa valeur devient un crime surtout si un client insolvable proche de la PIC ou de Services Spéciaux de la Police veut la marchandise.
Pour les observateurs, c’est le vol et le pillage qui continuent sous une autre forme. Ou le client insolvable est mauvais ou il était envoyé par la PIC pour créer un incident qui permettrait d’empocher quelques centaines des dollars. Au lieu de voler au grand jour comme d’habitude, la PIC craint des incidents bidons pour maquiller ses crimes. Quand on appelle cette même police pour arrêter des criminels qui tuent les bubolais, cette Police comme l’armée joue au grand absent. Quand il s’agit de sévir sur les paisibles bubolais pour un petit rien, cette Police démontre de quel bois elle se chauffe. On se croirait à l’époque des Garde-Civils de Mobutu débaptisés ‘Contre les Civils » par les zaïrois parce qu’ils étaient en effet une brigade de répression des civils.
Un appel pathétiques est lancé aux autorités compétentes de la PIC pour qu’elle mette fin à ces pratiques honteuses afin que la tolérance zéro proclamée par le Président Joseph Kabila ne soit pas un vain mot.
Deogratias SIKU
Butembo
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