





Cette dénonciation fait suite au dossier du Porte-parole du Maire de la Ville de Butembo, enlevé la nuit du vendredi au samedi 1er juin 2013 et retrouvé le lundi 3 juin 2013 au Q. Mukuna, Commune Bulengera dans un état d’ébriété et sans vêtement. Le Gouvernement provincial venait de dépêcher une équipe pour sa recherche. Dès qu’il a été recouvré, le Gouverneur Julien Paluku a fait affréter pour la victime retrouvé un aéronef pour le dépêcher à Goma. Mais, la seule déclaration que le Porte-parole du Maire a livrée à la presse était qu’il pardonne tous ceux qui lui ont fait ce tort.
Pendant ce temps, les réactions fusaient de partout pour que l’on sache l’auteur et le motif de cet acte incivique. Nombreux sont ceux qui ont crié à la mascarade et à un montage pur et simple, car estimait-on, soit Jimmy Nzyali, Porte-parole du Maire voudrait avoir un poste au gouvernorat, soit que le Maire de la ville de Butembo veut se défaire de lui d’autant plus qu’il lui aurait été imposé par le gouvernorat. Mais ce n’était que des opinions.
Mr Alain Lusi, Porte-parole urbain de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), un parti politique de l’opposition, partageait également cette opinion de montage et de mascarade. Il l’a prononcé au cours d’une émission de débat politique à la Radio Liberté Butembo. Mais les autorités de la ville l’on écouté d’une mauvaise voix. C’est ainsi que le vendredi 7 juin 2013, il a été arrêté sans préavis ni mandat d’arrêt, puis détenu au camp militaire de Rughenda avec Yéyé Mayasa, également cadre de l’UNC, dans un amigo non reconnu dans le répertoire des prisons de la RDC.
Mr Alain LUSI
Face à cette situation de violation des droits à la liberté et d’opinion, les Acteurs Non Étatiques de la ville de Butembo ont publié la soirée du dimanche 9 juin 2013 une déclaration dont voici le corps :
DECLARATION DES ACTEURS NON ETATIQUES DE BUTEMBO AU SUJET DE L’ARRESTATION DES DETENUS D’OPINION EN VILLE DE BUTEMBO
Nous, Acteurs Non Étatiques de la ville de Butembo,
- Faisons constater qu’en date du 7 juin 2013, les Sieurs Alain LUSI, Yéyé MAYASA ; tous, citoyens de la ville de Butembo, ont été victime d’une arrestation arbitraire exécutée par les éléments de FARDC et détenus illégalement au camp militaire de Rughenda, dans un cachot non reconnu dans le répertoire des prisons de la RDC pour des raisons qui seraient liées à l’opinion qu’ils ont exprimée au sujet de l’affaire d’enlèvement récent de monsieur Jimmy NZYALI dont le concours n’est pas encore révélé;
- Nous rappelons également une tentative d’arrestation arbitraire de monsieur Léon TSONGO à son domicile par les mêmes éléments et déplorons le fait que sieurs César et IGWE auraient été également arrêtés ;
- Dénonçons également l’existence d’une liste de 10 personnes qui seraient aussi visées par les services de sécurité pour des motifs sus évoqués et rappelons qu’une telle démarche conduirait à des conséquences fâcheuses sur la paix sociale en ville de Butembo ;
- Dénonçons avec fermeté cette énième vague d’arrestation visant à étouffer la liberté d’expression pourtant garantie par l’article 23 de la constitution qui dispose : « Toute personne a droit à la liberté d’expression. Ce droit implique la liberté d’exprimer ses opinions ou ses convictions, notamment par la parole, l’écrit et l’image, sous réserve du respect de la loi, de l’ordre public et des bonnes mœurs ».
Au regard de ce qui précède,
Recommandons ce qui suit :
- La mise en liberté immédiate et sans condition de tous les détenus d’opinion sus évoqués, arrêtés en toute illégalité.
- Le maire de ville est invité à dire toute la vérité à la population de Butembo sur les circonstances qui ont entouré l’enlèvement et la libération de son porte parole afin d’éviter que les citoyens soient victimes des suspicions inutiles ; il lui est également prié de rassurer la communauté de Butembo du respect strict, immédiatement des libertés publiques et de s’assurer que l’armée reste dépendante de l’autorité civile conformément aux prescrits des articles 187 et 188 de la constitution
- Si infraction il y a, exigeons le transfert des détenus auprès de l’autorité judiciaire compétente ;
- Invitons toutes les autorités habilitées à s’impliquer activement dans la recherche de la vérité autour de cet enlèvement et des ces arrestations qui ne font que ternir l’image de notre ville.
- Nous décidons de demeurer activement préoccupés et saisis de la question.
Ainsi fait à Butembo, ce dimanche 9 juin 2013
Pour les Acteurs Non Étatiques de Butembo
Liste des signataires
Le matin du lundi 10 juin 2013, ces Acteurs Non Étatiques n’ont pas croisé leurs bras ils sont allés trouver le Magistrat de l’auditorat militaire, siège secondaire de Butembo et le Maire lui-même. Sur pression de ces Acteurs, ces deux autorités ont manifesté leur implication personnelle pour que le détenus puissent trouver gain de cause.
Edgar Mateso
Butembo
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