





Dans la matinée du 26/12/2016, vers 6 heures et demi, les habitants de la ville ont été réveillés par une rafale de mitrailleuse mi-légère, « pu pu pu pu », non pas « ta ta ta ». Tout le monde a pensé à une nouvelle incursion des Mai-mai. Après vérification, il a été découvert qu’un motard a été broyé par une rafale tirée par des casques bleus sud-africains œuvrant sur place. La victime venait de traverser une barrière de fortune que ces soldats onusiens avaient érigée sur la voie publique se trouvant en sa direction de leurs installations. Cette barrière était faite d’une corde locale difficile dont l’obstacle était difficile à remarquer; et le pauvre taximan s’était imaginé qu’il s’agissait d’une barricade que les personnes en travaux communautaires (appelés localement « salongo », selon le vocabulaire du feu président Mobutu) qui n’est pas tellement une obligation à stopper.
Quant à ses bourreaux, il font croire que la victime est un Mai-mai.
En effet, depuis que, les mai mai ont attaqué la ville de Butembo en date du 19/12/2016, les contingents sud africains, qui avaient officiellement perdu 2 de leurs, ont érigé une barrière sur la route qui mène vers leur quartier Général, une route intensément fréquentée par les habitants de la commune VULAMBA, dans la ville de Butembo.
Dès lors, ces agents onusiens prennent abusivement tous les jeunes de Butembo comme des miliciens Mai-mai. Dans ce cadre, une campagne a été entrepris par lesdits casques bleus et les FARDC que tout jeune à Butembo serait « Mai-mai.
Il est urgent de dénoncer que ce genre d’intoxication des opinions n’est pas digne d’une entreprise des Nations Unies déployée dans un pays ou une région en proie à l’insécurité en vue d’y maintenir la paix. D’où, il est aussi urgent de faire cesser cette campagne. En effet, il sied de rappeler qu’en 1998 tout est parti d’une campagne par laquelle les envahisseurs du RCD/Goma d’autrefois ont prétendu assimiler tous les jeunes de Butembo aux Mai-mai, pour culminer dans un massacre qui a conduit à enterrer innocemment plusieurs centaines de jeunes gens vivant. Le souvenir de ce crime organisé est encore présent dans les esprits de la population locale.
La MONUSCO, en tant qu’une mission relevant d’une organisation internationale devrait montrer la preuve de son professionnalisme au cours de l’exécution de la mission pour laquelle est a été déployée et cesser de se comporter ou d’agir avec une telle légèreté qui la rend ridicule et la réduit au même pied d’égalité avec les groupes armés fondant leurs actions sur le barbarisme et la lâcheté.
Rosette KANYERE
Butembo
« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016, parole qui a valu son assassinat le jour suivant).
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