





Située dans la région de Beni-Lubero, à l’Est de la R.D. Congo avec une population de plus de 700000 habitants, la ville de Butembo est caractérisée par les activités commerciales, qui depuis un certain temps lui a valut une renommée non négligeable tant sur l’échelle nationale qu’internationale. Les activités commerciales sont soutenues par d’autres services, tels, les Agence en douane, la télécommunication, le transport, les maisons de transfert de fonds,….
Selon le principe de la « division du travail », les commerçants ou opérateurs économiques de Butembo doivent se doter d’une main d’œuvre diversifiée et qualifiée pour la bonne marche de leurs affaires. Malheureusement cela n’est pas encore le cas !

En effet, quand on sillonne les coins et recoins de la ville de Butembo, on rencontre des mamans, des papas, des jeunes garçons, mais surtout et généralement des jeunes filles qui œuvrent dans des magasins , des boutiques, des alimentations, des dépôts des vivres, ….. pour le compte de leur boss. Tôt le matin, toutes les rues de la ville sont inondées par ces travailleurs qui se précipitent au travail. Quelques-uns d’entre-deux que nous avons interrogés ont confirmé qu’ils travaillent durement, curieusement contre ce qu’on appelle à tort « salaire », une rémunération très dérisoire. D’après nos enquêtes, alors que ces travailleurs œuvrent durement en réalisant un chiffre d’affaire très élevé pour le compte de leurs Boss, ils ne perçoivent que 15 $ le mois en moyenne et sont rares qui perçoivent 50 $ ; ils ont une rémunération qui varient entre 45$ et 5 $, mais nombreux sont ceux qui nagent entre 5 et 30 $ le mois. Tout dépend de la volonté du Boss ! Peut-on nouer les deux bouts du mois avec cette prime dérisoire ??
Dans la plupart des cas, les travailleurs n’ont ni horaire de travail ni un emploi du temps fixe. Ils peuvent être à la fois chauffeurs, vendeurs, comptables, caissiers, etc. Si officiellement on travaille au magasin, le Boss peut demander à ses vendeurs du magasin d’aller faire des travaux à son domicile, travaux qui ne cadrent pas avec les affaires du magasin. D’une part travailler chez un boss c’est faire partie de sa famille. Cela serait une bonne idée si une rémunération décente s’en suivait.
Le boulot dure du matin au soir, de fois jusqu’après 18 heures, sans repos ni restauration. Comme il n’y a pas la notion d’heures supplémentaires, il n’y a pas non plus de notion de prime d’encouragement à la fin du mois.
Tout cela est la conséquence logique de l’absence d’une convention de prestation ou précisément le contrat de travail chez plusieurs employés à Butembo.
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Comme il n’y a pas de contrat de travail, le travailleur n’est pas outillé pour réclamer une augmentation de ce qu’il appelle « salaire », ou pour exiger une amélioration des conditions de son travail. Quand un travailleur courageux oser balbutier quelques doléances au Boss, ce dernier répond qu’il y a des milliers des personnes qui sont dans la rue et qui ont besoin de l’emploi, (comme l’armée de réserve de Karl Marx)… et que la porte est grandement ouverte pour quiconque n’est pas content. N’ayant pas d’autres alternatives dans la région, le travailleur surexploité et mal payé craignant de perdre son emploi se résigne, laissant ainsi libre court à l’exploitation de son travail par le patron de l’entreprise.
N’est ce pas une sur exploitation de l’homme par l’homme ? Où sont les activistes des droits de l’homme pour dénoncer ce déni des droits humains ? Où est la voix des sans voix ! Ne sachant à quel saint se vouer, ces travailleurs exploités se consolent par la religion qui leur promet le lait et le miel au ciel ainsi que la punition des hommes injustes. C’est ainsi que ces travailleurs impuissants devant leurs patrons spiritualisent leur sort en disant en Kinande « Nyamuhanga musa y’ukendisha minya », c’est-à-dire, « c’est Dieu seul qui saura ! »
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Le Ministère du Travail et de la Prévoyance Sociale de la R.D.C est chapeauté actuellement par un bubolais c’est-à-dire en jargon local, un habitant de Bubo ou Butembo, en la personne de Kambere Kalumbi Ferdinand. Nous lui lançons donc cet appel pressant de la part des travailleurs de sa ville natale pour qu’il soit leur interprète auprès de l’Etat Congolais dont le rôle est de défendre et de protéger les droits et les devoirs de tous les citoyens, c’est-à-dire ceux des patrons et des travailleurs. Tout ouvrier qui travaille mérite son salaire. Pour que cette parole devienne une réalité à Butembo et partout au pays, les travailleurs qui fournissent le travail attendu d’eux devraient s’organiser en associations syndicales pour réclamer ensemble leurs droits inaliénables au lieu de souffrir en silence chacun dans son coin. Si le patron divise pour mieux régner, les travailleurs doivent s’unir pour obtenir leurs droits !
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TEMBOS YOTAMA
Butembo
Beni Lubero Online





