





Mme Kahindo Lusenge Alphonsine, Maire A.I. de la Ville de Butembo a convié toutes les couches sociales de la population de Butembo à prendre part à une séance de restitution de la Conférence de Goma prévue aujourd’hui jeudi 31 janvier 2008 dans la salle SYPA de la Procure Diocésaine de Butembo. Cette annonce a provoqué une vive réaction de la part des organisateurs de la Conférence Parallèle de Butembo qui annonce une manif contre le retour à Butembo des délégués sans mandat du peuple.
Si certains observateurs ont salué l’initiative de Mme Lusenge comme une première du genre, nombreux sont ceux qui ont boudé son invitation pour la simple raison qu’il n’y avait pas eu une réunion similaire avant son départ pour Goma. Ces derniers auraient préféré que Mme Lusenge parle d’une réunion d’information de ce qui s’est passé à Goma. En effet, la restitution ne se fait que dans le cas où une communauté quelconque avait délégué quelques-uns de ses membres pour se faire représenter. A leur retour, les délégués rendent compte à la base de ce qui a été dit par rapport au cahier des charges dont ils étaient porteurs.
C’est ainsi que l’initiative de Mme Lusenge est passée simplement comme une formalité politique et politicienne dont elle voulait tout simplement s’acquitter pour plaire à ses autorités hiérarchiques et non à la population de Butembo. En effet, les nouvelles de Goma rapportent qu’il y a eu de l’argent pour la sensibilisation de la population au sujet de l’acte d’engagement de Goma. Ceci expliquerait le fait que les délégués sans mandat organisent des réunions bidon pour justifier l’usage de la cagnotte sans devoir faire des dépenses. En effet, la restitution digne de ce nom pour une grande ville comme Butembo aurait suivie une toute autre procédure. Mme Lusenge aurait par exemple, invité les bourgmestres des communes et leurs cellules de communication pour que ces derniers transmettent le message dans les quartiers et avenues de leurs circonscriptions respectives. Mais en procédant ainsi, les restituteurs auraient été obligés de partager la cagnotte avec les bourgmestres. Une autre possibilité aurait été d’organiser une émission sur toutes les radios de la ville pour que les journalistes posent des questions et rediffusent l’émission plusieurs fois pour que nul n’en ignore. Mais cette procédure obligerait les restituteurs à partager la cagnotte de sensibilisation avec les services des radios locales.
Pour éviter le partage de la cagnotte, Mme Lusenge a convoqué des invités virtuels qu’elle a appelle en bonne politicienne «les représentants de toutes les couches sociales » comme si la Ville de Butembo était structurée sur base des couches sociales. Combien des couches sociales a-t-on à Butembo ? Personne ne sait. La vérité est que la ville de Butembo est subdivisée en communes, les communes en quartiers, et les quartiers en avenues… A la tête de chacune de ces entités administratives, il y a un élu du peuple qui a qualité de le représenter. Mme Lusenge a ainsi commis la même erreur que les organisateurs de la Conférence de Goma qui ont contourné les institutions démocratiques de la République pour atteindre leurs objectifs.
Pour protester contre cette pratique anti-démocratique qui s’installe de plus en plus au pays, au Nord-Kivu et dans la Ville de Butembo, les Patriotes du Quartier FURU, Commune de Vulamba, Ville de Butembo, ont adressé une correspondance au Maire A.I. de Butembo, Mme Lusenge, pour obtenir l’autorisation d’exprimer leur ras-le –bol par une manifestation pacifique ce samedi 2 FÉVRIER 2008, SUR L’AVENUE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE. Sur les pancartes que porteront les manifestants on peut lire des messages comme : « Honte aux Pseudo Délégués de Goma », « SILENCE aux Délégués sans mandat du peuple »
En effet c’est contre quoi les bubolais et bubolaises s’insurgent c’est la constitution des différentes commissions qui vont gérer l’après-Goma. Malheureusement ces commissions sont composées des délégués sans mandat du peuple. Connaissant comment les classes politiques naissent au Congo, les organisateurs de la marche protestent contre cette validation de l’imposture comme modèle de gouvernance. Cette pratique est une moquerie vis-à-vis du peuple qui a élu par la voie des urnes ses représentants il n’y a pas moyen. Les patriotes de Butembo ne comprennent pas comment la démocratie pour laquelle ils ont manifesté pendant la transition peut être foulée aux pieds par ceux-là même qui ont organisé les élections. Les Patriotes de Furu demandent des explications !
PHILIPPE MAKOMERA
Butembo
Beni-Lubero Online





