





A l’issu de la répression violente de la marche des partis politiques de l’opposition, organisée à Butembo samedi 13 septembre 2014, Bwambale Mughanyirwa Nyime Gilbert, Bourgmestre de la Commune Mususa de Butembo a déposé deux plaintes : l’une au parquet militaire contre la police qui a violemment réprimé la marche pourtant annoncée pacifique et l’autre au parquet civil contre les manifestants (organisateurs de la marche) qui n’ont pas voulu obtempérer à l’ordre du Maire ad intérim qui venait d’interdire ladite marche. Considérant que cette situation a conduit à la perturbation de l’ordre public, Monsieur le Bourgmestre a formulé une plainte dans le vœu de voir le Ministère public établir les responsabilités des uns et des autres. Mais ce lundi 15 septembre 2014, le Conseil de Sécurité le contraint de retirer sa plainte sans délai et sans condition. Il n’a pas autre choix…
Le Maire Mathimbya (à gauche) avec le Bourgmestre Bwambale (à droite) _ Photo archive BLO
Pour la petite histoire,
Le Bourgmestre de Kimemi était en train de célébrer un mariage civil au Restaurant Holly Day Pack juste à côté du rond-point de la station Takenga où devait commencer la manifestation des partis politiques des opposants. Alors que la cérémonie de mariage était à son point culminant, la répression des manifestants devient un véritable trouble fête. Une bombe lacrymogène est lancée au restaurant et disperse les heureux du jour qui fuyaient en fondant de larmes. Des blessés et des hypertendus ça et là, tous ont été conduits à l’hôpital. Le climat de fête vite est transformé à panique : les mariés et l’officier de l’Etat civil, le Bourgmestre, tous en débandade. La cérémonie n’a poursuivi son rythme normal qu’après que le climat se soit rétabli. Voilà ce qui a provoqué la fureur du bourgmestre et l’a poussé à formuler une plainte.
Plainte du Bourgmestre
Bwambale Mughanyirwa Nyime Gilbert se confiant à la presse a précisé que sa plainte n’a aucun caractère politique, mais en tant que Chef de l’Exécutif d’une entité décentralisée, il veut savoir pour quelles raisons l’autorité urbaine a interdit la marche annoncé conformément aux lois de la République et qui se voulait pacifique. Il voulait également savoir pourquoi les organisateurs n’ont pas pu obtempérer aux ordres de l’autorité qui venait d’interdire cette marche. Mais aussi il voulait savoir pour quelle infraction la police a ainsi dilapidé les minutions qui serviraient pour la sécurisation de la ville. Le Bourgmestre s’est alors confié au Ministère Public en tant que garant de l’ordre public.
Le Comité de Sécurité oblige le retrait
Au cours de la parade de lundi 15 septembre, le Bourgmestre a annoncé au public qu’il venait de déposer une plainte au parquet civil et une autre au parquet militaire afin que la situation soit tirée au clair. Godefroy Kambere Mathibya, Maire a.i qui présidait à la parade s’est réservé de tout commentaire ; bien au contraire, il a immédiatement convoqué les quatre bourgmestres devant une réunion de sécuritaire extraordinaire et urgente.
Au cours de cette réunion, Godefroy Mathimbya a juré qu’il est prêt à livrer Bwambale à la décision de sa suspension, sinon de sa révocation définitive pour s’être permis de contredire le Conseil de Sécurité. Menacé par le conseil, le Bourgmestre n’avait autre choix que de promettre aller retirer sa plainte dans le strict respect de la procédure légale.
Une autre plainte, celle des étudiants, au parquet
Les perturbateurs de l’ordre public n’échappent à rien, le Conseil d’Organisation des Etudiants de Butembo, COEB en sigle, n’est pas resté sous silence. Il a également déposé sa plainte au parquet de Butembo pour les mêmes griefs. Il accuse le Maire Godefroy d’avoir violé l’article 118 de la Loi Fondamentale qui garantit la liberté de manifestation. Qu’est-ce qui pourra arriver dans cette ville? L’avenir nous en dira plus.
Gift Baraka
Butembo
©Beni-Lubero Online (benilubero2014@gmail.com)





