





Les enseignants de Butembo et Territoire de Lubero se sont pour une nième fois soulevés contre leurs conditions de vie et surtout contre les manigances dans le paiement de leur prime. Réunis au tour de leur Chef Syndical, Secrétaire Exécutif du Syndicat des Enseignants du Congo, SYECO, les professionnels de la craie ont organisé un sit-in ce Jeudi 02 décembre 2010 au bureau du service de SECOPE à Butembo. Les grévistes réclamaient la transparence dans le paiement de leur prime.
Selon Malise Malisawa, Secrétaire Exécutif du Syndicat des Enseignants du Congo antenne de Butembo Ville et Territoire de Lubero, cela fait plus de 2 mois que les enseignants de ce coin sont payés sans listings de paie, donc sans une quelconque information sur le montant exact de leur prime, une pratique qui va à l’encontre des normes de transparences imposées par les bailleurs de fonds de la RDC dont la Banque Mondiale a indiqué une source sure. Le Syndicaliste dans une déclaration faite à la presse ce jeudi matin indique que certaines autres écoles ont été vues sur la liste des non payées alors que leur prime est toujours débloquée par Kinshasa. De quoi s’interroger sur la destination de cette prime. La goûte d’eau qui a débordé le vase est le paiement du mois d’octobre aux enseignants sans quelconque liste de paie pendant que les bénéficiaires auraient reçu de leur hiérarchie syndicale l’ordre de ne rien percevoir sans savoir combien exactement ou mieux, sans voir les listings.
Pendant ce temps une rumeur envahissait le milieu enseignant, rumeur selon laquelle, la prime aurait été majorée de 15 mille francs. Folle rumeur vite balayée par le Chef de la Division Educationnelle Nord Kivu II, monsieur Kalumendo Kombi qui par ailleurs dit ne pas comprendre les agissements des professionnels de la craie. Dans un communiqué qu’il a rendu public ce Jeudi soir, le patron de l’éducation dans cette partie du Nord-Kivu a purement simplement appelé les enseignants à la retenue et à ne pas entendre l’appel à la cessation des cours. Faux, rétorquent les concernés qui d’ailleurs ont largement observé le mouvement. Conséquences, plusieurs écoliers et élèves sont rentrés au bercail faute d’enseignants. Notons que lors de leur mouvement, les enseignants ont scandé des slogans hostiles au responsable du service de paie, l’accusant ouvertement de voleur et violeur de leurs droits. Durant la même manifestation, une croix avec mention RIP SECOPE a même été placée devant le bureau assiégé, le feu brûlant tout haut. Au même endroit, les manifestants ont allumé des pneus en signe de colère. Pendant ce temps, l’intéressé avait déjà pris la clef des champs. La Police quant à elle n’a fait qu’une présence dissuasive, sans doute craignant le pire. L’année passée, une autre marche d’enseignants était violemment réprimée au point que certains avaient perdu leurs postes.
Ce que n’ont pas voulu répéter les forces de l’ordre ce Jeudi. Les grévistes n’ont eux eu comme rempart que Mme Adèle BAZIZANE, Ministre Provinciale de l’EPSP. En séjour en ville de Butembo dans la suite du Gouverneur du Nord Kivu, elle a réunie autour d’elle ce Jeudi matin les délégués des syndicalistes au bureau de la Division Educationnelle Nord-Kivu II lieu où la presse a été interdite d’accès pour des raison que vous et nous ne pouvons deviner qu’au bout du doigt. Des sources dignes de foi ont confié à la presse qu’au cours de cet échange Mme le Ministre a expliqué à ses interlocuteurs les causes qui ont amenés au retard des listings à Kinshasa. Elle a parlé d’un retard lié à la liaison de la Compagnie d’aviation CAA qui était chargée d’assurer le transport de la Capitale Kinshasa à Goma, au Nord Kivu, où finalement le colis serait arrivé depuis hier jeudi. Se basant sur cette nouvelle évolution des choses, le Chef de la Division Educationnelle Nord Kivu II a invité les enseignants à reprendre le chemin de l’école, un appel non suivi car plusieurs écoles n’ont pas fonctionné ce Vendredi matin.
Les grévistes ne jurent que par l’arrivée des listings à Butembo car d’après eux, leurs collègues de la Capitale leur auraient déjà communiqué la nouvelle de la sortie de ces listes depuis bientôt une semaine alors que de Butembo à Kinshasa cela ne prendrait qu’une journée. Ils campent sur leurs positions et décident de poursuivre leur mouvement jusqu’à l’arrivée des listings à Butembo, d’où les élèves et écoliers devront encore rester quelques jours à la maison comme cela a été vécu ce jeudi dans 150 des 200 écoles que compte la ville de Butembo. Pendant ce temps, le mouvement prend de l’ampleur et risque de gagner toutes les périphéries de la ville de Butembo.
Deogratias SIKU
Butembo
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