





Vive tension tout l’avant midi de vendredi 03 et l’après midi 04 juillet à Butembo, une ville située à environ 300 km de Goma au Nord-Kivu, nous sommes à l’Est de la RD. Congo. Des jeunes gens ont manifesté dans les rues de Butembo pour protester contre le double meurtre de 2 jeunes gens habitant la cellule VUTARA du quartier MUTIRI.
photo véranda
Il s’agit de monsieur JOEL âgé de 21 ans et monsieur ASIFIWE, âgé de 18 ans ont été tué par balles par des hommes armés en pleine opération de pilage. Le fait s’est passé la nuit de jeudi vers 21 heures. Il est presque 10 heures quand un groupe de manifestants empruntent le boulevard Père Masumbuko en direction la mairie de Butembo. Ici, un conseil extraordinaire de sécurité venait de se tenir. Non loin du TGI, les agents de l’ordre barrent la route aux manifestants. Quelques secondes après, le premier gaz lacrymogène explose. Les manifestants en débandade s’enfuient plus vite que le vent dans toutes les directions. Les policiers arrêtent quelques manifestants. Ils sont giflés avant d’être acheminés à l’état major de la PNC. Certains d’entre eux étaient menottés. Le reporter de Beni-Lubero Online a vu le sang couler de la bouche et des narines d’un jeune homme arrêté. Quelques instants après, la police tombe sur 4 garçons qu’elle immobilise. Les menottes sont mises en contribution. Pendant ce temps, un autre mouvement de jeunes est observé au centre ville. Là, les manifestants venus de Mutiri et environs exigent aux commerçants de fermer leurs portes. Les tenanciers des boutiques et magasins bordant de grandes artères de Butembo obtempèrent à cet ordre. Le mouvement s’impose et une panique s’installe. Les agents de l’ordre tentent de sensibiliser les manifestants mais en vain.
Le colonel Richard MMBAMBI KINGANA de la PNC se retire et les coups de gaz lacrymogène retentissent pour la 2ème fois sur la rue Président de la république. C’est le sauve qui peut. Deux jeunes sont aux arrêts avant d’être menottés et acheminés à l’état major de la PNC. L’un d’entre eux aurait été grièvement blessé à la mâchoire inférieure. Certains agents de l’ordre ont déploré la façon de faire de leurs collègues. La même situation a été vécue la journée de samedi 04 juillet 2015. Alors que toutes les activités venaient de démarrer normalement, un groupe de manifestant a envahi le centre commercial pour réclamer la paix auprès des autorités sensées sécurisé les personnes et leurs biens. Les éléments de l’ordre (police Nationale Congolaise et les FRDC) incapables de maîtriser ceux qui insécurisent la ville se sont fait encore une fois célèbres en tirant en l’aire pour disperser les manifestants (à droit on parle de dissipation des minutions). On penserait à un règlement de comptes, mieux une vengeance car ils ne cessaient de crier « TUTA YE, TUTA YE », s’étonnent certains policiers. Des boutiques et magasins ont rouvert leurs portes au centre ville et la circulation est redevenue normale en début d’après-midi de ce vendredi.
Rebondissement des cas d’insécurité en ville de Butembo, des supputations se multiplient. Peut-on a priori parler d’une infiltration suspecte dans la ville ? A cette question, certains analystes répondent par la positive. Et alors pour quel objectif ? Pour déstabiliser les institutions en place ? Des observateurs parlent de certains officiels et d’autres autorités de la place qui seraient visés en vue de les contraindre à la démission. De l’histoire, l’on retiendra que le changement des autorités dans cette ville est toujours précédé par des cas d’insécurité. D’autres collent cette hémorragie sécuritaire à la déstabilisation des élections qui s’annoncent. L’utilisation anarchiques des armes par des particuliers donne à penser. Depuis un mois, au moins quatre armes à feu ont été découvertes en commune Bulengera. Tantôt sous des ponts, tantôt dans des champs. Une source indépendante annonce qu’une colonne d’hommes porteurs d’armes a été visible dans la partie Est de Butembo en direction du centre ville depuis quelques jours. Jusqu’à présent, personne ne sait bien les identifier. Entretemps, leur destination demeure inconnue en plein centre ville de Butembo. Se seraient-ils cachés parmi la population ? D’autres sources recoupées parlent aussi de règlement de compte dû aux conflits fonciers. Bien plus, une autre source renseigne que certains services spécialisés de Butembo étaient au courant d’une éventuelle menace de sabotage après la session ordinaire de l’Examen d’Etat, session 2015. Ils auraient minimisé la capacité de nuisance de l’ennemi. Pendant ce temps, il y aurait insubordination entre les autorités civiles et celles contrôlant les armes dans la ville, déplore la même source. Affaire à suivre.
Eve MASIMENGO
Butembo
Beni-Lubero Online (benilubero2014@gmail.com)





