





Tout au long de l’année 2017 clôturée, il a été vécu une montée inquiétante de l’insécurité dans le rayon de Kipese – Lubero, alimentée essentiellement par des affrontement entre l’armée gouvernementale, les FARDC, et les Mai-mai actifs dans cette région.
Mais ce 11 janvier 2018, c’est une stupéfaction à Kipese, 33 cadavres des militaires de FARDC sont comptés au levé du jour. Ils ont été massacrés par des éléments Mai-mai. Un bilan très lourd pour une armée nationale devant des miliciens qui ne revendiquent même pas être une rébellion. Ce fait alimente la spéculation dans les opinions. D’aucuns s’interrogent sur l’origine d’une telle force de frappe de la part d’un groupe milicien, capable de lancer un tel défi au pouvoir.
Toutefois, ce genre de paradoxe a déjà doté la population locale d’une expérience suffisante pour détecter de nombreuses mises en scènes tragiques que le régime en place prend à son actif en vue de détourner les attentions de la plus grande préoccupation du moment qui demeure l’exigence d’une alternance immédiate à la tête du pays. Cette mise en scène porte également à décimer une population qui s’avère trop clairvoyante et trop vigilente pour ne point permettre aux vautours de profiter du cadavre d’un éléphant qu’ils ont consacré à la mort.
Pour y parvenir, souvent il faut provoquer des chocs qui n’émettent pas simplement d’étincelles, mais du véritable feu qui dévore alors de manière insatiable. Voilà ce qui se prépare une nouvelle fois, quand on observe présentement la concentration de 4000 militaires FARDC, dont le renforcement continue , se rangeant d’un côté (c’est-à-dire à Lubero) et une foule d’environ 3000 éléments aux prises de l’autre côté, précisément à Kipese. Les deux camps « antagonistes » alimentent les opinions par des polémiques, chaque partie prétendant se préparer à chasser l’autre du terrain. La désolation revient aux paisibles paysans qui restent les seules véritables victimes du sadisme en face. Dans la peur devant cette pression militaire, les habitants de Kipese sont en fuite vers les zones qu’ils estiment plus sécurisées.
Par ailleurs, Kipese est le village natal du gouverneur de province du Nord-Kivu, Monsieur Julien Paluku. Pourquoi ne manifeste-t-il pas la volonté d’enrailler le phénomène Mai-mai qui y a élu domicile de manière prolongée?…
Malheureusement, il est constaté que Kipese est devenu le bastion qui alimente l’insécurité non seulement contre la cité de Lubero, mais aussi dans toutes les directions de l’étendue du territoire qui porte ce même nom, en l’occurrence contre la ville de Butembo et tout récemment à Musienene, avec l’incendie de la maison de Monsieur Joseph Kabila. Alors, pourquoi les acteurs du mal, ces miliciens, sont-ils observés par le pouvoir d’un œil complaisant? Une analyse attentive des faits édifie à comprendre cette question et tout y dévoilant les parts de complicité…
Norbert KAPITULA
Lubero
©Beni-Lubero Online.





