





Comment est-ce possible que notre pays, l’actuel président de l’UE, reçoive l’un des plus grands criminels de guerre depuis la Deuxième Guerre Mondiale?
Paul Kagame, président du Rwanda est à Bruxelles. Le 6 et 7 décembre, il participera à la cinquième édition des ‘Journées Européennes du Développement’, organisées par la Commission Européenne en collaboration avec la présidence belge.
Paul Kagame et le développement
Quel développement ? Le développement social favorisant une minorité de la population rwandaise ? Le développement démocratique comme façade d’un régime autoritaire empêchant par répression, intimidation et élimination des adversaires toute culture démocratique ? Le développement économique se réalisant avec les recettes des ressources naturelles congolaises pillées de façon éhontée?
Le développement au Rwanda n’est rien d’autre qu’un ordre oppressant, organisé par un criminel de guerre, un homme portant une coresponsabilité indéniable pour le génocide en 1994 au Rwanda et au Congo, depuis 1996. Un ordre organisé par un homme honoré déjà trop longtemps pour avoir arrêté un génocide que lui-même a commencé. Un ordre organisé par un homme responsable du chaos actuel à l’Est du Congo.
Le rapport « Mapping » des Nations Unies, publié en octobre dernier, sur la République Démocratique du Congo durant la période 1993-2003, démontre la responsabilité énorme de Paul Kagame et son Front Patriotique Rwandais (FPR) dans le génocide des réfugiés Hutu et de la population congolaise. Cela n’empêche pas que Kagame vienne discuter sans honte du développement. Assisté par son ‘grand ami’ et initiateur du groupe informel de l’Union Européenne ‘Les amis du Rwanda’. Il s’agit de l’ancien Ministre belge des Affaires étrangères, l’ancien Commissaire européen à la Coopération au Développement et l’Aide Humanitaire et l’actuel député européen Louis Michel.
Lors d’une émission à la radio VRT ‘De Ochtend’ Louis Michel appelait le rapport « Mapping » une honte pour les Nations Unies. Il nommait « peu fiables » les centaines de témoignages des personnes et organisations ayant vécu les atrocités des milices et groupes armés lors des années de guerre. « Le rapport est une insulte pour l’histoire’, se moquait-il.
Mais le rapport n’a rien évoqué de nouveau et la vérité a ses droits
En 1996, le Ministre belge de la Coopération au Développement de l’époque, Reginald Moreels, a déclaré sur base des messages des humanitaires et des missionnaires, qu’un génocide contre les réfugiés Hutu et les expatriés congolais avait lieu à l’Est du Zaïre. Mohammed Shanooun, le Représentant des Nations Unies de l’époque, mettait l’ampleur des atrocités au même niveau que le génocide du 1994. Le Secrétaire Général Kofi Annan avouait être choqué par la cruauté des rebelles du FPR. Il parlait d’une ‘lente éradication’ des civils. UNHCR, UNICEF, WFP, Amnesty International, le Commissaire européen aux Affaires Humanitaires de l’époque Emma Bonino, des organisations humanitaires (Médecins Sans Frontières, Oxfam, Care), tous ont témoigné que le FPR chassait et tuait les réfugiés. Ils sont massacrés, battus, brûlés, coupés en morceaux, enterrés vivants. Kagame était le dirigeant de l’armée.
Maintenant, il est encore président, et a récemment obtenu un deuxième mandat. Un Chef d’Etat siégeant ne peut être inculpé par la Cour Pénal International pour des crimes commis avant juillet 2002. Kagame échappe – pour l’instant- à la justice.
Mais cessons au moins de faire semblant
Cessons de contribuer par les programmes de développements et de l’aide budgétaire – et donc d’être coresponsable !- à la construction d’un état totalitaire violant systématiquement les droits de l’homme. C’est un état bafouant les droits de l’opposition et accordant le pouvoir à une petite élite. Cessons de soutenir un système judiciaire et la construction des prisons dans lesquelles des leaders d’opposition comme Victoire Ingabire sont détenus sur base des fausses accusations et sans aucune perspective d’un procès équitable.
Cessons de serrer la main à Paul Kagame
Le temps de l’hypocrisie est passé. Et la carte « génocide » qui a permis Kagame durant des années, surtout grâce aux Etats-Unis et au Royaume Uni, de déstabiliser le Congo et de bombarder les camps des réfugiés, peut enfin être déjouée.
Els Schelfhout
Ancienne sénatrice
Source: Internet/Blog des congolais
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