





[Mercredi 26 Avril 2006 :www.benilubero.com ] Quand vous aurez fini de lire cet article, entre deux et dix enfants seront morts. 300 enfants meurent chaque jour de paludisme en RDC.
Hier, 25 Avril était, comme chaque année, une journée de la lutte contre le paludisme. Les chiffres laissent ahuri. Le paludisme tue plus d’un million de personnes chaque année, 90% des décès survenant en Afrique et principalement chez les moins de 5 ans. Le paludisme touche 45 pays dans la région de l’Afrique et est á l’origine de plus de 300 à 500 millions de cas cliniques dans les pays les plus pauvres de la planète .L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) avait déjà défini 105 pays ou territoires à cet effet.
C’est en 2000 que les chefs d’Etat africains s’étaient résolus de lutter contre le paludisme. Leur lutte, 6 ans après, n’a pas encore déclenché le début d’un espoir souhaité. Les activités des agents des ministères de la santé, des ONG, des hôpitaux sont certes à encourager, mais il faut remarquer que, les fonds alloués à la lutte contre le paludisme (plus 900 millions de dollars) servent plus comme salaires et autre frais de mission.
En RDC cette 6ième journée était auréolée du slogan:"L’Accès au traitement efficace contre le paludisme est un droit pour tous." Un "Droit pour tous"dites-vous. Mais ce slogan lancé depuis plus de deux semaines ne concernait, apparemment, que la ville de Kinshasa et des citadins congolais. Que dire des malades, des enfants, des femmes enceintes exposés à cette pandémie dans des villages lointains depuis Basoko dans le Bandundu jusque Kyanzaba en passant par Mambingi et Manguredjipa dans le Grand Nord? Pour lutter contre le paludisme, le ministère congolais de la santé a créé un comité pour la province de Kinshasa, chargé de la sensibilisation, la vulgarisation de la moustiquaire imprégnée d’insecticide, etc. C’est une idée noble qui manque de la générosité car Kinshasa n’est pas le Congo. C’est la faute de l’Etat congolais qui manque une vraie politique de santé publique.
Pour en savoir plus, nous avons interrogé un professeur d’université et spécialiste de la santé dans le Grand Nord. C’est monsieur Melchisédech Kirere de l’Université de LIEGE en Belgique. Sent-il une révolte lui qui réside et travaille en Europe où le secteur de la santé a un budget considérable pendant qu’au Congo le budget alloué à la santé est lui-même maigriot? Et lui de répondre: "Il faut relativiser certaines choses. L’Etat Congolais
n’investi pas assez dans le secteur de la santé. Le Congo investi moins de 1% du PNB pendant que le Danemark, en tout cas les pays scandinaves investissent 20% de leurs PNB (Produit National Brut) dans le secteur de la santé."
Il y a un an la Banque Mondiale avait lancé un voeu de réduire de moitié les 850 000 morts que traîne le paludisme en Afrique d’ici 2010. Malgré l’argent et le vœu, le moustique tue. Selon la Banque Mondiale, cette année il faudra une enveloppe de 500 millions de dollars pour l’Afrique. De ce montant, la RDC bénéficiera d’une part de 30 millions, selon la même source. Tout cet argent devrait être savamment utilisé d’ici trois ans pour la prévention et le traitement du paludisme pour sauver des vies humaines et encourager les donateurs. Précisons que les dons de la Banque Mondiale sont renforcés par l’assistance remarquée de la fondation de l’homme le plus riche au monde avec son épouse, à savoir Bill et Mélinda Gates.[ www.benilubero.com ]
Magloire Paluku
Journaliste
Pays-Bas
Beni-Lubero OnLine





