





Le sixième sommet des Chefs d’Etat et des gouvernements de la Conférence internationale sur la région des Grands-Lacs (CIRGL) s’est ouvert le mardi 14 juin 2016 à Luanda, en Angola, sous le thème principal de « la mise en œuvre effective du pacte et des protocoles pour une meilleure démocratie et stabilité dans la région des Grands-Lacs ».
Ce sujet qui se trouve, dans un contexte général du moment, comme un très grand défi pour cette structure sous-régionale, l’est en particulier quand il faudra aborder le cas spécifique de la République Démocratique du Congo. La CIRGL a, certes, tapé juste en plaçant son intérêt prioritairement dans une telle préoccupation. Mais, faudra-t-il s’interroger encore si elle a pu préalablement réunir les paramètres requis et indispensables pouvant l’aider à y traiter efficacement les problèmes qui sont propres à ce pays du « cœur » de l’Afrique, la R.D.C, afin qu’elle parvienne à jouer pleinement et consciencieusement son rôle en tant que le « cœur » non seulement de la région des Grands Lacs, mais aussi de l’Afrique entière.
La souffrance de la R.D Congo porte un double nom, à savoir l’insécurité (tueries et massacres) et l’agonie quasiment mortelle de la Démocratie. Ces deux maux s’interpénètrent et sont liés l’un et l’autre. Un parler commun répète sans cesse qu’il sied d’attaquer le mal par ses causes. Est-ce que les compères de la CIRGL seront aujourd’hui assez attentifs pour dénicher que la cause de la paralysie de la R.D. Congo se cache au sein même de cette structure sous-régionale ? Si non, alors le risque de s’éterniser sur les causes apparentes du problème donnera raison aux congolais de se durcir dans le pessimisme face à ses dirigeants nationaux ainsi que vis-à-vis de la communauté internationale.
D’emblée, les assises de Luanda du 14 juin 2016 sont mal parties au sujet du dossier « RDC », entre autres pour des raisons suivantes :
1/ Tous les congolais ont ouvertement nommé en ce ces derniers jours la maladie qui tue leur pays par le nom du « Président Joseph KABILA », aussi bien pour l’embourbement de la démocratie (violation de Constitution, torpillage du processus électoral, privation de liberté aux citoyens, répression brutale des opposants, etc.) que pour ce qui est de la tragédie vécue dans l’Est du pays (tueries, massacres, création de nouveaux groupes armés, entretien des milices, infiltration des étrangers avec une intention criminelle, etc.).
Or rien ne prouve que les compères de la CIRGL soient suffisamment déterminés pour faire ressentir leur sagesse au président congolais, en vue de le rendre plus humain.
2/ Le président rwandais brille par son absence parmi ses collègues réunis en Angola. Comment prétendre traiter efficacement et de manière convaincante le problème de la R.D. Congo en son absence, lorsque l’on connaît avec évidence sa plus grande part de manipulation dans les tragédies qui endeuillent actuellement non seulement la RDC, mais aussi le Burundi ?
3/ Le Centre d’étude pour la Paix, la démocratie et les droits de l’Homme (CEPADHO) a sensibilisé la CIRGL sur la nécessité de consacrer une attention spéciale à la question des ADF/NALU en action dans le territoire de Beni. Cette préoccupation, vue sous l’angle du besoin de restaurer la sécurité dans cette partie de la RDC, est louable. Cependant, il est nécessaire de dénoncer que le CEPADHO s’engage à déformer délibérément les faits quant à l’identification des responsables des crimes (massacres) en cours à Beni, pour satisfaire au désir du président qui trouverait ainsi un blanchissement devant la CIRGL et la communauté internationale, au regard des accusations de complicité pesant sur sa personne. En effet, la vérité, c’est qu’il existe effectivement des résidus des ADF dans le secteur de Rwenzori ; mais la responsabilité des massacres observés à Beni relève des infiltrés rwandophones opérant avec la complicité des FARDC, sur des consignes du pouvoir en place. Omar KAVOTA n’est pas du tout excusable pour tenter de proférer un tel si grand et préjudiciable mensonge au détriment de ses propres frères, juste à cause des intérêts égoïstes qu’il en tire auprès de ceux dont il tente de couvrir les crimes.
Ce sont là les quelques points déjà en marche, qui dérouteront les chefs d’Etat et des gouvernements de la CIRGL des objectifs qui constituent l’attente de la population congolaise. Par cette attente, la base espère, entre autres, des réponses aux questions ci-après :
– Pourquoi la Monusco n’a su protéger les civils durant les massacres de Beni ?
– Pourquoi la Monusco qui dit accompagner les FARDC aux opérations ne peut pas parvenir à identifier les véritables auteurs des massacres, au lieu d’adopter le même langage de présomption utilisé par le gouvernement congolais ?
– Pourquoi la Monusco ne peut pas remplacer les Casques Bleus Indiens, Népalais et Bangladeshis qui ont manifesté leur incapacité à éradiquer les forces négatives dans la région ?
– Pourquoi la communauté internationale ne veut pas déclarer les massacres de Beni-Lubero comme un acte de génocide ?
– Pourquoi la communauté internationale ne veut pas faciliter les enquêtes internationales sur les massacres dans la région de Beni-Lubero ?
– Qu’est-ce que la Monusco attend de la population locale, afin d’aider à mettre fin aux massacres en cours ?
– Pourquoi la communauté internationale ne sait pas peser sur le Rwanda et l’Ouganda pour qu’ils cessent leur appui aux génocidaires ? etc.
Voilà une liste non exhaustive de questions auxquelles la population attend une réponse de la part de la CIRGL et de toute la communauté internationale.
©Beni-Lubero Online.





