





Il s’est tenu en ville de Butembo, dans les enceintes de l’Hôtel Joli Rêve, du 29 au 30 mai 2013, un atelier réunissant le pouvoir administratif urbain, les services de sécurité, les forces vives de la Société Civile… Cette séance de réflexion de deux jours était organisée par la Section Politique de la MONUSCO Beni-Butembo et portait sur « La paix, la sécurité et la cohabitation pacifique en ville de Butembo» sous la modération de l’Abbé Aurélien Rukwata. Il s’agissait exactement de diagnostiquer la nature de l’insécurité qui gangrène en ville de Butembo en analysant les manifestations de la rupture de la paix, ses causes, ses causes, ses acteurs et les remèdes. Quelques engagements ont été prises …
Trois carrefours ont été ainsi institués pour cette fin. Le débat devrait être franc, sincère et libre. Cependant certains participants ont pu déplorer le fait que la MONUSCO qui a déployé ses éléments dans tous les carrefours n’a pas autorisé qu’on circonscrive la rupture de la paix en ville de Butembo dans un contexte plus ou moins large notamment la guerre d’agression, source directe de l’insécurité dans tout l’Est du pays.
Comme on a pu le sentir, la MONUSCO a occupé une position à la défensive. Ainsi les vraies causes de l’insécurité comme le complot international contre la RDC, entretenu par les multinationales, la communauté internationale et certaines ONG internationales; la guerre d’agression de la RDC par le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi; la mascarade du programme DDRRR et l’échec de celui de DDR; la non protection des civiles par la MONUSCO en cas de nécessité, l’infiltration des services de sécurité, l’interférence extérieur dans la gestion du pays,…
Il plaisait ainsi aux organisateurs d’évoquer les causes qui consistent à « victimiser » les victimes tels les conflits de terres, les conflits de pouvoirs et de succession, les jugements mal rendus, la haine et la jalousie inter et intra-claniques, brefs les causes qui reviennent à 100% aux victimes elles-mêmes. En surcroit, les organisateurs voulaient coute que coute que les motards (conducteurs des motos taxis) se prononcent car, estimaient-ils, ceux-ci constituent un dépositoire des démobilisés et des maï-maï, sources principales d’insécurité en ville de Butembo.
Pourtant, pour mettre fin au conflit congolais il faut attaquer le mal à la racine étant donné que tout ce qu’on attribue aux victimes comme étant la base et la cause de l’insécurité existe sur toute l’étendue de la République, mais cela n’a jamais posé problème comme il en est le cas à l’Est du pays.
Aussi longtemps que la poudre continuera à être plaquée aux yeux des congolais, les multiples engagements, quelle que soit leur pertinence, tomberont caducs et la paix sera toujours absente.
Justine Kwelikweli
Butembo
©Benilubero Online





