





Nul n’ignore que le feu qui embrase aujourd’hui le parti cher à Venant Tshipasa est parti de la base de Goma au Nord-Kivu, fief principal et naturel de la COFEDEC (Convention des Fédéralistes et Démocrates Chrétiens). C’est de cette même ville que le député provincial Domi Kabuyaya, élu de Lubero, enfonce le clou et soulève un pan de voile sur la situation et la santé de la COFEDEC comme vécue par les militants de première heure de cette formation politique. Interrogé sur l’impact du duel entre les honorables Pierre Pay-Pay et Lusenge Bonane d’une part et le président Tshipasa couplé à la ministre Kavira Mapera Jeannette de l’autre, l’honorable Dominique Kabuyaya a précisé que l’affaire est plus grave que l’on ne peut se l’imaginer.
En effet a-t-il indiqué, tout est parti de l’exclusion du parti du député national Pierre Pay-Pay wa Syakassighe qui a été mal digéré dans cette province. Goma, le chef-lieu n’a pas trainé et a exigé dans une pétition l’annulation de cette décision. S’en est suivi un chapelet d’autres pétitions du genre dans les grandes agglomérations de la province et le feu a pris une ampleur difficile à contenir.
« L’honorable Lusenge Bonane Jérôme, très courageux, n’a fait qu’exprimer un malaise réel qui couve au sein du parti mais il n’a jamais été écouté. Le chien aboie, la caravane passe, telle semble être la position du président Tshipasa qui a fait preuve de spécialiste en entêtement », a déclaré Domi Kabuyaya.
Revenant à la question Tshipasa, il a indiqué que le problème de celui-ci est lié à la gestion du parti comme un bien privé, et au dénigrement habituel qu’il manifeste vis-à-vis des élus.
« Malheureusement, en dépit de la réaction courageuse de l’honorable Lusenge, au lieu de rectifier les tirs dans le bon sens, le président Tshipasa persiste pour flouer l’opinion et même beaucoup de cadres. En effet, depuis quelques heures, le fils de l’honorable Kakusi vient de faire apparition au Ministère de la Culture et Arts, peut-être afin pourra-t-il avoir un petit emploi en contre partie de sa signature apposée malicieusement sur un document en lieu et place de son père Député contre la conscience de ce dernier », a soutenu l’honorable Domi.
« De même semble-t-il, l’honorable Matayo pourrait désormais accéder à l’entièreté de ses émoluments dont le gros était toujours retenu par la ministre Mapera. C’est là que le parti doit reconnaissance à l’honorable Lusenge dont la perspicacité du discours a poussé le duo Tshipasa-Mapera à libérer ne fut-ce que par promesse, et lui aussi en contre partie de sa signature, la totalité de son salaire à l’Assemblée nationale », a-t-il poursuivi.
Quant aux autres cadres du Nord-Kivu, explique-t-il, tous ceux qui ont participé à l’implantation du parti sont considérés par le président Tshipasa comme des poids mouches et ne sont pas pris en compte dans la répartition des dividendes c’est-à-dire des postes. D’autres cadres sont même morts à Rutshuru au cours de la campagne du candidat Tshipasa lors des élections législatives de 2006. Hélas ! Oubli total. Les veuves et orphelins de ces martyrs du parti n’ont même pas le droit d’être reçus quand le tout puissant président arrive à Goma. Aujourd’hui, souligne avec amertume le député Domi, le président national désigne seul, ceux qui doivent occuper des postes sans consulter formellement ni les députés ni le Directoire contre qui, il oppose souvent les nominés. Le cas du bourgmestre James Zumuka de la commune de Goma dans la ville du même nom en est une illustration parmi tant d’autres, a-t-il précisé. La mémoire du parti retiendra que ce dernier était spécialiste en injures pour faire échouer le candidat Tshipasa aux élections législatives à Rutshuru et a réussi son coup en disant que ce dernier défendait à travers une « amie », des intérêts du Rwanda. Aujourd’hui, le même James Zumuka, hier pourfendeur du candidat Tshipasa est bourgmestre pour le compte de la COFEDEC alors que des anciens territoriaux ayant implanté le parti à l’instar de BORA sont au chômage dans la cité de Lubero. Il sied aussi de rappeler que lorsqu’il fallait implanter le parti dans certains coins du Nord-Kivu, il y a avait résistance et ces coins n’ont produit aucun Député national ou provincial. Mais lors du partage des dividendes, ce sont les cadres de ces coins qui ont été servi par le président notamment au gouvernement provincial et à la Mairie et dans certaines communes de Goma, a-t-il indiqué. « Le problème à soulever n’est pas du tout celui de la nomination des cadres issus de ces coins, mais c’est le fait qu’ils ont mission de Tshipasa d’humilier, de vilipender, et dénigrer les députés, sources de pouvoir dont ils jouissent. C’est cette même situation qui semble-t-il est décriée au niveau national et qui révolte aujourd’hui beaucoup de députés et la base du Nord-Kivu qui ne cessent d’exiger la tenue du congrès, la réhabilitation du vice-président Pay-Pay ou la démission du Président Tshipasa », a martelé l’honorable Domi Kabuyaya.
« C’est dans cette même logique d’humilier les élus qu’à l’occasion de la destruction des constructions dites anarchiques à Goma, le Maire et bourgmestre pourtant d’une autre commune, tous deux cadres de la COFEDEC, ont ordonné la destruction de l’immeuble DOMI sur l’avenue Kibalabala n°4, dans la commune de Karisimbi dans la ville de Goma et ont assisté, sirotant un verre de bière, à cet événement douloureux, sans avertissement préalable ni aucune explication à la victime et encore moins sans produire l’Arrêté du gouverneur à cet effet. Même si la justice devra éclairer ultérieurement, il y a lieu de donner un sens à ces actes terroristes du parti surtout que les autres maisons voisines ayant le même alignement par rapport à la rue n’ont pas été touchées », a dénoncé l’élu provincial de Lubero.
« Aussi faut-il observer, le même maire de la ville a échoué dans sa tentative d’empêcher une rencontre entre l’honorable Kalimumbalu, député national COFEDEC élu de Goma et la base du parti, le samedi 27 février dernier. Pour avoir assisté à la communication de ce haut cadre du parti et membre du Directoire national, Secrétaire national chargé des comités de base qui exerçait légalement ses attributions, l e chef de quartier Les volcans, elle aussi membre du parti, Mme Destine Kavugho Karuke, vient d’être limogée de ses fonctions par le maire », a-t-il révélé.
Anguille sous roche…
A l’analyse du dernier remaniement, Mme Jeannette Kavira Mapera s’est vue confié au nom de la COFEDEC, le ministère de la Culture et des Arts. Depuis, plusieurs cadres et militants s’interrogent sur la motivation réelle ayant poussé le président Tshipasa à renvoyer au chômage M. Esdras Bahekwa qui a pourtant visiblement relevé ce ministère. Ces mêmes cadres se posent la question de savoir pourquoi la COFEDEC et Mme Kavira ont décidé d’abandonner le poste « juteux » à la tête de la Cohydro sans assurance d’y placer un autre cadre du parti. Le cas du poste du PCA laissé à l’OKIMO étant une leçon.
« Pour tout analyste politique avisé, cet acte tel que présenté, paraît irresponsable et irréfléchi. Cependant, d’aucuns pensent qu’il s’agit en réalité d’une fuite en avant orchestré par le président Tshipasa.
En effet, nul n’ignore que l’ex-ADG de la Cohydro dont Kavira Mapera était la principale collaboratrice en sa qualité d’ADGA, est accusé de détournement des fonds importants et est en fuite en Grande Bretagne pour se soustraire de la justice. Il y a lieu donc de craindre que Mme Kavira qui co-gérait avec l’ADG en fuite cette entreprise d’Etat, devenue ADG a.i, soit dans le collimateur du Parquet général de la République dans le cadre de l’opération « Tolérance zéro ». D’où la ruse au sommet de la COFEDEC pour soustraire, à sa manière, l’intéressée de la suspicion grandissante et la faire bénéficier des immunités face à d’éventuelles poursuites.
Pour beaucoup de membres, la COFEDEC ne doit pas être le refuge des cadres immoraux type « Yandi ve », a soutenu le député provincial Domi.
Pour toutes ces raisons et pour calmer la base de la COFEDEC qui ne cesse d’apprendre par la bouche suspecte du Président Tshipasa que seule l’ancienne ADG a.i. de la COHYDRO, Mme KAVIRA Jeannette était nommément demandée pour remplacer Esdras BAHEKWA, il sied qu’une mise au point soit faite au niveau de l’AMP ou du Premier ministre chef du gouvernement, a conclu le COFEDEC Domi.
Correspondance Particulière de Goma
.
©Beni-Lubero Online





