





Le dimanche 23 Mars 2008, jour de la Pâques pour les chrétiens, sur la belle pelouse de l’Hôtel Auberge de Butembo, le journaliste Jonas Mbayahe s’est livré à un exercice difficile qui ne cesse d’alimenter commentaires et suspicions dans les Maisons-Lucarnes de la capitale économique du Nord-Kivu, à savoir la ville de Butembo.

En effet, le journaliste Mbayahe a recommandé à 3223 jeunes venus de Beni et de Lubero, la pratique de la règle de trois S, à savoir, la Soumission, le Silence, et la Simplicité, pour construire des foyers heureux.

Sachant que les deux territoires de Beni et de Lubero sont menacés d’occupation par les rebelles du CNDP de Nkunda, ce message ambigu qui recommande la soumission, le silence et la simplicité était accueilli avec des sentiments partagés. A l’heure où les beniluberois en particulier et les congolais en général se préparent à démontrer une fois encore leur patriotisme et leur attachement à un Congo un et indivisible, il est dangereux de prêcher sans aucune nuance la soumission et le silence aux jeunes. Dans une région où au moins 10 personnes meurent chaque jour par l’effet des hommes en armes, prêcher la soumission et le silence paraît suicidaire.

Si le message de trois S n’était adressé qu’aux couples chrétiens en leur rappelant la tradition judéo-chrétienne sur la relation Epoux-Epouse, il n’y aurait pas grand chose à lui reprocher. Ce message aurait été en accord avec la célébration du jour , à savoir, le 15 ième anniversaire de l’UCOFHE ( Union pour la Construction des Foyers Heureux). Et même dans ce cas, on demanderait que la pratique de trois S de Mbayahe soit réciproque entre l’homme et la femme. Mbayahe a aussi oublié deux éléments fondamentaux de la réussite d’un foyer, à savoir, la vérité et le dialogue.

La suspicion du journaliste Mbayahe se fonde sur l’application de sa règle de trois S aux jeunes qui aspirent encore à faire de leur vie la meilleure des vies possibles. Plusieurs observateurs trouvent qu’il est dangereux de leur prêcher la soumission (à qui ?) le silence ( les jeunes doivent parler), simplicité ( peut-être). Le Journaliste Mbayahe était ainsi en contradiction avec le testament de feu Mgr Kataliko qui, avant de mourir, avait demandé aux congolais de « parler », et non de se taire ou de se soumettre. Ce message est encore vif dans les esprits des beniluberois et des congolais qui voit en Mgr Kataliko un héros national et un combattant pour la liberté du congolais. Les congolais doivent parler s’ils veulent être libres un jour et vivre dans un Etat des droits. Les Jeunes de Beni-Lubero doivent apprendre à parler de ce qu’ils voient, de ce qu’ils vivent. Ils doivent dénoncer par la parole, les actes et les écrits, les contradictions des dirigeants qui leur volent leur avenir. C’est en parlant et en agissant que les jeunes maintiendront vif et constructif le dialogue qui doit régner entre les dirigeants et le peuple. Il en est de même d’un foyer. Un foyer où l’on ne parlerait pas, à quoi ressemblerait-il ? La seule personne qui parlerait ou qui serait autorisée de parler risquerait de devenir un petit dictateur qui se fait obéir à l’œil et au doigt.

Là où le Journaliste a marqué des points c’est en rappelant que le divorce n’est pas toujours la solution pour les couples malheureux et que le bonheur comme l’amour vrai au sein d’un foyer est un investissement, un travail de chaque jour, etc.
La rencontre autour du journaliste Mbayahe a été appuyée par l’orchestre numéro un de la Ville de BENI, « le Shekinah » qui a exécuté des chants sur le thème de l’amour vrai au sein du foyer.
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Kakule Mathe
Butembo
Beni-Lubero Online





