





DECLARATION DE LA COMMUNAUATE YIRA/NANDE A L’ISSU DE LA PREMIERE SESSION ORDINAIRE DU CONSEIL CULTUREL EXERCICE 2016-2017 TENUE A KIRUMBA DU 04 AU 05 NOVEMBRE 2016
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Photo BLO, par Georges NOKO
A l’issue de la première session ordinaire du conseil culturel de la Communauté Yira/Nande, exercice 2016-2017 tenue en Cité de Kirumba, Groupement Musindi, Territoire de Lubero, du 04 au 05 Novembre 2016, nous, membres du Conseil Culturel présentons nos vives gratitudes à l’Administrateur de Territoire de Lubero, au Chef de Chefferie des Batangi, au Chef du Groupement Musindi et autres autorités locales environnantes ainsi qu’à toute la population pour avoir facilité chacun à ce qui le concerne, la réussite de ces assises dans l’agglomération de Kirumba.
Tous les membres du Conseil entendus, et après échanges et analyses des rapports des différents vyaghanda, le Conseil a :
– Salué la mémoire des compatriotes, victimes innocentes de la barbarie des forces génocidaires et d’occupation ainsi qu’à tous les yira, habitants les territoires insécurisés qui continuent à défendre à corps et à cri notre terre héritée de nos ancêtres en ne laissant pas perdre même un seul mètre de son périmètre.
– Réitéré l’appel au renforcement des liens de l’unité et de solidarité communautaire, de nous passer de ce qui nous divise tels que les conflits fonciers et de pouvoir coutumier, d’appartenance idéologique, politique ou religieuse, des rangs sociaux,…; mais plutôt de privilégier ce qui nous unit : notre identité et nos différentes valeurs culturelles. Les participants ont condamné vivement le risque de dépravation des mœurs des jeunes Yira/Nande qui s’adonnent de plus à plus aux boissons fortement alcoolisées, à d’autres stupéfiants et à plusieurs autres anti-valeurs.
– Salué le séjour du délégué du Gouverneur de province dans l’agglomération de Kirumba mais surtout l’intervention significative de l’autorité militaire des Forces Armées de la RDC et des militaires onusiennes dans la sécurisation de nos assises de cette session.
Par ailleurs, le Conseil Culturel a déploré:
– L’attitude quelque peu négative de certains chefs coutumiers face au Kyaghanda Yira, temple de la promotion de la culture Yira, qu’ils sont sensés protéger, ceci pour des considérations politiciennes perdant ainsi leurs valeurs authentiques.
– La recrudescence des cas de kidnapping, les incendies des vyaghanda, des maisons dans les territoires de Rutshuru, Lubero, Beni et Ituri, seulement sur base d’appartenance à la Communauté Yira, ce qui amène à confirmer qu’il existe une conjuration dangereuse contre les fils et filles de notre communauté.
– Le cantonnement prolongé (plus de 2ans) des refugiés rwandais en Cité de Kanyabayonga soupçonnés d’être auteurs de plusieurs cas d’extorsion, des vols à mains armées, des actes de pillage ou d’intimidation, des viols, des meurtres et assassinats, plonge la population dans une inquiétude permanente.
– Tout en saluant l’évolution du procès de l’assassinat du Père Vincent Machozi, Président Honoraire du Conseil Culturel, le Conseil s’est indigné de la circulation libre des présumés auteurs. Quand bien même la liberté provisoire est un droit, il est d’une évidence qu’en matière d’assassinat le raisonnement serait double avant de l’accorder.
– S’agissant de la résurgence des groupes armés mai-mai dans la région, le Conseil Culturel décourage les fils et filles de la Communauté à adhérer dans les mouvements dont les tenants et les aboutissants ne sont pas clairement définis. Le conseil dénonce par ailleurs, l’attitude de plusieurs autorités de vouloir lier à tord ce mouvement à notre communauté, une nouvelle manière de trouver des raisons de tracasser ou de tuer les innocents.
– Au sujet du phénomène tatouage, le Conseil Culturel précise que, sans encourager la pratique pour des fins aux contours flous, il n’est pas de l’honneur des militaires de commencer à déshabiller les hommes et garçons à la recherche des marques de tatouage car , il faut bien le savoir, le tatouage fut et reste (surtout dans certains villages) une de manière de traitement traditionnel. Et donc, toute cicatrice de tatouage chez un Yira ne peut en rien être associée à une quelconque appartenance à un groupe armé.
Fait à Kirumba, le 05 Novembre 2016
Pour la Communauté Yira/Nande
KAMBALE MAWAZO KAMBALE SHANGILIA
Président du Kyaghanda Lubero-Sud Président du Conseil Culturel
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