





Sur une initiative de l’UNESCO et du WWF, les éleveurs Hima de Karuruma acceptent un rapatriement volontaire vers l’Ouganda. Il y a 4 ans, ces éleveurs morphologiquement Hima se disaient « Congorais » venus de l’Ituri pour chercher des pâturages frais dans la vallée de la Semliki. Aujourd’hui, ils acceptent un rapatriement volontaire vers l’Ouganda. Où est passé leur congolité ? Et les politiciens véreux qui avaient soutenu leur congolité pourquoi se taisent-ils maintenant ? La situation de l’Est de la R.D. Congo ne cessera jamais de laisser perplexe quiconque voudrait la maitriser.
Cette semaine, les habitants de Kyavinyonge et de Kasindi ont asssisté à ce qu’on appelle rapatriement volontaire vers l’Ouganda des éleveurs Hima qui squattaient la vallée de la Semliki au niveau de Karuruma depuis 2002. Ce rapatriement qui a commencé le vendredi 17 mars 2006 est le résultat d’une concertation entre les représentants des gouvernements RDC et Ouganda chargés de la conservation de la nature et dont la dernière s’est tenue à Luviriha – Kasindi le 6 mars 2006 sous la présidence de l’Administrateur National-Adjoint de l’ ICCN en R.D.C. Une recommendation bilatérale aurait alors été faite pour que le Parc National de Virunga soit libéré endéans 30 jours à partir du 6 mars 2006. Cette opération serait une initiative de l’UNESCO, de WWF avec l’ICCN comme exécutant sur terrain. Les habitants de Karuruma et de Kasindi ont vu à l’oeuvre deux véhicules marque DYNA chargés des enfants et des épouses de ces éleveurs à destination de Mukwano dans le district de Kasese où un camp a été crée pour les accueillir. Depuis le début de l’opération, les services de la frontière de Kasindi ont enregistré le passage de 417 personnes dont 31 hommes, 119 femmes et 267 enfants agés d’au moins 10 ans, 560 têtes de bétail sur les 8000 recensées dans le Parc National de Virunga à Karuruma et dans ses environs. La population de la Collectivité des Bashu qui souffre de faim depuis que ces éleveurs armés occupent le Graben a salué cette initiative de l’UNESCO et du WWF et elle espère que désormais l’accès à leur champ de Manioc et de Sorgho pourra être dégagé. Là où le gouvernement congolais avait été défaillant, l’UNESCO et le WWF laissent entrevoir une issue pour corroborer la thèse de la R.D. Congo sous tutelle de la communauté internationale. Tant mieux si cela peut soulager la population martyre de la Collectivité des Bashu en Territoire de Beni.
Mais le doute subsiste car les hommes armés qui étaient les plus nombreux dans la vallée de la Semliki ne sont pas entrain de passer la frontière de Kasindi pour rejoindre le camp préparé pour eux à Mukwano en Ouganda.
Des nouvelles circulent dans la région que ces Hima ou Banyangole armés auraient faits jonction avec les Fardc Rwandophones arrivés dans la région par la magie de l’opération de démantelement des rebelles Nalu-ADF et qui depuis lors y ont élu domicile pour maltraiter la population locale. Le départ des femmes, des enfants et du gros bétail vers l’Ouganda est-il un signe annonciateur de l’assaut que Museveni menace de lancer contre la RDC ? Et les affrontements de Butuhe de cette semaine sont-ils liés à ce plan machiavellique qui vise l’anéantissement de tous les résistants locaux avant la proclamation de l’autonomisation de la région au profit de Banyangole et des Rwandophones ? Et la radicalisation de la revendication par le RCD-Goma de l’érection du territoire de Minembwe avec l’amassement des mercenaires au Burundi, des mercenaires qui ont commencé d’après plusieurs sources leur infiltration vers le Nord, le Sud-Kivu et l’Ituri, n’est-il pas un signe avant-coureur de la destabilisation de l’Est de la R.D. Congo ? Les analystes politiques du Grand Nord voient aussi derrière le dépôt de la candidature de Joseph Kabila au nom de tout le peuple congolais et le suspens toujours en cours sur le dépôt de la candidature d’Azarias Ruberwa, la même stratégie qui a permis jusqu’aujourd’hui à l’ennemi de la R.D. Congo d’opérer librement sur le territoire national. En effet, si le prochain Président du Congo n’aura pas une identité politique forte, s’il doit rester insisaisable comme maintenant, sans famille biologique, sans tribu, sans parti politique, sans discours sur la place publique, il est à craindre que ce mystère soit une stratégie de maintenir dans la bergerie les brebis galeuses et cela quelque soit l’issue des élections démocratiques et au nom d’une nébuleuse réconciliation nationale qu’incarnerait le candidat de tout le peuple congolais.
Les fils et les filles du Kivu et de l’Ituri ne doivent donc pas se laisser distraire par le cirque électoral de Kinshasa. La guerre d’occupation peut être entrain de continuer avec d’autres moyens, d’autres stratégies à l’Est de la R.D. Congo. C’est le moment de la plus grande vigilance. Que les péripéties des élections à Kinshasa ne détournent pas les congolais de leur noble aspiration, à savoir, la souvernaineté nationale et l’intégrité territoriale, deux objectifs qui valent mieux que des politiciens sortis des urnes sans aucun plan de salut pour la nation.
Article préparé par Esther Soki Mayolo ( Beni) et Musayi Kalemire (Butembo)
Beni-Lubero Online





