





L’insécurité continue de battre son plein en ville de Butembo et ailleurs dans la région de Beni-Lubero. La population continue de subir l’insécurité sous toutes ses formes et œuvre des militaires. Jouissant d’une impunité inqualifiable, les malfrats continuent d’opérer en plein air et en pleine journée. Pour sécuriser les populations civiles, les autorités politico-administratives de la région étonnent les observateurs car elles ne veulent entreprendre aucune initiative concrète.
1. Dans le matinée du dimanche 21 juin 2009, au Rond point Père Morand, près de l’école des filles, en Commune Kimemi, ville de Butembo, un jeune garçon finaliste de sixième année secondaire revenant du Centre Ville vers 9h00 du matin pour récupérer le macaron chez son Préfet d’études pour la session des examens d’Etat du lendemain, a vu subitement une voiture de marque RAV4 sans plaque d’immatriculation s’arrêter à ses côtés avec plusieurs militaires à son bord. A la seconde, les militaires ont kidnappé le jeune homme, l’ont jeté dans la voiture après lui avoir bandé les yeux ! D’après la victime, les ravisseurs parlaient Lingala. Après quelques minutes, le jeune homme s’est retrouvé dans une maison en tuiles et sans plafond où ses ravisseurs l’ont torturé avant de lui demander de faire sa dernière prière à Dieu avant son exécution. Après, les ravisseurs demanderont à leur victime, le numéro de téléphone de ses parents à qui, à l’instar des El-Shabab somaliens, ils ont demandé une rançon de 100 000 US$.
Les parents ont répondu qu’ils n’avaient pas d’argent, raison pour laquelle leur fils n’avait pas son macaron en temps comme les autres finalistes. Le jeune n’avait pas d’argent pour payer les différents frais scolaires, participation aux examens d’état, etc.
Après, le jeune homme s’est vu transporté et jeté sur la route Butembo-Luotu, plus précisément à Misebere. Il avait été copieusement battu et torturé, avec blessures… Sa famille attend le faire examiner pour déterminer l’état de sa santé car le jeune homme a mal partout, à plus des douleurs psychologiques d’avoir vu sa mort à un pas.
2. Dans la nuit du mercredi au Jeudi au Vendredi 19 juin, trois militaires ont fait irruption dans une parcelle du Quartier Kambali, n°48, où ils ont séquestré tous les habitants de la maison à qui ils ont extorqué un montant de 411 US$, tous les téléphones portables, et d’autres biens de grande valeur. Comme dans d’autres cas, ses militaires opèrent en toute quiétude comme s’ils étaient en mission de routine.
3. Dans la même nuit du Jeudi au Vendredi 19 juin, un jeune homme de 25 ans, du nom de Joachim, habitant de Kasitu sur la route Butembo-ISALE est tombé entre les mains des militaires non loin de la Concession CAFEKIT et du Marché de Kalemire. Après l’avoir battu à mort, les malfrats l’ont dépouillé de tout ce qu’il avait (argent, téléphone portable, etc.). Profitant de l’arrestation d’une autre victime, Joachim a pris fuite malgré lui avant de tomber dans la rigole au niveau du Pont Saghasa sur la route de Muchanga. Comme Joachim était déjà copieusement battu, cette mauvaise chute lui sera fatale. Il n’avait plus la force de se relever de la rigole où il restera jusqu’à l’arrivée des bons samaritains. Dépêché à Matanda, le lendemain matin, Joachim succombera aux coups et blessures des militaires. Comme dans d’autres cas, aucune enquête n’a été initiée pour les retrouver les tueurs de Joachim.
4. Des Mamans d’AMAVES (Association des Mamans Vendeuses des Souliers) de Butembo, ont refusé de vendre des souliers à un militaire rwandais et armé ! Le fait s’est passé au marché des souliers usés de Butembo. Le militaire rwandais ayant fait son entrée au petit marché AMAVES, il n’avait pas fini de demander le prix d’une paire des chaussures en un Kiswahili bizarre que les mamans des autres étalages avaient emballé leurs marchandises et commençaient à s’enfuir dans une débandade inqualifiable! N’ayant pas compris ce qui se passait, le militaire rwandais a aussi pris la pris la poudre d’escampette. Le marché AMAVES s’était ainsi vidé de son monde avant l’heure de fermeture, pour le simple fait qu’un militaire à la morphologie rwandaise y avait fait son entrée avec une arme de guerre. Les crimes que les rwandais ont commis dans la région ( six millions des morts congolais), les viols et les mutilations sexuelles des femmes congolaises font que les mamans beniluberoises ont une aversion vis-à-vis des hommes en uniforme militaire et pire encore, de militaires rwandais. Les 13 dernières années d’occupation militaire rwandaise ont ainsi sérieusement sali l’image des rwandais en R.D.Congo au point que ces mamans de Butembo qui avaient pourtant besoin d’argent n’ont pas voulu vendre en plein jour des souliers à un client potentiel parce qu’il avait la morphologie rwandaise, portait l’uniforme militaire ainsi qu’une arme de guerre.
Kakule Mathe
Butembo
Beni-Lubero Online





