





La Cenco plaidait récemment pour le retour de Mr Moïse Katumbi au pays, en stipulant que son dossier judiciaire est « vide ». Cette plaidoirie est devenue comme un véritable stimulus pour l’ancien gouverneur du grand Katanga et colonne du Rassemblement de l’opposition en vue d’un retour précipité à ce pays dont les délices nostalgiques ne quittent point ses pensées.
Évidemment, le retour immédiat de Katumbi pourrait faire l’objet de satisfaction de milliers voire des millions de congolais, spécialement parmi les sympathisants de l’opposition. Mais nul ne semble s’intéresser outre mesure à l’opportunité de ce retour dans le contexte politique et sécuritaire du moment, dont voici les caractéristiques les plus importantes:
1. Le président Joseph Kabila a décidé de combattre systématiquement tout ce qui va à l’encontre de son ambition de glissement éternel du pouvoir.
2. L’accord de la Saint-Sylvestre, qui est devenu l’unique référence extra-constitutionnelle pour régler les affaires politiques en dépit de l’illégitimité du pouvoir actuel dont le mandat a expiré, est également saboté par Kabila qui en serait pourtant le plus grand bénéficiaire. Ce faisant, ce sont à la fois la Cenco, tous les partis de l’opposition et tout le peuple congolais qu’il dénigre.
3. Joseph Kabila a enfin saboté la communauté internationale en foulant au pied la résolution 2348 du Conseil de Sécurité des Nations Unies.
4. Parallèlement à cet effort d’empêcher toute issue négociée à la crise constitutionnelle et politique, le président Joseph Kabila a mis en marche un plan visant à embraser le pays par la violence et l’insécurité, dont la manifestation la plus convaincante est le phénomène des massacres des civils au Nord-Kivu (a Beni, Lubero, Kibirizi etc.), au Kasai, au Tanganyika… Il y a tout lieu de croire que cet escalade d’insécurité et violence vise punir ses opposants politique et le fief ou la base supportant leur leadership. Ainsi Béni paie le prix de l’opposition irrémédiable de Mbusa Nyamwisi au système politique de Kabila, le Kasai subit le même sort à cause de l’opposition radicale du clan Tshisekedi, les Katangais feront la même experience pour avoir choisi de hisser Moïse Katumbi au détriment du président ambitieux du pouvoir mais sans œuvre.
5. En plus de tout ce qui précède, la poursuite judiciaire montée contre Moïse Katumbi uniquement sur fond de jalousie politique par les tenants du pouvoir n’a jamais été levée, malgré que la Cenco essaie de rassurer les opinions que le dossier brandi en sa charge est vide.
Il serait donc très naïf de penser que cet unique expression de sentiment de la Cenco suffise pour garantir un retour sécurisé à Katumbi. Car, si Kabila s’est révélé capable de violer et de saboter des actes de nature quasiment sacrée tels que la Constitution du pays et l’accord de la Saint-Sylvestre comblant le fossé que le pouvoir en place y a creusé, sans perdre de vue le mépris que le même individu et sa famille politique ont affiché à l’endroit de la Cenco ainsi qu’à la résolution 2348 du Conseil de sécurité des Nations Unies, le seul encouragement verbal de la Cenco suffirait-il vraiment pour que Katumbi soit ainsi rassuré et motivé?
Logiquement parlant, l’heure n’est nullement à la tolérance dans le camp de la Majorité Présidentielle. Ceci est davantage vrai vis-à- vis des exilés politiques du calibre d’un Moïse Katumbi. Dans le contexte politique actuel, ne peuvent s’approcher de Kabila sans risque que des opposants qu’il entretient personnellement en coulisse. Sur ce, le peuple congolais a progressivement cessé d’être trop naïf.
Si Moïse Katumbi tient encore à sa loyauté devant sa nation, il devrait s’investir sans économie d’énergie pour aider le Rassemblement, dont il est une figure de marque, à surmonter ses défis du moment afin de porter le peuple congolais a la victoire qui ne fait que trop tarder.
Après la mort d’Étienne Tshisekedi, tous les regards se sont vite tournés vers Katumbi, curieux de voir comment il saisissait l’opportunité pour imposer son tempo. Mais hélas! Dommage pour un tel espoir béant! … Moïse ressemble de moins à moins à celui qui libre à jadis Israël des mains de Pharaon. Son silence et son manque de dynamisme ont peu à peu aidé les opinions à sortir de l’illusion à son sujet. Aujourd’hui bien des observateurs espèrent que sa motivation à regagner le pays contre le gré des circonstances et du temps ne le rendrons coupable d’une si grande trahison du genre de Vital Kamerhe. Mais, si par malheur cette crainte se concrétisant, quel dommage, qu’elle déception pour le peuple congolais!
Davis Dika
« On comprend ainsi le grave danger de toute rallonge au pouvoir3 de Joseph Kabila. Les congolais dignes de ce nom doivent refuser toute forme de transition. En effet, au vu de ce qui se passe au Kivu-Ituri, toute transition au-delà de décembre 2016, donnerait du temps et des moyens au gouvernement congolais qui est, de toute évidence, complice de l’occupation rwandaise du Kivu-Ituri en cours » (Père Vincent MACHOZI, le 19 mars 2016, parole qui a valu son assassinat le jour suivant).
©Beni-Lubero Online.





