





[Dimanche 30 Avril 2006 : www.benilubero.com] D’après des sources proches des services de sécurité du Grand Nord qui se sont confié à la rédaction de Beni-Lubero Online, et qui ont requis l’anonymat, les commanditaires de l’attaque de l’antenne RTNC-Butembo seraient venus de Goma et se cacheraient toujours dans la ville de Butembo. Ces malfrats bénéficieraient de la protection des autorités militaires de la place qui méditent encore sur l’échec du coup fourré étouffé miraculeusement dans l’œuf. Mais il semblerait que ce n’est qu’une partie remise ! Les observateurs comprennent maintenant pourquoi le Général Mbuyi s’était opposé catégoriquement au changement à la tête du commandement militaire de la ville Butembo au cours de la semaine qui avait précédé ce forfait de la nuit pascale. Quelle coïncidence, quel symbole! D’après les recoupements des services de sécurité du Grand Nord, la nuit pascale aurait été choisi pour faire passer les habitants de Butembo non de la mort à la vie comme la fête de Pâques le suggère mais de la vie à la mort. L’objectif des commanditaires serait d’endeuiller la Ville de Butembo le jour de Pâques par l’assassinat de l’évêque Melchisédech Paluku Sikuli. L’attaque de l’antenne de la RTNC-Butembo ne serait qu’un des actes prévus pour le chaos de Butembo tel que planifié à Goma. Comment la cible principale avait-elle réussi à échapper à l’attentat, les enquêtes si elles sont poursuivies ainsi que l’étude de l’itinéraire des déplacements de Mgr SIKULI le samedi saint dernier permettront d’en savoir plus dans un avenir proche !
Que reprocherait-t-on à Mgr SIKULI de Butembo-Beni ? Après la liquidation successive des vaillants prélats catholiques Christophe Munzihirwa, Emmanuel Kataliko, Charles Mbogha, de pieuse mémoire, Mgr SIKULI est, semble-t-il, le seul évêque de la Province Ecclésiastique du Kivu qui ferait encore peur à ceux qui rêvent toujours de coloniser le Kivu aussi bien politiquement que religieusement. Le fait que l’Abbé Malu Malu, Président de la Commission Electorale Indépendante, soit du Diocèse de Butembo-Beni et donc conseiller de Mgr SIKULI en matière politique, ferait de ce dernier, un homme de Dieu gênant à abattre car avec lui le verrou qu’oppose Beni-Lubero à la balkanisation religieuse du Kivu se trouve plus renforcée qu’avant. Il ressort de ce qui précède que ceux qui convoitent le Kivu attendent utiliser la religion, l’âme sensible du peuple, pour conquérir, maîtriser, et dominer le Kivu au profit du Rwanda. Il y a un peu plus d’un siècle, cette même stratégie avait bien servi les colonisateurs avec leur stratégie des trois « C » : Colonisation, Christianisme, Commerce.
En effet, depuis l’avènement de S.E. Mgr Emmanuel Kataliko à la tête de la Province Ecclésiastique du Kivu, il est établi que ceux qui rêvent de coloniser le Kivu redoutent la coalition de 4 B, à savoir, Bukavu-Butembo-Beni-Bunia, aussi bien au niveau religieux que politique contre le seul Diocèse de Goma, passant dans l’opinion comme bastion des rwandophones et de leurs alliés étrangers. Si les medias du monde se sont toujours focalisés sur l’occupation politique et militaire du Kivu, l’occupation religieuse est aussi en marche même si elle est plus sournoise. Mgr Emmanuel Kataliko l’avait bien dénoncé de son vivant quand certains Evêques du Rwanda voulaient l’entraîner dans des plateformes ou conciliabules congolo-rwandais prévus nulle part dans les structures collégiales régissant les Conférences Episcopales des trois pays de la défunte CEPGL. Le refus de Mgr Emmanuel Kataliko de trahir sa patrie lui valut sa relégation et sa mort mystérieuse. Confiant en Dieu qui veille sur son Eglise, Rome avait cru bien faire en nommant Mgr Charles Mbogha comme successeur d’Emmanuel Kataliko à la tête de la Province Ecclésiastique du Kivu. Avec Charles Mbogha, on n’était pas sorti du rapprochement de 4 B. L’origine Nande de Mgr Charles Mbogha lui valut un empoisonnement tragique le jour de son installation à la tête de l’Archidiocèse de Bukavu. Forcé à la démission par Rome pour son parti pris pour la milice de sa tribu Hema de souche rwandaise, Mgr Dheju de Bunia prit le chemin de l’exil au Rwanda où il se sentirait plus en sécurité qu’en R.D. Congo. Rome jugea bon de nommer Mgr Janvier Kataka du Diocèse de Wamba comme Administrateur Apostolique du Diocèse de Bunia. Le jour où il devait être installé dans la cathédrale de Nyakasanza, la milice Hema proche de Mgr Dheju, sequestra pendant des heures les évêques de la Province Orientale venus à la cérémonie d’installation et fit promener dans les rues de Bunia, un cercueil de Mgr Kataka à qui on lançait le défi de mettre ses pieds à l’évêché de Bunia ou mourir. Mgr Kataka, le très humble des évêques du Congo, avait comme seul péché d’être originaire de Butembo-Beni. Les forces politiques occultes actives à l’Est du Congo ont réussi ainsi à contrecarrer les nominations du Vatican à Bukavu et à Bunia. Si Mgr Charles Mbogha a travaillé un peu malgré sa paralysie à Bukavu, Mgr Janvier Kataka n’a jamais mis ses pieds à Bunia. Cette guerre froide entre le sabre et le goupillon à l’Est du Congo ainsi que l’anéantissement de trois archevêques en l’espace de 9 ans, semblent finalement avoir attiré l’attention du Vatican. La nomination surprise de cette semaine du jeune évêque Maroy comme Archevêque de Bukavu permet de se rendre compte de la gravité de cette guerre religieuse. Il est en effet rare qu’un jeune évêque de moins d’un an d’ordination épiscopale devienne archevêque et par conséquent superviseur de ses aînés expérimentés dans la charge épiscopale. Ceci n’est pas une méconnaissance de la capacité du jeune archevêque de remplir sa mission ! La suspicion de plusieurs observateurs est tout simplement basée sur les convenances canoniques de l’Eglise Catholique en matière de nomination d’un archevêque. Pour prendre cette décision, Rome doit avoir pris conscience de la situation sur le terrain kivutien et les aînés-évêques du Congo parmi lesquels on choisirait normalement le successeur de Mgr Charles Mbogha, peuvent avoir refusé la mission périlleuse du diocèse-martyr de Bukavu. Né dans la ville de Bukavu à Kadutu en 1956, parlant les langues locales ainsi que le Kinyarwanda, le jeune archevêque Maroy dont il faut admiré le courage, est appelé à remplir cette mission difficile de réconciliation entre les diocèses du Kivu, sans porter bien sûr atteinte à la souveraineté et à l’intégrité de la R.D. Congo.
Entre-temps, les autorités politiques et militaires du Grand Nord devraient diligenter des enquêtes sérieuses pour arrêter ses tueurs à gages qui se cacheraient dans la ville de Butembo et qui n’auraient pas encore dit leur dernier mot.[www.benilubero.com]
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