





L’assassinat ignoble du Professeur Assistant Kakule Kahuwite (44 ans) le lundi soir dernier vient d’étaler au grand jour plusieurs failles dans le dispositif sécuritaire de la ville de Butembo. Comme leurs prédécesseurs, les nouvelles autorités de la ville ne peuvent pas inventer la roue, le pays étant toujours logé à la même enseigne au niveau national.
Place La Concorde Butembo:
Manif des étudiants pour protester contre l’assassinat de l’Assistant Kakule Kahuwite
A la suite de l’insécurité grandissante qui a commencé avant l’assassinat du prof. Assistant Kakule Kahuwite, les bubolais et les bubolaises viennent de se rendre compte qu’ils sont toujours abandonnés à eux-mêmes malgré le renouvellement des autorités urbaines. Il est en effet apparu au grand jour que les nouvelles autorités administratives de la ville n’ont pas d’influence sur les commandants Tutsi proches de Nkunda qui dirigent l’armée au Nord-Kivu. Le Nord-Kivu est sous occupation militaire des Rwandais bien payés et bien équipés par Kinshasa et bien sur les anglo-saxons. La Police Nationale qui assurerait la securité des personnes et de leurs biens n’a que des petits moyens pour mater les révoltes des civils. Ce manque d’équipement est ce qui explique la déconfiture de l’armée congolaise loyaliste au Front du Nord-Kivu.
.
Ce fait explique pourquoi les observateurs de la crise congolaise concluent que le gouvernement de Kinshasa a déjà capitulé depuis longtemps du Nord-Kivu, abandonnant la securité des congolais entre les mains de leurs bourreaux Tutsi. Cet abandon a été fortement ressenti à Butembo pendant la semaine qui a précédé l’assassinat du prof. Assistant Kakule Kahuwite. La première ville la plus peuplée du Nord-Kivu n’a pas encore été protégée par Kinshasa malgré les bruits des bottes aux portes de Kanyabayonga. Pendant toute une semaine, des hommes en tenues militaires et armés ont semé l’insécurité à travers toute la ville le jour comme la nuit sans qu’une force les appréhende. Les axes Ville-Rughenda et Ville- Njiapanda étaient les plus touchés par des meurtres, des rançonnements, des vols, des extorsions des biens de valeur (Motos, téléphones) et d’argent, des maisons mises en feu, des intimidations, etc. Les autorités de la ville étaient incapables d’adopter des mesures sécuritaires adéquates pour restaurer la paix des civils. Le vagabondage de ces malfrats armés malgré les lamentations de la population fait croitre l’inquiétude des bubolais. Les populations des quartiers Furu, Mihake, Biasa, Kalemire qui sont des rescapées des massacres par les soldats katangais voient des signes semblables à ceux qui avaient précédés les massacres dans leurs quartiers respectifs en 1998.
.
Des voix s’élèvent depuis l’assassinat du prof assistant Kakule Kahuwite pour demander aux autorités urbaines d’agir. Pour forcer la main aux autorités urbaines, le Syeco Butemo a décrété un deuil de trois jours dans toutes les écoles publiques et privées de la ville de Butembo. L’appel au calme par le Maire A.I. de la Ville, Honorable Godefroid Matimbya a été ressenti comme irresponsable car ne contenant aucune proposition ou voie de solution à la crise sécuritaire de la ville. Sachant que les autorités urbaines comme les populations qu’elles dirigent sont abandonnées par Kinshasa complice de l’agression, les bubolais demandent que les autorités urbaines prennent leurs responsabilités comme congolais pour mobiliser la population locale pour sa propre securité. C’est désormais connu que seule l’autodéfense populaire sauvera le Congo de l’agression rwandaise et ougandaise. Les agresseurs sont conscients de la difficulté qu’ils ont d’occuper une région plus grande que leurs pays réunis. C’est pourquoi ils utilisent la terreur comme à Kiwanja où ils ont fracassées les cranes des Hutu et des Nande pour faire peur aux rescapés. C’est cette peur que les congolais doivent surmonter. La seule peur qui nous est permise et qui est salutaire, c’est la peur d’avoir peur. Kuogopa Kuogopa !
.
Kakule Mathe
Butembo
BLO





