





Les deux communications téléphoniques en Kinyarwanda que nous publions ci-dessous font des révélations troublantes à propos des massacres des Nande à Miriki dans la nuit du 6 au 7 janvier 2016 :
- La communication se fait entre un Hutu du nom d'OLIVIER appelant du camp de Miriki. Olivier a participé aux massacres. Il parle à un autre Hutu qui se trouverait quelque part parmi les Nande et lui donne le compte rendu des massacres de Miriki. Il parle aussi du climat tendu qui règne à Miriki après les massacres.
- Interlocuteur: Est-il vrai que l'affaire est déjà connu à l'extérieur?
- OLivier: Quand nous sommes partis du lieu du massacre, personne ne nous avait vu! Nous nous sommes sauvés en voiture (véhicule) jusqu'au camp. (Ndlr: Un signe que les massacres étaient assistés et bien financés).
- Interlocuteur: Le numéro de téléphone que vous utilisez est-il le vôtre?
- Olivier: Non. J'ai changé de numéro parce qu'on voulait me ravir mon téléphone (Ndlr: Probablement pour raison d'enquête après le sms troublant qui avait circulé sur facebook le lendemain des massacres). D'ailleurs je voulais te demander toi aussi de changer de numéro. Pour le moment j'utilise un numéro d'un ami.
- Interlocuteur: Comment allez-vous faire pour sortir de là?
- Olivier: Nous attendons que nos chefs nous donnent le programme de sortie. Pour l'instant nous sommes dans le camp de la Monusco. Nous craignons de sortir depuis le jour que nous avons découpé à la machette plusieurs personnes. C'est ici au camp que nous suivons les échos de ce que nous avons fait.
- Les massacres étaient planifiés longtemps à l’avance par les "Bategetsi" (planificateurs) qui décident de tout.
- Les tueurs étaient venus de Buleusa, Chagala, de chez CHEKA, Kiwanja, Mabenga, Kikuku, Nyanzale et sont rentrés dans leurs milieux respectifs après les massacres. Tous ces différents groupes des tueurs dépendent de Miriki.
- Le camp des Hutu de MIRIKI avait servi de lieu d’accueil aux tueurs venus d’ailleurs.
- Les Hutu du camp de Miriki avaient participé aux massacres et n’avaient pas peur de se faire répérer par les Nande à cause de leur protection par les casques bleus sud-africains.
- Olivier atteste qu'ils ont découper les femmes, les hommes, les enfants, et les Mai-Mai à la machette, et qu'ils avaient découpé (kukatakata) tous ceux qui étaient dans les maisons.
- Le jour de l'enterrement des victimes, les Hutu attendaient l'administrateur du Territoire de Lubero qui n'était pas venu à Miriki mais qui avait envoyé son délégué. Ce jour-là, les Hutu avaient peur de sortir car la population de Miriki ne voulait pas sentir un Munyarwanda. Le camp des Hutu de Miriki était entouré des gens qui voulait en découdre avec la Monusco et les FARDC.
- Olivier dit à son interlocuteur que les Hutu étaient mal à l'aise dans le camp après les massacres des Nande, qu'ils voulaient quitter le camp pour un lieu que leurs leaders indiqueraient.
- A la question de savoir si les tueurs iraient seuls dans cet autre endroit, Olivier répond qu'ils sont ensemble avec leurs leaders.
- Olivier promet à son interlocuteur qu'il lui indiquera au téléphone leur nouvelle adresse.
- L'interlocuteur qui fait partie d'un autre groupe révèle à Olivier que ce sont leurs chefs qui ne voulaient pas que les divers groupes se connaissent mais qu'ils allaient continuer à échanger au téléphone.
- Quand les Hutu avaient remarqué qu'un militaire Fardc les avait répérés dans le camp de Miriki, ils avaient décidé de faire muter ce Fardc très loin de Miriki. D'après Olivier, faire muter ce Fardc ne serait pas difficile. ( Ndlr: Un signe les Hutu du camp de Miriki jouissent d'une influence sur le commandement des Fardc à haut niveau).
- Le camp de Miriki protégé par la MONUSCO contient 300 Hutu à même de combattre .
- Les attaques se font au moyen des fusils, des machettes, des lances qu'ils se repartissent selon les missions.
- Les tueurs se disent être bien soutenus par les Fardc et la Monusco de Miriki
- D’autres massacres à la machette sont planifiées dans d'autres villages. Olivier rassure son interlocuteur qu'il n'y a rien à craindre et que la mission sera accomplie.
- Olivier dit à son interlocuteur qu'ils sont nourris par la Monusco qui leur amène de la nourriture au camp! Et quand la Monusco oublie, les Hutu eux-mêmes vont chercher la nourriture dans le camp de la MONUSCO.
- Dans l'audio 2, Olivier parle d'une attaque de KIMAKA où il y a eu 5 morts dont 1 mai-mai découpé à la machette.
- A la fin de la conversation, l'interlocuteur demande à Olivier: "Où est MARUNGU?"
Ecoutez ci-dessous les deux communications téléphoniques en Kinyarwanda
Ces deux communications devraient aider les enquêteurs nationaux et internationaux sur les massacres de Nande à Miriki. Les massacres de Miriki démontrent qu’il y a plus que le vol de nourriture par les Hutu à la base du conflit entre Hutu et Nande à Miriki. Les affrontements à Miriki vise autre chose. Miriki comme Buleusa sont des portes d'entrée en pays des Nande. A l'allure où vont les choses, ill n'est pas impossible que l'ennemi cherche un élément déclencheur ou provocateur d'un conflit Hutu-Nande même au-delà de Miriki. Le fait qu'il y ait des Mai-Mai à Miriki fait de Miriki un terrain favorable au jeu de l'ennemi qui peut prétendre agir en auto-défense. Cette présence des Mai-Mai fait de Miriki un front différent de celui de Beni où il n'y a aucun groupe armé local. Les Nande comme les Hutu autochtones de Miriki ne devraient pas se laisser entrainer par l'intoxication des Hutu à la solde d'un ennemi étranger. Notez aussi Miriki est une localité qui semble stratégique pour les occupants soit à cause d’un minerai dans son so-sol ou autre chose. Ce n'est pas la première fois que les milices rwandophones massacres des civils à Miriki. Aussi, BULEUSA est un autre lieu des massacres récurrents parce qu’il y aurait non seulement de l’or mais aussi du pétrole. Il en est de même d’IKOBO en territoire de Walikale.
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