





Encore une fois, les habitants du quartier Furu viennent de mettre la main sur trois personnes qui opéraient avec armes et munitions dans cette contrée de la ville de Butembo. C’était le dimanche 27 juillet 2008, tard dans la nuit soit au-delà de 21 heures, heure locale. Un militaire appelé JUSTIN, qui opérait avec un taximan est entré dans un débit de boisson où il était à la recherche d’une femme de joie qu’il prétend être son épouse.

L’homme armé a trouvé ce moment propice pour faire asseoir tous ceux qui étaient présents sur le lieu par terre. Pendant ce temps, le malfrat menaçait de tirer sur ses victimes couchées par terre et tremblant de peur.
C’était sans savoir que les habitants de Furu qui ont décidé d’assurer jour et nuit et à tour de rôle la securité de leurs biens et de toutes les personnes du quartier avaient entendu le bruit des bottes et rapidement s’étaient mis à la chasse de l’ennemi en bottines.
A cette tardive de la nuit et l’obscurité aidant, le malfrat n’a pas vu venir la fin de son aventure jusqu’au moment ou comme un seul homme, une foule compacte des patriotes du quartier a fait irruption sur le lieu pour sauver les vies des hommes qui se préparaient déjà à rencontrer leur Dieu. Le malfrat a vite été appréhendé, désarmé, ligoté, et jeté par terre au même endroit où était couchées les victimes libérées de justesse par les patriotes du quartier. C’était un véritable renversement du rôle du bourreau à celui de la victime qui n’a eu la vie sauve que par la sagesse des patriotes qui ont récemment accepté de collaborer avec la police locale pour traquer les militaires vagabonds et tous les bandits de grands chemins. C’est ainsi que les patriotes de Furu ont vite fait appel à la compagnie mobile d’intervention de la police pour venir récupérer ce militaire vagabond et dangereux pour la securité des citoyens.
Le taximan complice avait réussi à prendre fuite sur sa moto. Démontrant que les militaires vagabonds ne vagabondent pas à l’insu de leur chef, le taximan était parti alerté le capitaine de la compagnie des FARDC basée à Butuhe d’où été parti le militaire tombé comme un fruit mur dans le filet des habitants de Furu. Le taximan était donc lui aussi en mission, il n’était pas un simple transporteur. Près d’une heure après, le taximan apparaitra sur le lieu du crime avec le capitaine de Butuhe pour demander la libération du militaire arrêté par la population. La foule en furie qui était encore sur le lieu s’est jetée sur le capitaine Fardc et son taximan et les a ligoter pour les mettre hors d’état de nuire. De nouveau, ces deux nouveaux malfrats ont été remis à la police dont le rôle semble être réduit à celui de gardiennage des malfrats arrêtés par les civils. En effet la police n’est jamais arrivée en temps pour prévenir un crime. Elle s’appelle Police mobile d’intervention rapide.
Le matin du lundi 28 juillet, pendant certains patriotes s’apprêtaient a se rendre a l’auditorat militaire pour écouter la sanction prononcée par qui de droit, les trois malfrats arrêtés dans la nuit et remis à la police reviennent sur le lieu de crime, avec armes , et menacent de tuer le chef de la cellule Furu qu’ils prennent comme responsable de leur mésaventure de la nuit précédente. En même temps, un autre groupe de 5 militaires descendent de Butuhe et atterrissent à Furu où ils vont déclarer, dans un entretien que nous avons eu avec eux, venir faire une opération de représailles pour venger les leurs.

Devant cette situation confuse et une population qui se rend finalement compte que les militaires vagabonds sont envoyés par leurs chefs hiérarchiques qui le défendent dans leurs crimes, les habitants de Furu ont fermé leurs boutiques et toutes les autres activités pour chercher chacun ses enfants et autres membres de famille afin de parer à toute éventualité.
Des émissaires du quartier ont alerté le maire de ville et l’auditorat militaire.
Entretemps, un des militaires arrêtés la veille, a laisse entendre qu’ils avaient été libéré par la police à la seule condition d’apporter une vache et un sac de farine de manioc.
L’auditorat militaire a dépêché ses troupes sur le lieu pour prendre ses militaires avant qu’ils ne commettent le pire. L’auditorat militaire a comme toujours promis de poursuivre les malfrats devant la justice militaire et a condamne le comportement de la Police qui avait relâché des militaires sous sa garde.
La population pour sa part a vu derrière cette descente des militaires dans le quartier de Furu un avertissement que des représailles pourraient s’en suivre un jour. Se rappelant que plusieurs Fardc sont déjà tombés récemment dans les filets de la population de Furu, humiliant tous les hommes en armes, la descente des militaires dans ce quartier le lundi matin dernier est prise au sérieux. Cependant, malgré cette intimidation, les habitants de Furu se sensibilisent pour resserrer leurs liens pour mieux défendre et protéger le quartier de Furu. Leur exemple devrait faire des émules en ce moment où la violence dirigée contre la population civile semble institutionnalisée.
PHILIPPE MAKOMERA
Butembo
Beni-Lubero Online





