





Trois personnes sont mortes à Butembo dans la seule soirée du samedi 6 octobre 2007.
Aux environs de 18h30, au rond point de Vusenzera, des hommes munis des baillonnettes et des fusils, vêtus en tenue civile, rançonnent les paisibles passants, leur ravissent téléphones portables et autres biens de valeur.
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Alerté par les rescapés de la présence des malfrats dans leur quartier, un groupe de jeunes patriotes a pris son courage en mains pour en découdre avec ces bandits qui n’étaient pas à leur première descente dans le quartier. En effet, il n’y a pas longtemps que des malfrats avaient pillé un Centre de Santé dans ce quartier de Vutsundo-Vusenzera. Le mot de passe de ce groupe des Jeunes patriotes a très vite rassemblé un grand nombre des jeunes du quartier. Sans tarder, une véritable patrouille vespérale d’autodéfense s’est mise en place à travers le quartier de Vusenzera pour appréhender les malfrats.
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Les malfrats se sont vus encerclés par les jeunes en colère qui ont, sans rechigner, commencé à les lapider à mort. Certains malfrats ont réussi à se sauver mais deux d’entre eux ont succombé sur le champ à leurs blessures.
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Les passants témoignent avoir vu deux corps gisant dans leur sang. La police est passée sur le lieu, s’est rendue compte des faits, mais a poursuivi sa route. C’est alors qu’est venu un groupe des militaires qui ont pris position sur le lieu du crime soit disant pour assurer la securité de deux cadavres [en effet, offrir la securité aux morts semble être depuis longtemps la mission des Fardc dans la région]. Mais quelques heures plus tard, les militaires et les cadavres avaient disparus du lieu du crime.
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Les habitants de Vusenzera continuent de chercher l’identité des malfrats lapidés à mort dans leur quartier. Les jeunes en colère ne pouvaient pas fouiller les cadavres pour avoir des traces de leur identité ou prendre leurs photos pour faciliter une éventuelle enquête pour la simple raison que les autorités politico-administratives et militaires de la ville ne veulent pas s’impliquer dans la sécurisation de la ville.
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Dans le temps, quand la population avait encore confiance en la police et en l’armée, les bandits arrêtés en flagrant délit étaient remis au Commissariat de Police le plus proche. Depuis que la population a constaté que les bandits coupables des crimes les plus odieux sont remis en liberté sans procès et sans punition, elle veut assurer sa propre securité et se rendre justice. Ce manque de confiance aux agents de l’ordre explique pourquoi les jeunes de Vusenzera se sont faits justice. Et c’est a peine croyable que cet état des choses laisse indifférents ceux qui se disent autorités politiques et militaires de la place.
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Ailleurs dans la même ville, et au même moment, la troisième victime du jour, une femme du nom de Chantal cette fois-ci, en visite à Butembo en provenance de Bunia, était abattue vers 20h30 à l’entrée du portail de la clôture de la journaliste Jeanne Kavugho, journaliste à la RTNC/Butembo. Pour quel mobile? Les enquêtes que mènent pour le moment la Police n’ont encore rien révélé quant à l’identité des assaillants.
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D’après les rumeurs, les assaillants étaient aperçus depuis un certain temps à l’entrée de la parcelle de la journaliste Jeanne Kavugho. Que cherchaient-ils ? Il semble que Jeanne Kavugho avait fustigé récemment dans une émission à la radio, les malfrats qu’on appelle sur place « Kisanola ». Les « Kisanola » en voulaient ainsi à la journaliste Jeanne Kavugho. Mais, en lieu et place de Jeanne Kavugho, c’est Chantal, une visiteuse de Bunia qui est tombée dans le traquenard. Les assaillants l’ont criblée des balles sans lui parler ni la dépouiller de quoi que ce soit. L’ont-ils confondu avec Jeanne Kavugho ou était-elle elle-même dans le collimateur des bandits ? Espérons que l’enquête de la Police déterminera l’identité des malfrats et les mobiles de ce crime odieux.
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Florent Kasula
Butembo
Beni-Lubero Online





