





Lundi 24 Avril 2006: www.benilubero.com] En première projection européenne, le film «Les Habits neufs du Gouverneur» a été présenté au grand public à Bruxelles en la salle «Le Théâtre Molière», dans le quartier Matongé.
C’est grâce au festival des cinémas Africains «Afrique taille XL», avec le soutien remarquable d’ «Africalia»; un festival qui fait partie des rares qui mettent en exergue les cinéastes africains. Cela passe par la mise à leur disposition des espaces d’expression et de présentation de leurs films dans un milieu qui s’ouvre très peu aux films et aux documentaires faits par les cinéastes du sud.
Il est rare de trouver des films réalisés par les africains dans des grandes salles de projection cinématographiques en Belgique. En dépit du fait que ces derniers sont financés à 90 % par des fonds européens.
Pour l’auteur des « Habits neufs du Gouverneur », le film africain a encore un grand pas à franchir; D. Mweze Ngangura pense que tant que le film africain sera toujours à la solde des seuls fonds du nord, le cinéma africain n’existera jamais, parce qu’il sera soumis de fait, aux exigences et aux lois des donateurs.
Les propos de ce grand cinéaste que compte aujourd’hui l’Afrique, se justifient par le fait que, quand bien même dans les gouvernements africains il existerait des ministères des Cultures et des Arts, on a parfois l’impression que leurs priorités ne se sont jamais tournées vers la relance de l’industrie cinématographique chancelante.
Cependant, à part quelques festivals tels que : le Fespaco à Ouagadougou et le festival Sithengi de l’Afrique Australe à Sun City, les autres ne sont que des petites initiatives à la recherche d’appui financier du Nord. Il est à relever également que la chute du cinéma africain, est du aussi au manque d’intérêt des spectateurs africains. Il suffit de faire attention à ce manque d’intérêt total envers leurs propres films. C’est ainsi que dans la plupart des cas, les films africains projetés, que ce soit en Afrique où ailleurs, sont au bénéfice des étrangers, soit par le canal des festivals ou encore par des centres culturels des pays occidentaux en Afrique. Ceci peut être payant ou non. Pour en revenir au film qui nous intéresse, rappelons que tout son tournage s’est déroulé au Congo – Kinshasa en 2004 – 2005.
Ajoutons également que la majorité des acteurs principaux, sont des artistes musiciens congolais. Parmi lesquels nous retrouvons Papa Wemba, qui revient pour la nième fois après «Kin Kiesse», «La vie est belle» et «Pièces d’identité» du même réalisateur. Cette fois D. Mweze Ngangura a pensé bon de donner l’occasion à une bonne brochette d’artistes congolais.
Et comme si cela ne suffisait pas, tous du plus petit (Bébé Tshanda), en passant par les jeunes (Félix Wazekwa, Madilu System, Reddy Amisi, Kester Emeneya, pour ne citer qu’eux) se retrouvent sur la même scène et pour une même cause. Et rien n’a été omis à l’œuvre, même des chanteuses Chrétiennes, à la tête Marie Misamu dont beaucoup raffolent de sa corde vocale, et les Kunda Sisters. Ce qui donne à l’œuvre sa qualité d’un véritable conte musical. Un pari réussi pour Mweze Ngangura, quand on s’imagine seulement, le monde des artistes Kinois, dont leurs chansons sont souvent jalonnées par les expressions des incessantes divisions, des conflits et autres guéguerres, sorte de culture qui a élu domicile dans le chef de beaucoup de nos artistes musiciens kinois.
Ajoutons qu’au cours de ce festival des cinémas africains de Belgique, «Afrique Taille XL», une bonne dizaine de films d’auteurs et co-auteurs congolais sont programmés.[ www.benilubero,com]
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JUSTIN KANDANDA
Bruxelles
Beni-Lubero Online





