





Parmi les facteurs déstabilisateurs de la province du Nord Kivu, plusieurs analystes mettent le manque de la culture de la paix. Jusqu’aujourd’hui, c’est la frustration et la déception des Nord-Kivutiens malgré les différentes négociations de la paix au Nord Kivu.
Dans son discours à Goma, le Président de la République avait plaidé pour une mise en place d’un environnement de paix et de cohabitation ayant comme objectif : l’exécution d’un programme d’urgence de développement visant à répondre aux attentes de la population dans le domaine économique et social. Mais jusque-là il n’y a pas de suite. Au contraire l’instabilité de la province s’aggrave du jour au lendemain.
Nous pensons que cet état de chose relève deux dangers dans cette partie du pays : « la recrudescence de la violation des Droits Humains » et le risque d’un « retour à la guerre » après des élections nationales et provinciles qui avaient démontrées que le plan d’action politique prime sur l’identité ethnique. La paix n’a jamais été un résultat d’un groupe sur l’autre ou d’une communauté sur l’autre, la paix est un résultat partagé en faveur du bien-être humain de tous (la paix est d’ailleurs synonyme du développement disait le pape Jean Paul II).
Au Nord Kivu, la culture de la mort semble être privilégiée au détriment de la culture de la paix, on dirait que, faire la guerre semble plus facile que faire la paix, alors que théoriquement c’est l’inverse, car, comme l’avait quelqu’un, on sait quand on commence la guerre mais on ne sait jamais quand elle finie. Donner la vie, promouvoir la vie ou la préserver est devenu comme plus préoccupant que la détruire, l’anéantir ou l’annihiler directement par les guerres inutiles soit insidieusement par la négation de l’être d’une grande partie de nos contemporains. Ce qui en résulte ce sont les tueries, les déplacements de population, l’enrôlement des mineurs dans les groupes armes, les violations des femmes….
La paix au Nord Kivu ne se limitera pas seulement au désarmement des groupes armés qui semble d’ailleurs tout à fait insoluble s’il est conduit seul ; Il ne pourra devenir un vrai projet politique de paix qu’au moment où les relations économiques, culturelles et humaines auront tissé entre les hommes un environnement de confiance sans arrière pensée d’anéantissement de l’autre. Toutes les communautés du Nord Kivu ont besoin de la paix pour lutter contre leur dénominateur commun : la pauvreté, ce qui n’est possible que dans un environnement de paix, alors pour l’atteindre il faut que tous pensent à la culture de la paix. C’est ce qu’on qualifie de transformation des rapports de force en forces des rapports. A la guerre il n’y a pas de gagnants, il n’ya que des perdants, c’est ainsi que chaque jour qui passe de vies humaines sont sacrifiée par la méchanceté de l’homme pour des raisons injuste et cruelle ; toute ces forces seraient pour le Nord Kivu un atout majeur de la puissance, au lieu d’être un facteur de division et de suspicion qui engendre la haine et la désolation contre l’autre.
Ces guerres ne seront inconcevables que lorsque toute les communautés dépendront économiquement et socialement les uns des autres et auront le sentiment intérieur intime d’appartenir à la même collectivité. Depuis des décennies, ces guerres ont rendu à la baisse le progrès et le développement au nom des intérêts égoïstes qui hypothèque le bien être commun, toute les infrastructures de base sont désarticulés de Goma à Eringeti passant par Masisi jusqu’à Vuhovi… Des populations sont en déplacements ce qui a des impacts sur la production et la morale. Les forces de nuisances présentent dans cette région doivent se dépouiller de l’ethnicisme, du militarisme en faveur de la culture de la paix source du développement et de la bonne gouvernance. Pour faire la paix c’est un autre combat ; les combattants ont comme idéologie la culture de la vie, pour eux la vie de l’adversaire est aussi précieuse à préserver que sa propre vie. Le seul champ de bataille est la table des négociations, la stratégie consiste à lire le droit, privilégiant les avantages communs et en mettant de côté les inconvénients spécifiques, personnels ou identitaires. Il ne faut jamais rater les occasions de faire la paix, telle est la morale de l’histoire car la violence engendre la violence, l’amour engendre l’amour et la paix engendre la paix.
Paul VYASONGYA
BUTEMBO
Beni-Lubero Online





