





La journée internationale de la liberté de la presse a été célébrée en ville de Butembo, le samedi 09 mai. Ce report de date est lié au problème d’ordre organisationnel comme nous l’a déclaré le vice-président de l’amical des journalistes du Congo, Mr Muhindo Wema Kennedy.

Mr. Kennedy Muhindo Wema, Vice-Président de l’AJC/ Butembo
A cet effet la salle Monde Juste sur Avenue Matokeo de Butembo a servi de cadre pour abriter ces assises. Au cours de ces cérémonies, la presse de Butembo a été édifiée sur plusieurs matières.
D’ abord l’état de lieu de la presse de Butembo exposé par Kennedy (cfr. Discours)
Le premier conférencier du jour, le Père Adélard Mayani, Assomptionniste, et Assistant à l’Institut Supérieur Emmanuel d’Alzon de Butembo (ISEAB en sigle), a parlé de la presse positive, quand la bonne nouvelle devient nouvelle. Cette intervention a été centrée sur la presse de l’espérance.
Pour sa part le bourgmestre de la commune de Mususa, Mr Patrick Tsiko, a parlé de la relation qui existe entre la presse et pouvoir public.
Le troisième intervenant; le juge Wambereki a édifié les journalistes sur le cheminement d’une procédure judiciaire.
Signalons que plusieurs autorités ont été au rendez vous dont le maire de Butembo, Mr. Hubert Syahetera, qui a procédé à l’ouverture officielle de ces cérémonies. Pendant son allocution, le maire a promis une vache aux journalistes.
DISCOURS SUR L’ETAT DES LIEUX DE LA PRESSE EN VILLE DE BUTEMBO
Mesdames, Messieurs, chers invités, professeurs et confrères journalistes, c’est pour nous un grand honneur de parler devant vous, de ce qui nous tient en cœur. Cela a toujours été pour nous une grande joie de vous entretenir à ce qui concerne notre cher et noble métier dont nous devons être jaloux.
Il y a quelques années cette journée passait sous silence mais seulement voilà, depuis 6 ans c’est devenue une coutume que nous nous rencontrions et que nous fassions une rémise en cause, une autopsie de ce que nous sommes, ce que nous voulons être ou devenir. Ce que nous voulons pour notre travail, notre gagne pain et façonneur de notre vécu.
L’année passée à cette même occasion nous dénoncions déjà le mercenariat qui envahissait notre métier. Nous avions même fustigié les moutons rouges au lieu des moutons noirs car même en les nommant comme cela c’était donné de l’importance à ceux qui nous en voulaient. Certes, tout le monde veut devenir journaliste, sans aller à l’école, ce n’est pas encore grave mais, qui va conduire ces jeunes gens qui se baladent avec des enregistreurs et des caméras domestiques (et non professionnels). Il est temps de nous remettre en cause.
Du point de vue de la liberté de la presse, je crois qu’elle est respectée dans notre milieu. Il est arrivé que des incompréhensions s’observent entre la presse et le pouvoir politico administratif: je vais citer quelques cas:
– Les interpellations des journalistes à l’ANR
– Des irruptions dans certaines rédactions
– Des menaces à peine voilés à l’endroit des journalistes
Tout cela, considérons-le, fait partie des accidents de parcours Mais cela ne dit pas que nous devons croiser les bras. Nous devons lutter car la liberté, ça ne se donne pas. Nous croyons que nous allons vers des relations affermies avec le politique et le sécuritaire.
Il reste une menace permanent: la traque, les taxes: un média de Butembo ne peut pas trouver 9000 dollars américains. Les lui demander c’est vouloir le fermer. Or le fermer c’est créer un préjudice avec la société. Le journaliste ne travaille pas seulement pour lui-même. Il est le phare de la société.
Mais nous ne resterons pas éternellement des plaignants. Ce n’est pas que l’on nous en veut. Il y a à notre humble avis une part des journalistes. De là une occasion de nous remettre en question: Sommes nous en ordre avec la législation en vigueur? Faisons-nous notre travail convenablement? En tout, respectons nous les normes que nous nous sommes fixées nous même, celles qui régissent notre métier ou nous le prostituons nous même?
Le journaliste est appelé à changer, à évoluer avec le temps. L’an passé j’ai parlé des journalistes sans boite mail. C’est aberrant. Je ne sais pas si tous au moins nous savons ce que vaut dire le monde du numérique. Comment s’imaginer un journaliste vivant en pleine ville, au 28ème siècle qui n’a jamais touché le clavier d’un ordinateur? Ce n’est pas une insulte mais je crois que nous devons nous dire certaine chose. Ce n’est pas aussi que puisque les médias sont pauvres. Loin de là. Le journaliste est un homme de recherche. Du jour le jour il doit se cultiver. Mais nous devons le reconnaître, il y a des plus à plus des journalistes paresseux, qui croient être arrivés au summum du métier, qui s’appelle grands journalistes on ne sait par rapport à quel taille ou à quelle mesure. Laissez moi vous livrer cette discrétion: on fur et à mesure que l’on se croit monter en puissance, on devient incompétent.
Nous avons laissé notre métier se faire infiltré puisque nous sommes paresseux. Il y a un foisonnement des radios, et cela ne doit que nous réjouir mais qui les créent et avec quel but? Qui les animent? L’an passé nous parlions de la chanson du sexe dans les émissions radio. Actuellement c’est le culte du MOI et de la bêtise. Les jeunes animateurs passent leurs temps à faire le culte autour de leurs noms et de leurs copines. Nos auditeurs n’ont pas besoin de tout cela.
Voici les maux qui nous rongent:
– La précipitation derrière l’argent: si tu fais bien ton travail de journaliste, il te payera. Mais si chaque matin tu dois vouloir vivre comme quelqu’un qui va mourir à 17 heures, alors tu accepteras n’importe quoi pour faire n’importe quel travail.
– L’orgueil: le vice le plus dégradant. Il n’existe pas de super journaliste mais des journalistes sérieux.
– Le manque de sérieux: il est anormal qu’un média tue le travail de toute une équipe: donnez moi cet argent, moi ma radio accepte de travailler gratuitement puisque elle appartient à l’Etat, puisqu’elle est communautaire…
– Le refus d’apprendre: Le journalisme est entrain de régresse dans notre ville. Franchement. Peut être qu’il vieillit mais je ne crois pas que nous prenons conscience de cette situation. C’est nous et nous seuls qui pourrons relever la situation.
De là nous poser chacun la question: que ce que je suis devenue depuis un an? Je change positivement ou négativement? Il est grave qu’un responsable de radio qui sait que nous sommes liés tous par la logique, disons mieux le devoir de SOLIDARITE dise en haute voix: VOTRE AJC DES FETES….. C’est sont des comportements qui prouvent que nous ne savons pas ce que nous voulons. Franchement.
Tout cela dit ce n’est pas pour appeler au découragement. Au contraire, si nous acceptons découvrir nos faiblesses, alors nous pouvons les vaincre. Et les vaincre c’est changer: Changer notre façon de faire, respecter notre travail. Et le respecter c’est nous remettre en question à chaque moment. Et je crois que nous allons le faire.
Kennedy Muhindo Wema,
Vice-président de l’Amical des Journalistes du Congo (A.J.C en sigle)
Umbo Salama
Email: umbosal@yahoo.fr
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