





Au terme des consultations populaires que le président congolais, Monsieur Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi, avait initiée pour jauger la température politique réelle du moment, le peuple congolais espérait cette fois-ci l’identification exacte du problème moteur de la misère de la Nation. Ceci revient à dire qu’aucun problème ne saurait trouver une solution durable tant qu’il n’a pas été traité dans sa cause principale.
Finalement, le dimanche 06 décembre 2020, le président Félix sort une rhétorique de onze pages qui émerveille tant de congolais aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur du pays. Et les clameurs qui s’ensuivent portent malheureusement au risque d’étouffer la grogne qu’en fait la population de l’est, perchée sur un ton à la fois exclamatif et interrogatif, après avoir constaté que le discours présidentiel n’étale que les effets d’une cause qu’il évite strictement de toucher. Cette fuite devant la vérité du problème réel auquel s’affronte la République Démocratique du Congo, seule la population de l’est du pays peut la relever avec un cœur douloureux et un sentiment de déception le plus ému, car c’est bien elle qui en fait constamment l’expérience amère.
Voici le nœud de toute la souffrance de la Nation congolaise…
Le discours du président Félix porte un masque à peine détectable. Tshilombo aura beau mentionné le phénomène de l’insécurité dans le pays, la situation socio-économique catastrophique, le blocage politique du bon fonctionnement des institutions suite à une alliance contre nature dont il est lui-même partie prenante, l’invasion des éleveurs étrangers Mbororo etc. mais il n’aura nulle part fait état de l’occupation du pays par le Rwanda.
Cette omission signifierait-elle que la population de l’est ne lui a jamais fait mention de cette réalité ni avant ni pendant ces récentes consultations spectaculaires? Serait-il vraiment possible que ses interlocuteurs de l’est du pays prétendent l’aider à traiter le dossier qui concerne cette partie du pays sans citer l’invasion des troupes rwandaises sous la couverture des Banyamulenge sur les hauts plateaux de Fizi, Uvira et Mwenga au Sud-Kivu, le camouflage de ces mêmes envahisseurs dans l’armée nationale et les services spécialisés au Nord-Kivu pour appuyer les violences des groupes armés et le pillage des ressources du pays au détriment des intérêts nationaux au-delà des massacres massifs des civils innocents, ou la présence de plus de cent mille immigrés illicites rwandais à Boga-Tchabi-Mitego en Ituri, ces immigrés qui massacrent sans scrupule les autochtones à Beni, à Irumu, à Mambasa, à Djugu et à Mahagi en se couvrant faussement des identités des ADF, FPIC et CODECO?…
L’invasion rwandaise, voilà le nom du mal qui ronge la RD Congo jusqu’à la moelle de ses os. Le congolais de l’est du pays n’a cessé de le dénoncer aussi bien à l’intention des autorités nationales que des institutions internationales. Quand le président Tshilombo omet cette réalité au moment où il se dit engagé résolution à trouver solution à l’instabilité politico-sociale et sécuritaire du pays, alors c’est très grave et trop suspect.
En effet, comment stabiliser la vie politique du pays tant que c’est Kigali qui y impose son dictat à travers les marionnettes placés sous la coordination de Joseph Kabila? Comment mettre fin aux groupes armés, à l’insécurité systématique et généralité, aux massacres, aux kidnappings… quand ces dégâts sont commandités et même souvent exécutés du sein de l’armée par les rwandais infiltrés dans les forces publiques de défense et de prévention ainsi que dans tous les secteurs de services publics? Comment sortir le pays de la calamité socio-économique lorsque le Rwanda, par le truchement de Joseph Kabila, y a imposé système de pouvoir et de gestion basé sur le principe de diviser pour mieux régner et mieux exploiter, en amplifiant l’insécurité et les violences très tragiques, des conflits et des guerres partout, en vue de réduire la population de l’est du pays à l’incapacité de travailler, une contrainte qui la place sous le joug de mendicité et de dépendance totale vis-à-vis des pays voisins?…
Conclusion
Il y a lieu de comprendre qu’on ne peut pas prétendre atteindre la solution requise au problème de la RD Congo sans passer par l’exploitation de ce genre de vérités incontournables qui sont en même temps des préalables indispensables. Ce pays ne saura se redresser sur ses pieds en vue d’un décollage le prédestinant à devenir une puissance au cœur de l’Afrique tant que son véritable mal, l’invasion rwandaise, n’aura pas été incisé.
Tshilombo aura certes fait quelque chose d’appréciable par son initiative de consultation nationale. Mais la population de l’est du pays attend qu’il s’amande de cette mascarade voilée en attaquant la vérité ci-dessus décrite en face, car c’est cela sa véritable responsabilité à ce moment où le peuple congolais en général et celui de l’est en particulier voudrait identifier en lui un « sauveur ».
Rédaction BLO
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