





C’est avec étonnement que j’ai pris connaissance de l‘article publié en date du 1er juin 2010 dans votre site votre site www.benilubero.com, avec comme titre « Enlèvement du Pasteur Kambale Kilumbiro de la CBCA Katwa ».
Je voudrais informer l’opinion publique, par le truchement du même site, de ce qui suit :
J’ai été emmené de Butembo à Goma le vendredi 28 mai sous escorte à la suite d’un mandat d’emmener avec comme motif « FTELLIONAT » ; ce qui veut dire que j’ai vendu le terrain d’autrui. Pendant que j’étais à l’aérogare de Rughenda, des inconnus se sont introduits dans mon domicile. Contrairement à l’information donnée dans le site Beni-Lubero, ils n’ont ni pillé, ni emporté des objets de valeur et ils n’ont torturé personne. Leur intention était apparemment de faire disparaître les documents relatifs au terrain querellé. Cette situation est la suite de plusieurs événements qui datent de plusieurs mois et au cours desquels les autorités administratives locales sont même intervenues quand j’ai été menacé par mes adversaires. Les faits suivants méritent d’être retenus particulièrement:
1. En me faisant venir à Goma en l’absence du magistrat signataire de mon mandat d’emmener et pendant le week-end, l’intention de mes accusateurs était probablement de me voir écroué pendant plusieurs jours avant que je sois entendu. Mais contrairement aux allégations de l’auteur de l’article, grâce au Président Communautaire, le Rév. Dr Kakule Molo qui a immédiatement informé le Gouverneur de l’irrégularité de l’acte pose à mon endroit, je suis toujours en liberté et ma Communauté s’occupe parfaitement bien de moi, à la satisfaction de moi-même, de ma famille et de mon Poste de Katwa. Aussi, il serait tout à fait illogique que le Président de ma Communauté qui est sensé veiller à la sécurité des biens de l’église puisse faire vivre un tel sort à moi qui les défends contre les spoliateurs. Par contre, en présence de l’avocat de la Communauté qui a été mis à ma disposition, moi et mes adversaires avons été écoutés à trois reprises par le magistrat qui a émis mon mandat d’emmener et mes adversaires réaffirment m’avoir fait venir à Goma pour avoir spolié leur terrain.
2. Au lieu de relever l’irrégularité juridique de l’acte, l’auteur de l’article fait un amalgame en donnant des informations démunies de toute véracité. En effet il insinue que, mécontent que je sois opposé à la motion de défiance contre le Gouverneur Kahongya, le Président de ma Communauté serait à la base de ma convocation à Goma, escorté comme un criminel. Personnellement, je ne peux m’imaginer que le Président communautaire de ma Communauté ait l’intention de remplacer le Gouverneur Kahongya, car c’est un poste auquel on a accès par des élections et non par une imposition de l’extérieur.
Par ailleurs l’information selon laquelle « … les Vieux Sages de Katwa ont dit sans plus de précisions que l’enlèvement du Pasteur Kilumbiro était un problème politique… » est fausse car les sages de Katwa qui défendent le droit de la CBCA sont aussi la cible de mes adversaires. En effet une plainte de ces derniers contre les sages a été déposée au tribunal de grande instance de Goma par mes adversaires. Pourtant la CBCA détient un jugement rendu en sa faveur par la Cour d’appel de Goma sur le même dossier.
3. Auparavant, mes adversaires s’insurgeaient contre moi et les autres personnes qui défendions la propriété de la Communauté d’une part, et d’autre part ils accusaient la Communauté Baptiste au Centre de l’Afrique de n’avoir jamais acheté le terrain de la léproserie et le site de l’Université Libre des Pays de Grands (ULPGL), extension de Butembo. Mais aujourd’hui, ils étendent leur réclamation sur toute la station ecclésiastique de Katwa sur laquelle sont érigés, l’église, l’hôpital, le bureau de la Zone de santé de Katwa, la léproserie, l’ULPGL, trois grandes écoles secondaires, deux grandes écoles primaires, un centre de promotion sociale, un bureau de coordination d’enseignement primaire et secondaire, un institut d’enseignement médical, un institut biblique, les habitations des serviteurs de l’église et d’autres services ecclésiastiques et sociaux. Pourtant ce terrain acquis il y’a plus de quatre vingts ans par le missionnaire fondateur de notre Communauté, le Rév. Hurlburt, communément appelé « Horobe » est couvert de certificats d’enregistrement. Aussi, il y’a de cela six ans, les descendants des chefs terriens demandaient un dernier règlement du dossier par le payement de ce qu’on appelle dans la coutume locale « mukulukyo » c’est-à-dire faire partir définitivement le chef terrien afin que l’acquéreur jouisse du terrain en toute quiétude. Bien qu’étant en règle, la CBCA, voulant être en paix avec eux, leur avait néanmoins remis un montant de dix-sept mille dollars en guise de « mukulukyo ». Aujourd’hui, après autant d’années, ils prétendent que ceux qui avaient reçu cette somme n’avaient pas qualité.
Pour terminer, je voudrais rappeler à l’auteur de l’article que les territoires de Beni et de Lubero ont souffert des conflits de toutes sortes et continuent même de subir leurs conséquences. Pendant que ces deux territoires ne se sont pas encore complètement remis du traumatisme causé par ces conflits, il serait plus sage que les fils et filles de ces milieux évitent de créer une peur sur base de fausses informations. Il faudrait toujours avoir présent en l’esprit que c’est parfois la peur des situations irréelles qui est à la base de conflits sanglants. Mais quand on se rend finalement compte de la vérité, les dégâts sont déjà énormes et parfois irréparables. On se dit alors, pourquoi n’avions pas pu négocier dès le début pour le faire trop tard, forcés par l’ampleur des dégâts. Selon le témoignage des personnes ayant participé à l’atelier qui a eu lieu à Kikyo qui semble être à la base des rumeurs de balkanisation, le but essentiel était d’enseigner des méthodes permettant la prévention des conflits et comment mettre fin aux conflits en faisant des deux parties opposées plutôt des gagnants. Car la réalité a démontré que dans une relation de force où il y’a un seul gagnant, celui-ci continue à être hanté par la peur de la vengeance du perdant. Je suis convaincu que si nos populations suivent ces méthodes, elles resteront soudées les une avec les autres et aucune force extérieure ne pourra trouver une seule brèche pour les diviser. Enfin, l’accusation que l’auteur de l’article porte sur l’abbé Malu Malu et sur Rév. Kakule Molo de travailler contre leur propre maison paternelle devrait interpeller la conscience des peuples de Beni et Lubero sur le danger des jugements irresponsables. Il me semble inimaginable que ces deux personnalités qui comptent parmi les fils de Lubero et de Beni qui se donnent corps et âme pour la paix, le développement social, intellectuel etc. de chez eux puissent en même temps être à la base de déstabilisation. Je boucle mon propos en rappelant à mes compatriotes de Beni et Lubero les paroles du prophète Osée de ne pas nous laisser périr pour avoir manqué la connaissance (Os 4 :6). Faisons usage de l’esprit de discernement dont le Seigneur notre Dieu nous a pourvu. C’est seulement en agissant ainsi que nous garantirons une paix et un développement durable à nos deux territoires de Beni et de Lubero.
Rév Kambale Kilumbiro





