





La campagne électorale en cours ne cesse de faire des révélations à propos de la classe politique beniluberoise. qui étale au grand jour qu’elle n’a pas échappée comme elle l’avait promis au « syndrome du caméléon » qui décima les politiciens des régimes précédents. Si la plupart des politiciens sont gravement atteints par ce syndrome du caméléon, le Sénateur Balikwisha Martin, Président National du DCF/Nyamwisi vient d’en mourir politiquement. Comme les animaux malades de la peste de La Fontaine, les politiciens beniluberois sont tous atteints du syndrome du caméléon même s’ils n’en meurent pas tous.
Arrivé à Beni-Lubero pour battre campagne, le Sénateur Balikwisha Martin Nyonyo a faussé compagnie à son parti politique, le DCF/N, pour battre campagne pour le Président sortant Joseph Kabila et pour le Ministre des Affaires Humanitaires Ferdinand Kambere Kalumbi du PPRD. Lors d’un meeting au centre ville de Butembo, le Sénateur Balikwisha Martin est monté au podium pour appeler de sa voix les bubolais à voter pour le Président sortant Joseph Kabila et pour le Ministre Ferdinand Kambere du PPRD.
Pour les membres de son parti politique le DCF/N, le Sénateur Balikwisha Martin avait franchi le rubicon par cette consigne explicite de vote pour les membres d’un autre parti politique. La désapprobation de sa consigne de vote était aussi venue directement de la foule présente au meeting. Pour récupérer la situation après le murmure de la foule provoqué par la gaffe du Sénateur Balikwisha Martin, le Ministre Ferdinand Kambere harangua la même foule pour l’appeler à voter pour le Président Joseph Kabila. Les carottes étaient cuites pour ces deux politiciens beniluberois. La réponse à cette consigne de vote de Ferdinand Kambere fut des murmures et des cris « Zéro » « Zéro », « Zéro »… Cela n’est pas un bon signe pour le Ministre Ferdinand Kambere qui est candidat à la députation pour la circonscription électorale de Butembo. S’il n’y a pas bourrage d’urnes ou l’intervention des électeurs étrangers qui ont diablement gonflé le nombre d’électeurs au Nord-Kivu, Ferdinand Kambere peut déjà faire ses valises. (NDLR : Les listes des électeurs sont le seul élément que la CENI n’a pas encore diffusé pour des raisons que l’on ignore sachant que la révision du fichier électoral a pris fin il y a plus de deux mois). Si la rejection de la consigne de vote était prévisible en ce milieu bubolais hostile au Président Joseph Kabila depuis son injure que les bubolais s’entretuaient eux-mêmes, l’embarquement du Sénateur Balikwisha Martin sur le titanique de la MP vient d’avoir son effet escompté, à savoir, sa déchéance politique non seulement au DCF/N mais aussi dans l’opinion beniluberoise.
La réaction de son parti politique le DCF/N ne s’est pas fait attendre. Une fois au courant de l’attitude caméléonienne de son Président National, le Secrétaire Général du DCF/N, Honorable Jean-Bosco MAPATI KAHINDO, Député Provincial du Nord-Kivu a transmis à la presse locale la lettre de destitution avec effet immédiat de Balikwisha Martin Nyonyo comme Président National du Parti jusqu’à nouvel ordre pour trahison.
Parmi les griefs, la lettre revient sur le fait que le DCF/N est un parti politique de l’opposition qui ne fait pas partie de la Majorité Présidentielle. En ce sens, le Président d’un parti d’opposition ne peut pas battre campagne pour un candidat au pouvoir sans cesser d’être, ipso facto, opposant.
D’après le secrétaire général du DCF/N, le candidat président que le DCF/N soutient pour les élections du 28 novembre prochain est Mzee Antipas Mbusa Nyamwisi, Président du RCD-K-ML et candidat numéro 8.
Pour rappel, le DCF/N et le RCD-K-ML sont deux partis politiques frères. Avant d’entrer en rébellion contre le régime de Mzee LDK, Antipas Mbusa Nyamwisi était membre du DCF/N, parti politique fondé par son frère Enoch Nyamwisi Muvingi, assassiné à Butembo par le régime de Mobutu le 5 janvier 1993.
Ce n’est pas tout. Dans la ville de Butembo, le DCF-N aligne 4 candidats à la députation nationale. Il est inconcevable que le Président National du DCF-N vienne à Butembo pour battre campagne pour un candidat député national du PPRD sans faire mention des candidats du DCF-N. pour la circonscription électorale de la ville de Butembo, notamment, Alphonsine Kahindo Lusenge, Marc Kakule Muhiwa Sumbusu, Eliphaz Kambale Mukokoma, Kambere Musavuli Maliro.
A la suite de griefs ci-hauts épinglés, la lettre de destitution de Balikwisha Martin conclut que le Secrétaire Général Jean-Bosco Mapati Kahindo assumera l’intérim de la Présidence Nationale du DCF-N jusqu’au prochain congrès national du Parti.
Hon. Mapati, S.G. du DCF/N et Président F.F. du DCF/N
Si cette destitution est conforme aux statuts du DCF-N, d’autres candidats ou membres du DCF/N qui seraient entrain de battre campagne pour le Président sortant Joseph Kabila et non pour le candidat Antipas Mbusa Nyamwisi, pourraient subir le même sort que Balikwisha Martin.
Le DCF-N n’est pas le seul parti politique gravement atteint du « syndrome du caméléon ». Le RCD-K-ML de Mbusa Nyamwisi est aussi atteint et selon des sources proches de ce parti, des révocations pourraient intervenir dans les prochains jours. Le Gouverneur Julien Paluku est membre du RCD-K-ML. Il est candidat Député National sur le compte du RCD-K-ML. Mais il bat campagne pour la réélection du Président Joseph Kabila au moment où le Président National du RCD-K-ML, en l’occurrence Mzee Antipas Mbusa Nyamwisi est aussi Candidat Indépendant pour le poste de Président de la République. Il en est de même du cas d’Ernest Kyaviro qui fut longtemps porte-parole du RCD-K-ML et qui est aujourd’hui membre du CPR, un cache-sexe du PPRD en milieu beniluberois.
Jusque-là le seul parti politique de l’opposition de Beni-Lubero qui se caractérise par la discipline de ses membres et de son président national est l’U.DE.C.F de l’Honorable Pierre PAY PAY, élu de la ville de Butembo depuis 2006 et Candidat Député National pour 2011. Le maintien de l’idéologie chrétienne de l’U.DE.C.F continue de nourrir la campagne électorale de ses membres pour qui la différence qui existe entre le régime actuel et celui que veut instaurer l’UDE.C.F de l’Honorable Pierre Pay Pay est comme celle qui existe entre la Nuit et le Jour.
Mais dans un pays où les partis politiques, les vrais comme les figurants sont des machines électorales qui fonctionnent une fois tous les cinq ans, notamment au moment de la campagne électorale, le constat amer est que le peuple congolais n’a pas encore de formateur politique. Ainsi par exemple, en dépit du génocide qui ravage les beniluberois par la complicité de la Majorité au Pouvoir, plusieurs paysans ne savent pas encore faire la différence entre l’U.DE.C.F et les partis de la MP tels le PPRD/CPR/CNDP/MSR…
Les patriotes beniluberois ont certes fait un grand travail jusqu’à obliger les membres des faux partis politiques de ne pas afficher leur appartenance politique, surtout ceux qui soutiennent Joseph Kabila. Mais, les candidatures alimentaires savent encore jouer sur les relations familiales, l’effet du terroir, le cousinage, le collinisme, etc. pour s’attirer la sympathie sans dire ouvertement qu’ils sont avec le régime au pouvoir. N’ayant pas l’information nécessaire pour démasquer leurs funestes alliances politiques, plusieurs paysans risquent de voter pour leurs fossoyeurs le 28 novembre prochain.
La lutte politique des minorités beniluberoises éclairées a encore un long chemin à faire. Les loups sont encore très nombreux dans la bergerie et la pauvreté de la majorité des beniluberois est l’arme de destruction massive du projet de libération de la société beniluberoise. Les ravages du syndrome du caméléon sont immenses et mortels. Le syndrome du caméléon a tellement vidé le parti politique de toute sa substance de cadre de formation politique et idéologique pour la conquête du pouvoir. Le vagabondage politique en cette période de campagne électorale donne raison à ceux qui définissent les partis politiques congolais comme des simples « cartels alimentaires » sans idéologie politique ni projet de société pour l’intérêt du peuple congolais. Il suffit de participer à un meeting de campagne électorale pour se rendre compte que la multitude des candidats qui sillonnent ces jours-ci nos villages et nos villes n’ont aucun projet de sortie de la guerre d’occupation et de la démocratie bourgeoise néocoloniale dont la RDC est victime aujourd’hui. Les candidats sont prêts à s’allier aux bourreaux du peuple congolais pourvus qu’ils obtiennent un poste lucratif dans le prochain gouvernement… La lutte continuera après le 28 novembre 2011 jusqu’à la victoire…
Obède Bahati
©Beni-Lubero Online





