





Jour 2 : Dimanche 7 Août 2011
La deuxième journée de la conférence internationale des Nande Oïcha 2011 était consacrée au culte dans les différentes églises de la cité d’Oïcha.
De 7h00 à 12h00 : Le service protocole de la conférence s’était coupé en quatre morceaux pour convoyer les participants vers les églises de leurs dénominations religieuses respectives.
De 14h00 à 20h00 : Tous les participants étant revenus de leur lieu de culte, étaient rassemblés au lieu de la conférence pour une séance des danses traditionnelles Nande telles le ndeku, nyavulera, munde, matakiyo, kibulenge, kadinge, mikado, etc…
Danse Matakio
L’après-midi du dimanche 7 août fut ainsi un des moments forts de la conférence édition 2011 selon tous les participants. Sous une ambiance détendue, les participants venus des coins occupés du Nord-Kivu disent que leur participation à la danse traditionnelle les a fait oublier pour un temps les nuits sans sommeil, les périodes de clair-de-lune sans xylophone et sans danse au village, les nuits d’angoisse dans la brousse et dans leurs maisons, etc. La danse communautaire Nande a ainsi démontré qu’elle demeure un outil de communion, de pacification de l’homme avec lui-même et avec la nature, et de libération de pesanteurs de toutes sortes qui souvent tiennent captive la vie d’un homme et par conséquent celle de la communauté. Les sages ont profité de l’occasion pour rappeler que, dans la tradition Nande, les personnes qui ne voulaient pas danser avec les autres ou ne fut-ce que jouer un rôle quelconque non dansant dans une partie de danse communautaire, étaient souvent considérées comme sorcières ou futures sorcières. Il faut noter que les sorciers étaient aussi des danseurs mais qui dansaient chacun seul la nuit, la tête au sol et les pieds à l’air (erivina) sur les tombes ou dans les endroits où ils jetaient leurs mauvais sorts aux humains.
Jour 3 : Lundi 8 Août 2011
Cette journée était consacrée à l’ouverture officielle de la conférence sous la modération de Mr Omar Kavota, Président de la Société Civile de Beni-Territoire. Différents discours ont été prononcés pour la circonstance, notamment :
– Mot du président du Kyaghanda Territoire de Beni : Mr Nyenze Nkulu
– Mot de la Coordination du Comité International de Pilotage ( CIP en sigle): Ir Balinande Musavuka, Président Honoraire du Kyaghanda Kinshasa
– Ouverture solennelle par l’Administrateur du Territoire de Beni
– LE CHEF DE CITE D »OICHA ( au micro)
– Présentation des autorités politiques et coutumières. Au Micro: Mwami MUKOSASENGE des BAMATE
– Présentation du Comité d’Organisation de la Conférence Oïcha 2011
– Présentation des membres du CIP par Mr Hangi Bin Talent, Coordonnateur Général du CIP et Président Honoraire du Kyaghanda Canada,
– Présentation des Présidents des Vyaghanda et de leurs groupes.
Dans son message, l’Administrateur de Territoire, a d’abord remercié le Kyaghanda Kikulu pour le choix de son Territoire en dépit de l’insécurité grandissante. L’A.T. de Beni a cependant dit aux participants que son administration avait mis toutes les batteries en marche pour assurer la sécurité d’Oïcha. Le choix de ce Territoire de Beni, a-t-il poursuivi, est un signal fort et ferme qui démontre la détermination du Muyira de vouloir pacifier cette partie de la RDC, et une interpellation du Gouvernement congolais de s’y impliquer.
Après l’A.T. du Territoire de Beni, les différentes délégations des Vyaghanda Beni Territoire, Beni Ville, Butembo, Lubero, Kinshasa, Namibie, etc. ont aussi présenté leurs messages. Toutes les délégations ont fustigé les massacres des populations civiles dans le pays des Nande, les conflits terriens, les conflits au sein du pouvoir coutumier dus à la sollicitation extérieure de la terre, l’impunité des tueurs, les enlèvements des civils, la violation systématique des droits humains que d’aucuns qualifient déjà de génocide du Munande, etc.
De manière particulière, le Kyaghanda Beni a souligné le cas de la prison centrale de Kangway qui n’a plus de portes depuis plus le mois de mars dernier, et l’impuissance des autorités locales et provinciales de contraindre le directeur de prison de remettre la porte au bâtiment pénitencier de la ville de Beni.
Le Kyaghanda de Lubero a fait part de l’afflux par vagues des petits groupes d’étrangers appelés « Refugiés » ou « retournés » et qui ne suivent pas le processus établi par la Conférence Amani Leo de Goma 2008. Comme en Territoire de Beni, l’afflux des étrangers en Territoire de Lubero fait transparaître l’impuissance des autorités territoriales et provinciales. D’où la question de quelle autorité dépend cet afflux des étrangers au Nord-Kivu et l’ouverture des portes des prisons pour larguer les tueurs au sein de la population civile.
Le Kyaghanda Rutshuru qui a le plus des délégués à Oïcha 2011, a fait part des conflits à caractère tribal en Territoire de Rutshuru et dont les Nande sont les victimes. Les champs des Nande sont dévastés par le bétail des rwandophones au vu et au su des autorités locales qui laissent faire.
Après les messages des differentes délégations, Ir Balinande Musavuka, Coordonnateur Technique du CIP a brossé l’historique du Kyaghanda Kikulu depuis la période ancestrale jusqu’à la forme actuelle du Kyaghanda comme ASBL. Le Kyaghanda était d’abord une véranda où les hommes se partageaient les nouvelles et les expériences du vécu quotidien. Avec l’arrivée du colon belge, la pratique de la fréquentation du Kyaghanda du village a disparu dans plusieurs milieux urbains. Ce fait a conduit à la perte de certaines valeurs culturelles Nande. La diaspora Nande confrontée au problème de la perte de leur culture pour leurs enfants a ressuscité dans les années 1970 une nouvelle forme du Kyaghanda sous forme des mutualités modernes. Ainsi chaque ville, essayait de s’organiser en Kyaghanda. De fois, vues les limites humaines, il y a eu des villes ou pays avec deux Vyaghanda différents.
Avec l’accession de Balinande à la Présidence du Kyaghanda Kinshasa à 2007, l’idée d’unifier les Nande du monde sous un seul Kyaghanda a fait son apparition. Plusieurs Nande, présidents en exercice et anciens présidents des vyaghanda du monde ont ainsi conçu l’idée de la création du Kyaghanda Kikulu qui fonctionnerait comme un parlement de tous les Nande du monde pour analyser les problèmes de la communauté et proposer aux décideurs et aux chefs coutumiers, les pistes des solutions qui s’imposent. L’appellation Kyaghanda Kikulu fut adoptée lors des travaux de la deuxième conférence internationale de Beni 2009. Parmi les oeuvres du Kyaghanda Kikulu on peut citer la bourse d’études pour plusieurs jeunes beniluberois.
Les Boursiers du Kyaghanda Kikulu présents à Oïcha 2011
Au cours de cette troisième journée des travaux de la conférence Oïcha 2011, la délégation du Royaume de Rwenzururu- Kasese Uganda est arrivée à Oïcha portant le nombre des participants présents dans la salle à 689 selon le registre du secrétariat de la conférence. Si on ajoute les membres du Kyaghanda d’Oïcha qui sont dans les différents services techniques et les Bathunga qui viennent pour participer seulement à quelques conférences selon leur disponibilité, plus de 1000 bathunga participent activement aux travaux journaliers de la 4ième conférence internationale d’Oïcha 2011.
Parmi les personnalités politiques Nande présentes aux travaux de ce Jour 3 de la conférence, on peur signaler la présence du Dr Moïse KANYERE, Conseiller Principal de Son Excellence Antipas MBUSA NYAMWISI, Ministre de la Décentralisation et Président National du RCD-K-ML. L’envoyé d’Antipas Mbusa Nyamwisi a remis à la conférence une contribution d’une vache et de 1000 US$ cash.
Dr Moise KANYERE au micro
Ainsi, après l’Honorable Pierre PAY PAY alias P3, Président National de l’U.DE.C.F (Union des Démocrates Chrétiens Fédéralistes) qui avait remis une enveloppe de 2 500 US$ aux organisateurs de la conférence, Mbusa Nyamwisi du RCD-K-ML devient le deuxième politicien Nande à contribuer financièrement à une hauteur au-dessus de 1000 unités $$$ aux travaux d’une conférence internationale des Nande.
Les participants disent un très grand merci à ces deux bathunga qui démontrent l’importance qu’ils accordent au rassemblement des Nande au sein du Kyaghanda Kikulu. Le souhait a été exprimé dans la salle de voir ces deux fils de Beni-Lubero unir aussi leurs forces politiques pour renforcer l’opposition politique Nande au régime actuel.
Jour 4 : Mardi 9 Août 2011
Les travaux de cette journée ont été ouverts par une prière. Après la lecture de la synthèse de la journée précédente, le Code de bonne conduite des participants a été présenté par Mr Edgar Mateso, Premier Secrétaire Rapporteur des Assises.
Après l’adoption du code de bonne conduite, les délégations qui n’avaient pas encore pris la parole ont présenté leurs messages. Il s’agit de :
– Kyaghanda Equateur :
– Kyaghanda Kinshasa : Maman Riziki KIVAMBI
– Kyaghanda Kisangani :
– Kyaghanda Lubumbashi :
– Kyaghanda Uganda
– Kyaghanda Namibie
– Kyaghanda Canada
Dans leurs differentes allocutions, les orateurs du jour ont fait appel à la mobilisation de tous les Nande pour faire face aux problèmes externes et internes qui rongent le dynamisme de la communauté Nande en particulier et la R.D.Congo en général.
Cette année spéciale des élections n’a pas été laissée en marge par les orateurs qui ont demandé que les Nande agissent comme un seul, c’est-à-dire à l’unisson parce que confrontés aux mêmes menaces qu’ils désapprouvent tous, pour voter utile, voter pour la vie et non plus pour la mort et l’extermination du Munande.
Prenant la parole, le chef de la délégation du Royaume de Rwenzururu/Kasese-Uganda a salué l’initiative de rassembler tous les vayira du monde entier longtemps dispersés et séparés par les colons qui ne maîtrisaient pas la notion des cultures et des frontières africaines.
L’orateur des envoyés du Roi de Kasese a aussi insisté sur l’importance que la communauté doit accorder aux élections prochaines en R.D.Congo. Il a également rappelé l’importance de la conservation de la langue Yira en voie d’extinction surtout chez les jeunes. Une communauté sans langue propre est une communauté en voie de disparition.
Il a fini son speech par l’invitation aux œuvres de développement et à la protection de notre environnement commun. Une exposition des livres édités par les Yira du Royaume de Rwenzururu a eu lieu. Ces livres écrits en Kikonzo ( le Kinande de l’Ouganda) peuvent servir pour le maintien de la langue et son développement dans l’environnement du monde globalisé d’aujourd’hui.
Mr MUTOR0 BALUKU, Chef de la DELEGATION DE KASESE/OUGANDA
Traduire la vie du monde actuel dans sa propre langue c’est une des meilleures façons d’entrer dans l’ère de la globalisation sans perdre sa culture et son âme.
A la fin du Jour 4, le nombre des participants dans la salle avait atteint 899 personnes selon le registre du secrétariat de la Conférence.
Edgar Mateso
Oïcha
©Beni-Lubero Online





