





D’aucuns se demandent pourquoi la CENI ne veut pas organiser les élections dans le délai constitutionnel et pourquoi beaucoup d’eau coule sur le pont du calendrier électoral ? La réponse est simple. Depuis le début de l’agression rwando-ougandaise de la RDC, la vie politique en RDC tourne autour des intérêts des multinationales exploitant les richesses de la RDC par l’action des armées du Rwanda et de l’Ouganda. Les péripéties de la longue transition congolaise de l’Accord de Lusaka (juillet 1999) jusqu’au retour de Nkunda au Rwanda (2009) en passant par l’Accord global et inclusif de Sun City (Décembre 2002), démontrent que le Rwanda, l’Ouganda, et leurs agents en poste en RDC s’en tirent toujours avec la part du lion. La RDC s’est toujours inclinée devant les desiderata de ces agresseurs et leurs marionnettes congolaises sous l’euphémisme de privilégier l’intérêt supérieur de la nation. Ainsi par exemple, la RDC a accepté sans condition le remplacement de Nkunda par Bosco Ntaganda parce qu’elle privilégiait, disait-elle, la paix à la justice. Mais la guerre d’occupation du Kivu n’a jamais été aussi sanglante qu’aujourd’hui sous le régné du pacificateur Bosco Ntaganda. Et curieusement le régime congolais ainsi que la classe politique congolaise s’accommode de cette injure flagrante au peuple congolais. Pourtant il apparait que tous les accords publics et secrets conclus entre la RDC et le Rwanda n’avaient comme but que d’avancer l’agenda de l’occupation rwandaise de l’Est de la RDC. La dernière victoire de cet agenda qui n’est plus aux yeux des congolais qu’un secret de polichinelle, c’est l’occupation du Kivu et de la Province Orientale par le CNDP et le Rwanda sur le plan militaire, sécuritaire, économique (entreprises de l’Etat), etc. La résistance congolaise à cette occupation est ce qui retarde encore l’occupation administrative de cette partie du pays et le retour des milliers ou millions des rwandais qui attendent coloniser le Kivu et la Province Orientale.
Selon des caciques de la MP qui ont requis l’anonymat, les tergiversations constatées dans l’action de la CENI tombeur de la CEI s’expliquent par la lenteur de l’opération dite de retour des refugiés congolais du Rwanda et de l’Ouganda. En effet, le Rwanda ne peut réussir son plan d’occupation en douceur que si pendant les prochaines élections, les retournés du Rwanda et de l’Ouganda réussissent à faire élire à la majorité simple un nombre des rwandophones requis pour avoir la majorité dans les assemblées provinciales du Nord-Kivu, Sud-Kivu, Maniema, et Province Orientale. Cette majorité permettrait aux rwandophones d’élire des rwandophones comme gouverneurs de province et de boucler la boucle par l’organisation d’un referendum d’auto-détermination des Hutu-Tutsi ( ou Hutsi) de l’Est de la RDC.
Au jour d’aujourd’hui, la résistance congolaise est tellement une réussite que seuls les militaires rwandais sont sur le sol congolais camouflés sous l’uniforme Fardc, FDLR, ADF-NALU, LRA, PARECO, MAI-MAI pour y mener des opérations de représailles contre les congolais afin de les obliger à accepter le diktat des occupants. Mais les civils qui devraient remplacer la population actuelle de l’Est du pays attendent toujours de l’autre côté de la frontière congolaise. Pour donner du temps au temps nécessaire à cette opération, il faut retarder la date des élections par tous les moyens possibles. Ceci explique ainsi les longues consultations de la CENI avec les partis politiques à qui l’ennemi malin voudrait faire porter le chapeau de la non tenue des élections dans le délai constitutionnel. Mais la vérité est ailleurs !
En même temps sur terrain à l’Est du pays, les représailles contre les populations civiles congolaises redoublent d’intensité. Le déploiement des militaires spécialistes en génocide des populations civiles sont signalés dans les deux territoires de Beni et de Lubero. Un camion rempli des machettes aurait été déchargé nuitamment dans une maison à Eringeti. Les observateurs s’interrogent sur la destination de cette quantité industrielle des machettes. Aussi, plusieurs ONG internationales construisent des maisons, des salles polyvalentes, des écoles, etc. dans la zone minière inhabitée de KUDUKUDU, ABIALOSE, MBUTABA en Territoire de Beni sans décliner l’identité de ses futurs occupants. Tous ces faits inexpliqués sont des signes qui indiquent que quelque chose se prépare dans la région de Beni qui est par ailleurs, depuis six mois, militarisée à outrance.
En dépit de tous ces faits macabrent qui, heureusement, ne passent pas inaperçus aux yeux des populations locales toujours en alerte pour parer à toute éventualité, les observateurs constatent que cette phase de l’occupation rwandaise de l’Est du pays est la plus dure et la plus périlleuse. On constate qu’on ne peut pas changer en un coup de matraque un peuple qui a conscience de ses droits au niveau national et international. Les cerveaux moteurs de cette occupation tapis dans les Hôtels climatisés de Kinshasa et de Goma avaient pensé qu’en soudoyant les politiciens, les députés, les chefs des confessions religieuses, ils auraient la tache facile. Ils auraient pu lire l’œuvre de Gérard Prunier, notamment l’article sur l’Eglise Catholique et le Conflit du Kivu (2001) pour se rendre compte que les belges n’avaient pas réussi à soumettre les montagnards du Kivu, raison pour laquelle ils avaient responsabilisé les chefs coutumiers qui détenaient le vrai pouvoir. Aussi, les peuples des montagnes du Kivu n’avaient pas de complexe d’infériorité issu des atrocités de la chasse aux esclaves car les arables s’arrêtaient dans la plaine. Le fait d’avoir acheté les consciences des politiciens, des députés et de certains chefs des confessions religieuses, toutes tendances confondues, n’a donc aucun impact sur la résistance du peuple congolais de l’Est du pays.
Pour éviter un bain de sang inutile à l’Est du pays, le peuple congolais doit crier fort comme les jeunes de Tunisie et d’Egypte pour faire entendre son cri SOS génocide aux hommes et femmes épris de paix de par le monde. Le Rwanda doit arrêter de transférer sa population à l’Est de la RDC car cela ne peut se réaliser que si la population congolaise actuelle est exterminée.
Les hommes politiques, les députés nationaux et provinciaux de l’Est qui pensent qu’ils pourraient continuer demain à être députés sans leurs électeurs de 2006 se trompent. Ils doivent rejoindre sans tarder les rangs de la résistance du peuple pour ramener les puissances derrière l’opération d’occupation à la raison. Dès lors que les populations locales savent que les retournés ne sont pas des retournés mais des occupants, toute personne ou ONG qui dit le contraire perd automatiquement toute crédibilité et est considérée comme ennemi du peuple congolais.
La vraie opposition politique de la RDC devrait ainsi faire coalition avec la résistance du peuple congolais et s’en inspirer pour battre campagne. En effet, seule cette résistance permet au Congo de subsister encore aujourd’hui comme pays un et indivisible. Si cette résistance faiblit devant les assauts actuels du Rwanda et de ses collabos congolais, il n’y aura pas d’élections en RDC ou du moins dans la partie orientale de la RDC. L’avenir de la RDC se trouve ainsi dans la coalition entre la vraie opposition politique et le peuple congolais qui depuis le lancement de la guerre d’agression rwando-ougandaise sur la RDC, se bat jusqu’au martyre pour la sauvegarde de l’intégrité territoriale de la RDC. C’est cette coalition qui fera pression sur la CENI pour qu’elle organise les élections dans la transparence, la vérité, selon la constitution congolaise.
©Beni-Lubero Online





