





La situation inhumaine dans laquelle se situent les détenus de la prison centrale de KAKWANGURA en ville de Butembo ne cesse de provoquer des tentatives d’évasion. Pas plus tard que la nuit du samedi au dimanche 30 avril-1er mai 2011, le climat a été plus que grave dans les enceintes de la prison de KAKWANGURA de Butembo.
Une vue de la Prison Centrale de Butembo-Kakwangura
Tout est parti d’un cas de mort d’un prisonnier qui s’est perpétré vers 1h15 min du matin. Ici, c’est un militaire FARDC connu sous le nom de KANYILBU MASAN’KU, âgé d’une trentaine d’années, originaire de SANDOWA-SHABA en province de Katanga alors incarcéré dans cette maison de correction qui a cassé la pipe après avoir piqué une crise épileptique d’après les dires de la directrice de cette prison. Cet élément FARDC, ayant le grade d’adjudant de 1ère classe, fils d’un certain MASAN’KU et d’une certaine NDALA, était arrêté à KANYABAYONGA depuis le 12 novembre2009 pour avoir commis un cas de viol qui de ce fait, a orchestré sa poursuite judiciaire à l’auditorat militaire de Butembo sous le RMP 057/TLK/09.
Il sied de préciser que la militaire décédé venait purger 20 mois de sa condamnation de 24 mois après le prononcé du jugement par le tribunal militaire Garnison de Beni-Butembo.
Enervés et émotionnés par le rendu de l’âme d’un de leur, les prisonniers se sont soulevés cette nuit jusqu’à détruire la porte de l’entrée de la prison avec le seul but de vider tous la prison.
Très prudents, les policiers affectés à la garde de cette nuit ont eu à crépiter une pluie des balles jusqu’au petit matin du dimanche dans le souci d’effrayer ces prisonniers en voie d’évasion. D’où, cette tentative d’évasion a avorté.
Par ailleurs, cette pluie des crépitements des balles avait précipité la situation agonisante d’un autre détenu policier connu sous le nom de BAKUTILA DIDIE, arrêté 8 jours avant cet événement. Ce policier à l’agonie a été conduit à l’hôpital de Référence de KITATUMBA vers 8h du dimanche 1ermai 2011 où à son tour, a rendu l’âme aux heures vespérales de ce même dimanche. D’où, deux cas de mort à l’intervalle d’un jour à la prison centrale de KAKWANGURA. Ce policier de l’Etat major de Butembo avait été arrêté pour avoir extorqué un téléphone à un journaliste de Butembo.
Alors que les prisonniers attribuent ces deux cas de mort à la négligence et à la mauvaise foi de ceux qui sont chargés de la garde de la prison par ce que disent-ils qu’ils avaient déjà depuis presque quatre jours, signalé qu’il y avait des cas graves de maladie sans que personne ne leur prête oreille ; de sa part la directrice de cette prison décline cette responsabilité en réitérant que la mort de ce militaire FARDC était la conséquence logique d’avoir pris une forte drogue appelée « dix oiseaux ». Quant à la mort de détenu policier, la directrice a porté à l’attention du public qu’il serait probable que ce policier ait été sérieusement torturé le jour de son arrestation par ce qu’il accusait un problème d’urine.
Somme toute, parmi les meneurs et les turbulents de cette tentative d’évasion, un bon nombre sont des militaires arrêtés dont un certain GUETE LANDU surnommé aussi « Major sans paquet » et un certain capitaine STIVEN KALANGWA formé à Rumangabo à l’époque de l’AFDL et Rwandophone de son état.
Actuellement la prison de KAKWANGURA compte 314 détenus si bien que sa capacité d’accueil est de 100 personnes. Notez que cette prison avait été construite par un prêtre assomptionniste congolais aumônier de la prison pour soulager tant soi peu ceux dont il avait la charge. Mais ce n’était pas pour 314 détenus. L’Etat congolais devrait agrandir la prison où plusieurs détenus passent la nuit au plafond suite au manque d’espace. Pour ce qui est de leur restauration, précisons qu’ils comptent forcement sur la charité des hommes et des femmes de bonne volonté. A part l’arrestation des candidats à la prison et leur mise au gnouf, on peut se demander ce que l’Etat congolais fait d’autre pour les malfrats de sa société. Les laisser mourir semble être la règle. Pourtant cela ne devrait pas être le cas dans une démocratie et un état de droit. La situation catastrophique dans les prisons démontre aussi que l’heure d’un changement radical a sonné en RDC.
Maitre MBUSA NZANZU YOTAMA MBENZE
Chercheur et Activiste des droits humains au G.C.L.G.
FURU/Butembo
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